Chapitre 10 ~ Andrew
Pendant plus de deux semaines, Luka et moi avons vécu notre vie sans trop se parlera. Nous nous croisons seulement les matins, où nous nous disons bonjour d'un signe de la main, en partant travailler. Il n'a pour le moment plus sa voiture qu'il a fait remorquer par un garagiste du coin. Ce que je ne comprends toujours pas, quand je sais que Marc son beau-frère, qui devait la prendre dans son propre garage.
Comme chaque vendredi, Jer et Toby sortent boire un verre et danser au bar, mais je n'ai pas envie de les accompagner. Ce soir j'ai envie d'une soirée tranquille. Alors après la fermeture de la librairie, je prends la direction de chez moi.
Lorsque j'arrive devant ma maison, j'aperçois Luka, habillé d'un jean bleu brute mais également d'une veste à capuche grise par dessus un pull noir, assis devant ma porte. Je fronce les sourcils curieux, je sors tout de même de ma voiture et m'approche de lui.
— Salut, me dit-il en souriant faiblement.
— Salut.
— Nous n'avons pas trop eu le temps chacun de notre côté de nous voir ces deux dernières semaines alors je voulais savoir si tu serais partant pour venir manger avec moi chez Roberto ce soir ? me demande-t-il timidement.
— Bien sûr avec plaisir. Tu me laisse me changer ?
— Tu n'en as pas besoin, je l'entends marmonner, mais acquiesce en bougeant sa tête faisant comme s'il n'avait rien dit.
— Super, entre je n'en ai pas pour longtemps.
— D'accord...
Je déverrouille la porte, laisse entre Luka en premier pour être sur qu'il ne s'échappe pas, et après avoir refermé celle-ci je monte enfiler des habits plus confortables. Lorsque je bosse, j'essaye toujours d'être présentable, je me un jean avec une chemise et une veste de costume. En entrant dans ma chambre je troque rapidement ma veste et ma chemise contre un t-shirt à manches longue blanc et un pull col roulé blanc cassé. Enfin prêt, je rejoins Luka pour partir.
— On prends ma voiture si tu veux, vu qu'à ce que je vois ta voiture n'est pas encore prête, je lui dis gentiment.
— Non, non, c'est bon on peut prendre la mienne sans problème, me répond-il en souriant.
— Ok.
Nous traversons donc la route pour prendre son véhicule.
— Oh fait pourquoi tu n'a toujours pas ta voiture ? je le questionne.
— Parce qu'il a fallu que je contacte un autre garagiste.
— Mais, Marc ne devait pas le récupérer, il était bien devant chez toi quand il t'a téléphoné, non ?
Il se racle la gorge.
— Oui il y été bien, mais monsieur s'est énervé d'un coup quand il s'est rendu compte que j'arrivais de chez toi. Tu l'aurais vu il a totalement pété les plombs. Même sa sœur n'a pas réussi à avoir le fin mot de l'histoire, si c'est pour dire. Et depuis, il ne m'adresse plus la parole.
— C'est à cause de moi ! je m'exclame sur de ce que j'avance.
Luka toujours concentré sur la route, fronce les sourcils puis me regarde quelques secondes.
— Pourquoi serais-ce de ta faute ? demande-t-il pas très sûr de comprendre.
— Et bien... en fait... cela a dû commencer il y a quoi peut-être vingt ans...
— Attends, attends ! déclare-t-il. Comment ça, il y a vingtaines ?
— Si tu veux bien, je t'expliquerais quand nous serons au restaurant, là tu conduis et je n'ai pas trop envie d'avoir un accident à cause de cette histoire... je lui dis en soupirant.
— D'accord !
Durant le reste du trajet, aucun de nous n'a parlé, lui sûrement en pleins réflexion intérieure afin de comprendre tout cela, et moi et bien à trouver comment avoué à mon amour de jeunesse que je ne suis pas le seul à l'aimer depuis toujours...
***
Installé dans le restaurant, après avoir serré Roberto dans nos bras et passer commande, Luka pose ses coudes sur la table et me regarde droit dans les yeux.
— Maintenant, Andy, que nous sommes arrivés, j'attends cette explication s'il te plaît, déclare-t-il.
Après un petit moment de silence, je décide de me lancer.
— Ok, je soupire. Quand nous avions treize ans pour toi et quatorze ans pour moi, nous étions Marc et moi inséparable, et nous nous racontions nos coup de cœur. Généralement lui c'était les filles et moi et bien les garçons enfin un en particulier, je ne lui ai jamais caché. Mais un jour, après t'avoir raccompagné chez toi, Marc m'attendait chez lui pour nos conversations hebdomadaires sur les filles et les garçons que l'on trouvait à notre goût, sans jamais vraiment aller plus loin. Mais ce jour là, il m'a avoué qu'il avait des sentiments pour la seule personne que j'aimais de tout mon cœur : Toi.
Je m'arrête un peux, profitant que le serveur dépose nos assiettes devant nous, attendant une réaction de sa part.
— Mais... non ce n'est pas possible ! Marc est hétéro, me déclare Luka.
— Pas totalement... On peut dire qu'il aime toutes les filles mais qu'il aime un seul garçon.
— Attends, si je me souviens bien, à cet époque là, vous étiez en froid et vous ne vous êtes pas adressé la parole pendant plusieurs semaines.
J'acquiesce en hochant la tète.
— Oui, quand il me l'a avoué, j'ai vu rouge. J'ai littéralement explosé de colère. Je suis partis de chez lui, sur le chemin de retour, j'ai même croisé Marie-Anne et Maryline, qui n'était pas présente avec nous à ce moment là. Je pense qu'elles ne l'ont jamais su d'ailleurs. Mais quelques semaines après, ma colère bien redescendu, je suis retourné le voir en lui disant que si dans tout les cas tu tombais amoureux de l'un de nous, de ma bande je veux dire, et bien ce serait ton choix et non le notre. Alors nous avons essayé, avec beaucoup de difficultés je dois dire, de faire comme si de rien était, et de faire passer cette dispute aux oubliettes.
— Et tu crois, qu'après tout ce temps, il ressentirait toujours la même chose pour moi ?
— Je t'aime toujours autant alors que nous nous sommes malheureusement pas vu depuis quinze ans, je déclare, sans réellement réfléchir aux mots qui sortent de ma bouche, mais quand j'entends sa fourchette tomber dans son assiette, j'en prend tout d'un coup conscience. Merde, désolé ! Je...
— Tu ne voulais pas dire ça, c'est cela ? Parce que bien évidemment c'est faux ? me demande-t-il en me coupant la parole.
— Non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire... Je voulais me reprendre, car que je n'aurais pas dû prononcer ses mots. Nous venons simplement de reprendre contact, je ne peux pas me permettre d'émettre des mots comme ceux que j'ai prononcé, alors qu'il y a à peine deux semaines tu me haïssais.
— Donc tu m'aimes ! répète-t-il en souriant.
— Je ne te l'ai jamais caché, Luka. Mon vœux le plus cher serait que tu me laisse un seconde chance, dis-je en baissant les yeux vers mon plat en rougissant.
Je sens une main, non sa main, se poser sur la mienne, me faisant frissonner de la tête aux pieds.
— Et si...
Je lève les yeux et croise son regard, attendant avec impatience la suite.
— Et si j'accepte de te donner cette fameuse chance que ferais-tu ?
L'amour dans la voiture devant le restaurant, devant chez toi, dans toutes les pièces de chez toi, puis également chez moi, histoire de rattraper ces quinze longues années, me dis-je.
— Tout ce que tu veux, je lui répond.
— Très bien... Roberto ! crit-il
Le patron arrive devant nous, rapidement.
— Sì ?
— Prépare nous l'addition s'il te plais.
Roberto nous regarde tous les deux avec des yeux rieurs avant de partir chercher la fameuse addition. Moi, perdu, je ne sais pas quoi penser de cette situation... Est-ce que je vais avoir cette seconde chance que je rêve tant d'avoir ou va-t-il me rejeter ? Je me pose des centaines de questions. Le chez reviens avec le papier mais, je n'ai pas le temps de le prendre pour participer à payer que Luka s'en empare et paye avec sa carte.
— J'aurais pu participer tu sais... mais merci, dis-je en souriant.
— Avec plaisir, me répond Luka en regardant avec des yeux remplis de désir. On y va ?
— On y va...
Nous nous levons et saluons Roberto avant de prendre la direction de la voiture. Une fois assis chacun de notre côté, Luka démarre la voiture, mais avant d'avancer, il me regarde. Non, il me détaille de la tête aux pieds avec des yeux désireux presque comme s'il allait me dévorer. J'en frissonne d'impatience.
— Je t'invite à continuer la soirée chez moi ce soir, si tu es d'accord, bien évidemment...
J'avale avec difficulté, car nous ne sommes que dans la voiture que la tension sexuelle autour de nous, me de mande un contrôle sur moi même sur dimensionné.
— D'accord, dis-je d'une voix rauque.
***
Une fois garer devant chez lui, je le suis à l'intérieur de sa maison.
— Installe toi convenablement, j'arrive, me rétorque Luka en partant dans la cuisine. Tu veux une bière ?
— Oui s'il te plaît... je lui répond en dirigeant donc vers le salon afin de m'assoie sur le canapé et l'attendre.
Il me rejoint quelques minutes plus tard une bière dans chaque mains. Nous trinquons et buvons un coup.
— Donc, tu accepterais de me donner une potentielle seconde chance ? Je demande timidement en rougissant.
— En fait depuis notre dérapage nocturne, il y a deux semaines, et ma dispute avec Marc, j'ai longuement réfléchi. Je t'ai toujours aimé, même après ton départ. Oui je t'ai détesté parce que tu es partit, pour m'avoir brisé le cœur, mais je t'aimais aussi. Durant ces deux dernières semaines, je me suis dit qui si nous n'étions pas ensemble en ce moment même, c'est parce que nous nous sommes entre guillemet raté. Mais selon moi, c'est que nous devions tout simplement vivre notre vie séparément avant de pouvoir enfin vivre la notre ensemble, finit-il par m'avouer en me regardant droit dans les yeux et en rougissant un peu.
Effectivement c'est une vision des choses comme une autre, mais très intéressante.
— Tu pense que c'est le destin qui nous a à nouveau réuni ? je demande intéressé.
— Oui, c'est ça. Même si j'ai eu une merveilleuse vie avec Maryline, me dit-il en souriant. Alors qu'en penses-tu, on essaie ?
— Oui, je m'empresse a dire...
Il sourit, puis se rapproche doucement de moi, pose délicatement sa main sur ma joue, avant de la passer sur ma nuque et de m'approcher de lui. Nos bouches se rencontrent délicatement, dans un baiser doux, tendre et surtout pleins de promesses. Je grogne excitation lorsque Luka essaie de passé la barrière de mes lèvres avec sa langue, je le laisse y accéder et à ce moment là j'entends le plus beau son de toute ma vie : son gémissement, pendant que nos langues se touchent, s’enroulent, se goûtent. Mes mains se posent d'abord sur ses épaules avant d’en mettre une sur sa nuque et une qui attrape ses cheveux le faisant doublement gémir. Après quelques minutes de pur plaisir, nous sommes malheureusement obligé de nous séparer afin de respirer. Mais c’est en haletant que Luka se lève et se positionne devant moi, me tends la main en souriant, en essayant toujours de reprendre sa respiration.
— Vient avec moi, me dit-il d’une voix tellement rauque, avec ses yeux qui me dévore que du regard, que je ne peux refuser.
Le prends sa main en me levant à mon tour en déposant un léger baiser sur ses lèvres qui nous fait tous les deux frissonner, et me laisse guider jusqu’à sa chambre.
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