23. Christmas Gift
Albane
Je ne suis pas certaine de pouvoir me remettre de mes émotions avant une éternité. Je vogue sur un petit nuage, perdue dans les affres de l’orgasme alors que le corps de Julien me recouvre et que je ne peux que constater son excitation. Bon sang, cet homme ne fait pas les choses à moitié et je ne vais pas m’en plaindre, pour le coup ! Il y a bien longtemps qu’une jouissance ne m’avait pas laissée aussi pantelante. Faut dire que se débrouiller toute seule n’est pas la solution pour un orgasme tonitruant, même si je m’en satisfaisais. Après cette douceur exquise offerte par Julien, je ne suis pas sûre d’être capable de me contenter de mes doigts à l’avenir.
Je me secoue un peu, entre volonté de lui rendre la pareille et besoin vital de poursuivre. Oui, j’ai envie, besoin de le sentir en moi. Impossible de m’arrêter maintenant. Je glisse mes mains sur ses hanches et l’incite à s’écarter. Julien fronce les sourcils mais s’exécute, s’agenouillant au-dessus de moi. Parfait… Pour pouvoir déboutonner son pantalon et nous mettre à égalité. Une part de moi se sent intimidée, d’être ainsi nue devant un homme si beau et dont le charme n’est plus à prouver, mais voir le tissu tendu entre ses jambes me donne la confiance nécessaire pour poursuivre mon geste. Une fois déboutonné, je le pousse à s’allonger à son tour sur le lit et me glisse entre ses jambes pour venir lui prodiguer le même genre de traitement auquel j’ai eu droit. Mes lèvres se posent dans son cou, mon corps se presse sur le sien. Je sens mes seins lourds et sensibles caresser sa peau alors que ma bouche descend lentement sur son torse, que ma langue vient jouer avec ses tétons avant de descendre pour suivre le chemin qui mène au centre de son plaisir. Julien grogne quand j’atteins la barrière de son sous-vêtement, mais je prends mon temps, joue les prolongations en parcourant sa peau de mes lèvres. Je ne me savais pas si audacieuse, ou plutôt, je ne pensais plus l’être… Je tire lentement sur ses vêtements, jusqu’à descendre du lit pour les lui enlever, et je prends le temps d’observer cet homme, nu et étendu devant moi. Il est la tentation même, et je crois n’avoir jamais autant eu envie de goûter un amant. Je sens mes joues s’échauffer à cette pensée, et un nouvel élan de timidité me traverse. C’est tellement intime que je ne suis pas sûre d’en être capable. Je n’ai plus l’habitude de ces moments. Déjà, quand je l’ai vu descendre entre mes cuisses, j’ai paniqué et j’espère qu’il n’a pas perçu mon trouble. Une telle intimité, après tant de temps sans me retrouver contre un homme, m’a fait peur. Les questions stupides se sont bousculées dans mon esprit. Mais mon cerveau a court-circuité à la seconde où ses lèvres se sont posées sur mon sexe déjà palpitant de désir.
Je remonte sur le lit et reprends du début, déposant mes lèvres sur les siennes alors que ses mains se posent sur mes reins. Je pourrais passer un temps infini à goûter cette bouche capable du pire comme du meilleur, et je peux en attester, maintenant que j’ai aussi découvert le meilleur. Son impatience se fait sentir, ses mains descendent sur mes fesses et il me presse contre lui alors que je dévie dans son cou.
- Lâcher prise, Julien… Un peu de patience, murmuré-je contre son oreille avant d’en mordiller le lobe.
- Albane, j’ai trop envie de toi. Tu me rends fou de désir. Cela fait tellement longtemps que je n’ai pas… Enfin… Tu es vraiment trop belle…
Je le sens frissonner sous les baisers que je lui prodigue dans le cou. J’essaie de lui procurer le même plaisir qu’il vient de m’offrir. Je veux le sentir perdre pied à son tour, entendre son souffle s’emballer encore davantage, son corps se crisper sous mes caresses. Je sens sa verge tendue désormais libre de tout tissu pressée contre mon ventre. Il me caresse le dos et je décide de le masturber lentement tout en couvrant son visage de baisers. J’empoigne son membre déjà bien dur. Cela fait tellement longtemps que je n’ai pas senti une telle virilité entre mes doigts que je sens mes hormones me rendre folle de désir. Le désir de le sentir en moi. L’Ours se met à grogner doucement sous l’effet de mes caresses et sa bouche s’empare de la mienne, que je lui offre avec un plaisir non feint. Ses mains dans mon dos se font plus pressantes, me caressant, se crispant selon mes mouvements autour de sa verge. Il me serre contre lui, comme s’il avait peur que je le laisse là, comme ça, que je l’abandonne au beau milieu de ce moment que je suis certaine de ne jamais oublier. Il est fou s’il pense ça. Mon corps réclame son dû et je ne vais clairement pas partir avant d’avoir profité de lui au fond de moi. Je veux le sentir pulser dans mon intimité. Je veux… Oh mince !
- Hmm ? Que t’arrive-t-il ? Tu as envie d’arrêter ?
Sa voix rauque et presque aussi inquiète que désespérée me ramène à l’instant présent. J’ai en effet stoppé mes caresses et mes baisers. Je vois son regard inquiet et ses yeux suppliants de me voir continuer, mais je viens de penser à un détail. Enfin, pas un détail, un gros souci. Un possible raz de marée dans ce moment des plus agréables.
- Je… Est-ce que tu as un préservatif ? demandé-je timidement, bien que je pense que c’est davantage le désespoir qui perce dans ma voix.
Je vois dans son regard un éclair de lucidité que mes caresses lui empêchaient d’avoir. Ah les hommes… Incapables de réfléchir quand ils sont trop excités. J’ai peu d’espoir cependant quand je le vois froncer les sourcils et se passer la main dans les cheveux. Qu’il est mignon, Papa Ours, quand il fait ça…
- Non, je n’en ai pas… Cela fait une éternité que je n’ai pas… Enfin… Je ne pensais pas que j’allais me retrouver dans un lit prêt à succomber aux charmes d’une jolie femme comme toi… Quel con je suis… J’aurais dû en acheter…
Je soupire et niche mon nez dans son cou. Si, ça, ce n’est pas de la poisse… Le faire sans préservatif ? Pas très sérieux… Mais… Bon sang, pourquoi est-ce que je n’en ai pas tout le temps dans mon sac ? Ah oui, parce que je ne comptais pas non plus me retrouver dans cette situation.
- Je suis clean. Je… J’ai fait des tests après ma dernière relation. Et je prends la pilule…
Julien reste silencieux quelques secondes, sans cesser de caresser ma chute de reins.
- Je n’ai eu personne depuis ma femme…
Est-ce que c’est suffisant pour oser franchir ce cap ? Je crois... Je suis prête à m’en contenter. Il n’ajoute rien mais m’embrasse et je me perds dans son baiser. Je n’ai pas envie de penser aux conséquences et je sens, vu les mouvements du bassin qu’il fait contre moi, que lui non plus n’a pas envie de s’arrêter. Lâcher prise… Vivre le moment présent. Les risques sont minimes, non ?
Je me redresse sur lui et me soulève juste assez pour pouvoir empoigner son sexe bandé avant de me laisser glisser lentement dessus. Les sensations sont folles, intenses, puissantes, alors que je le sens s’enfoncer en moi sans barrière aucune. Nos regards se sont trouvés et ne se lâchent pas. Il pose ses mains sur mes cuisses et j’ai l’impression qu’il se contrôle pour ne pas trop crisper ses doigts dans ma chair alors qu’il retient son souffle. Pourtant, je m’en fous. Concrètement, tout ce que je sens, c’est la fusion de nos corps, la chaleur de son sexe dans le mien, et le trop plein d’émotions que cela me procure à cet instant, alors que je lutte pour ne pas gémir. Il tend ses lèvres vers moi, quémandant un nouveau baiser pendant que ses mains se déplacent sur mes fesses et les pressent pour pouvoir s’enfoncer au plus profond de moi. Je réponds à chacune de ses demandes, me penchant pour l’embrasser tout en commençant à onduler sur lui, lentement, profondément. Ses mains se baladent sur tout mon corps, créant des ondes de plaisir démultipliées par sa queue qui entre et sort lentement au gré de mes mouvements de bassin. Ma poitrine se presse contre son torse, ma bouche contre la sienne alors que nos langues se cherchent, dansent elles aussi l’une contre l’autre. J’essaie de me contrôler mais le rythme s’intensifie, presque malgré moi. Je niche mon visage dans son cou pour étouffer mes gémissements, de moins en moins capable de les retenir. Julien donne des coups de reins sous moi, nos corps se rejoignent à une cadence de plus en plus élevée et mon corps répond favorablement à ces stimulis. Je sens le plaisir monter lentement alors que mon amant lâche quelques grognements qui ont le don de m’exciter davantage encore, comme si c’était nécessaire.
Ses mains quittent mes fesses et je les sens se poser sur mes épaules. Je suis sa volonté et me redresse pour le chevaucher, telle une amazone. Il empoigne mes seins et joue avec tout en maintenant ses mouvements du bassin qui me rendent folle, son sexe venant cogner juste là où il faut au creux de mon corps.
- Albane… Je vais jouir… C’est trop bon...
Ses mots me font perdre l’once de raison qui me restait. Je me déchaîne sur lui, une main sur son torse qui me sert d’appui, l’autre sur mon clitoris que je caresse avidement pour m’amener à cette nouvelle jouissance que je sens toute proche. Nos yeux ne se quittent pas malgré la frénésie de nos mouvements et quand je le vois céder au plaisir et les fermer, je me sens partir moi aussi dans un orgasme dont la force et l’intensité me surprennent et me terrassent. Il gémit doucement mon nom quand je sens sa verge pulser tout son sperme au fond de moi. J’ai l’impression qu’il jouit encore et encore sans s’arrêter et je ferme les yeux pour profiter du moment en gémissant également. Et mon amant du soir continue ses mouvements de bassin malgré sa jouissance. J’ai l’impression qu’il souhaite s’assurer que je peux aller au bout de mon plaisir et, quand je m’effondre contre lui, il s’empare à nouveau de ma bouche pour un baiser que je ne voudrais jamais arrêter. Je reste comme ça, sur lui, sa queue toujours au fond de moi. Je suis comblée. Je suis remplie de son sperme et la chaleur qui se dégage de ce moment m’avait tellement manqué que je ne peux m’empêcher de gémir à nouveau doucement.
- Je t’ai fait mal, Albane ?
- Mal ? ris-je. Tu m’as fait beaucoup de choses mais certainement pas mal, non…
- C’était… Incroyable… Albane… On est fous, mais c’était… Incroyable…
Papa Ours a l’air totalement submergé par ses émotions. Il ne trouve plus ses mots. Je ne sais pas qui de lui ou de moi est parti le plus loin dans les étoiles, mais il est clair que nous venons de vivre un moment qui restera à jamais gravé dans nos cœurs. Je lui caresse tendrement la barbe en lui souriant. Il reste sans parler, me faisant de petits bisous dans le cou, sur la bouche, sur le nez. J’ai l’impression que faire l’amour le rend tendre et attentionné, ce qui le rend encore plus craquant… Le moment est intense, peut-être trop d’ailleurs, et je lutte contre la panique qui me prend alors que mon cerveau s’active pour tout analyser. Son regard tendre gonfle mon cœur autant qu’il m’angoisse, à cet instant, et je niche mon nez dans son cou pour ne plus voir toute cette intensité.
Je lutte contre le sommeil un moment avant de sentir que Julien nous recouvre d’une couverture alors que je sombre. J’ai profité autant que possible de cet instant qui me comble tout autant que le moment que nous venons de partager, dans une intimité que je n’avais eue, jusqu’à présent, qu’avec un homme et un seul : mon mari.
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