Julien

Une odeur agréable me titille les narines. Je respire plus fort, toujours sans ouvrir les yeux. Ce rêve est bien agréable, on dirait que c’est le parfum d’Albane. Ce rêve est d’ailleurs très réaliste. J’ai l’impression qu’elle est couchée dans mes bras, contre mon torse. Je serre l’un de ses seins dans ma main et c’est comme si ses fesses appuyaient plus fort contre mon érection déjà présente. Je me laisse aller à ma rêverie bien agréable en caressant la poitrine de la compagne de mes pensées matinales qui pousse un petit gémissement dans son sommeil. Un petit gémissement ? Mais alors…

J’ouvre un œil et constate que je ne rêve pas ! Albane est vraiment là, nue dans mes bras, collée tout contre moi, dans ce petit studio qui est mon nouveau et provisoire chez moi. Le rêve est devenu réalité, et en cet instant, je ne suis pas en capacité de penser à autre chose qu’au fait que je suis le plus heureux des hommes. Je me repasse la soirée du réveillon dans la tête. Quel plaisir j’y ai pris… D’abord avec ces baisers volés échangés dans le bureau. Je ne pourrai jamais retourner dans cet endroit sans m’en rappeler. Et puis, les moments de jouissance et de plaisir qu’on a partagés ici-même… Je n’en reviens pas qu’elle se soit offerte à moi comme ça. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir. En avais-je déjà eu d’ailleurs autant ? La magie de notre étreinte a été si intense. Jamais je n’avais vécu une pareille fusion ! Rien que de repenser au moment où j’ai joui au fond d’elle, mon érection matinale se fait plus présente.

Je me mets à déposer des petits baisers dans le cou de la pulpeuse déesse qui se trouve tout contre moi, en chuchotant son prénom doucement dans le creux de son oreille. Elle n’ouvre pas tout de suite les yeux, mais je la sens se nicher contre moi et mon sexe se retrouve coincé entre ses fesses.

- Albane… Tu dors encore ?

- Hum… Chut, murmure-t-elle. Je fais un joli rêve…

Si son rêve est aussi agréable que celui que je pensais faire avant de me rendre compte que c’était ma réalité, je ne doute pas qu’elle veuille y rester.

- Albane…

Ma main caresse son ventre et remonte doucement sous sa poitrine alors que je continue d’embrasser son cou, son épaule. Elle ne répond pas et je tente ma chance une nouvelle fois. Je la vois sourire dans la pénombre, pour autant, je n’ai toujours pas la réponse que j’attends. Voilà qu’elle joue, à peine réveillée, à me faire languir. Très bien, ma petite dame… Jouons. Je la pousse doucement pour l’amener à se mettre sur le ventre et viens m’allonger sur elle tout en me maintenant sur mes coudes. Je dégage ses cheveux sur sa nuque pour venir y poser mes lèvres, lui tirant un frisson, puis viens gentiment planter mes dents sur son épaule, tout en en imprimant un léger mouvement de bassin contre ce délicieux fessier rebondi. Albane bouge doucement et je la sens rire sous moi.

- Vous êtes diabolique, Monsieur Perret…

- Tu réveilles le Diable en moi, c’est pas ma faute.

Pour prouver mes dires, je positionne ma main sur son bas-ventre et je me mets à passer mes doigts sur ses cuisses en évitant soigneusement son clitoris dans un premier temps, me contentant de frôler ses lèvres qui sont déjà particulièrement humides. La coquine est déjà prête à me recevoir, mais j’ai envie de prendre mon temps. Je lui mordille le cou tout en laissant mes doigts aller et venir sur son intimité, sans vraiment la pénétrer.

- Albane, le diable que je suis ne va pas vous laisser jouir tant que vous ne l’aurez pas demandé…

Je prononce ces mots en lui titillant son bouton de mes longs doigts, mais dès que j’ai fini ma phrase, je m’arrête, me contentant de mes caresses sur ses lèvres et de mes baisers dans son cou. Je reste tendre mais ferme. Je lui maintiens d’ailleurs les hanches quand elle bouge sous moi et essaie de positionner ma queue pour se faire pénétrer. Pas de ça ce matin. Je suis plus en contrôle de la situation qu’hier soir et je veux profiter d’elle au maximum. Elle est tellement parfaite comme ça, nue et offerte à mes caresses. J’adore ce sentiment de plénitude qui m’envahit.

- Julien… S’il te… Attends, il est quelle heure ?

- L’heure de recommencer ce que nous avons débuté hier, Albane.

J’essaie de ne pas me laisser déconcentrer par sa remarque ô combien justifiée et j’intensifie mes caresses en glissant un doigt entre ses lèvres offertes et en couvrant ses épaules et son cou de baisers moins chastes que précédemment. Je suis dur et mon excitation me pousse à positionner mon sexe plus bas, juste là où elle le voulait quelques instants auparavant.

- Nom de dieu, jure-t-elle en se cambrant sous moi. Tu… C’est pas possible...

Elle pousse un long soupir avant de rire à nouveau. Rire pendant le sexe ? Soit… C’est plutôt rafraichissant mais je ne sais pas si je dois être vexé ou non de la voir si peu concentrée.

- Bon sang, s’impatiente-t-elle, tu comptes me prendre un jour ou tu vas t’endormir sur moi ?

- Tes désirs sont des ordres, Albane. Je suis là pour ton plaisir, dis-je dans un sourire.

Cette fille est vraiment la perle rare. Belle comme une déesse, intelligente et pleine d’humour… Et sensuelle à souhait. Comment puis-je résister ? Impossible… Et je lui remonte un peu le bassin pour me positionner à l’entrée de sa grotte. Je m’accroche fermement à ses hanches et je m’enfonce lentement. Je la sens s’ouvrir au fur et à mesure que je la pénètre et le gémissement qu’elle pousse me comble.

La tête nichée dans mon oreiller, le dos creusé, les hanches cambrées, cette vision est juste divine, à la lueur de la lampe de chevet. Les ombres dansent sur son corps alors que j’entame mes va-et-vient, lentement, niché au creux de son corps. Sans barrière. Encore… Juste elle et moi, le moment présent, son sexe trempé, qui m’accueille comme le messie, m’enserre délicieusement et me happe toujours plus profondément. Je caresse son dos, ses reins, ses fesses, glisse mes mains sous son corps pour venir saisir ses seins et accélérer petit-à-petit la cadence alors qu’elle étouffe ses gémissements contre le coussin. Albane ondule des hanches, venant à ma rencontre, quémandant davantage, tout à fait réveillée. Cette vision est divine, elle me rend complètement dingue et je meurs déjà d’envie de me répandre en elle à nouveau… Contrôle. Respiration… Je glisse un main contre son sexe pour venir stimuler son clitoris et elle se lâche davantage, l’oreiller étouffant l’expression de son plaisir. J’ai envie de la posséder, de la prendre jusqu’à épuisement, de me déverser en elle encore et encore, comme un besoin primaire, presque bestial. J’imprime un rythme de plus en plus soutenu, allant et venant dans ce que je vais rapidement considérer comme le Paradis sur Terre, et alors que je peux déjà sentir les prémices de l’orgasme de ma partenaire. C’est à la fois trop rapide et attendu, je rêve de prolonger le moment mais je sais que je ne tiendrai pas longtemps. Pourtant, je me fais violence et lâche son clitoris en ralentissant la cadence drastiquement. Je m’immobilise un moment, niché au fond d’elle, et me penche pour embrasser son épaule tendrement.

- Tout va bien, Albane ?

- Heu… Oui, pourquoi ? Un problème ?

- Non, je voulais juste être sûr.

- Attends, tu t’arrêtes juste pour ça ? Sérieux ?

J’ai envie de rire. Vraiment. Elle a l’air outrée et totalement désespérée à cet instant. Elle voulait jouer, non ? Je la sens qui essaie de bouger son bassin pour relancer le mouvement, mais je la maintiens fermement, maîtrisant ainsi ses envies.

- Tu m’as l’air bien pressée, ce matin… Il va te falloir patienter que je sois décidé à te laisser jouir…

Je la caresse doucement, sentant qu’elle force un peu en grognant. D’impatience ? D’incertitude ? On dirait qu’elle a du mal à ne pas tout maîtriser de la situation, qui l’excite autant qu’elle la frustre. Elle m’excite tellement que c’est un vrai supplice que de résister à la tentation de me laisser aller au plaisir. Tout à coup, alors qu’elle semble se résigner à ma volonté de prendre mon temps, je me transforme en furie et je me mets à faire de grands mouvements de bassin au fond d’elle, lui arrachant un gémissement qu’elle n’a pas pu étouffer tellement j’ai été brusque et vif… Je la prends bestialement. Je cède à la passion. Je ne suis plus que désir et j’accélère le rythme au fur et à mesure. Albane gémit, s’offre à moi, et je donne tout ce que j’ai pour la faire jouir. Mes mains agrippées fermement à ses hanches, je vais et viens dans son antre humide et sens ses parois m’enserrer brusquement alors qu’elle est fauchée par la jouissance, ses mains agrippant l’oreiller. Il ne m’en faut pas plus pour venir à mon tour et je me déverse en elle, happé par ses muscles qui se contractent autour de ma verge. Divine sensation que celle d’offrir sa semence à une femme. C’est bien ce que je disais, primaire, bestial, comme si j’avais marqué mon territoire, pour la seconde fois cette nuit.

Une fois notre passion un peu calmée, je me retire doucement d’elle. Je n’en reviens pas de l’avoir comblée deux fois sans protection. C’était tellement bon, tellement beau, tellement envoûtant. Je me couche à ses côtés alors qu’elle m’ouvre les bras, m’invitant à m’installer contre sa poitrine. Elle referme les bras sur moi et nous nous embrassons tendrement. Je la sens caresser mon dos, mes fesses, en de douces et paresseuses caresses. Ce moment est tout aussi intime que celui que nous venons de partager et je constate que la brume post-orgasmique la rend d’autant plus tendre et câline.

- Joyeux Noël, Albane. J’ai eu le plus beau cadeau possible, cette année.

- Joyeux Noël, Julien. Je crois que le cadeau que j’ai reçu était pas mal aussi. Enfin, les cadeaux ! rit-elle en m’embrassant à nouveau.

Nous continuons à nous caresser et nous papouiller quelques instants quand tout à coup, mon réveil se met en marche avec la musique de France Info.

- Bonjour à toutes et tous, vous êtes bien sur France Info. Il est 6h30 et la situation en Israël est toujours préoccupante.

Albane me repousse tout à coup plutôt violemment, le regard paniqué.

- Oh non ! Déjà ! Mais il faut que je parte !! Si on me trouve ici, ce sera la catastrophe ! Et en plus, je prends mon poste à huit heures !!!

La magie de Noël s’arrête brutalement. Elle saute en dehors du lit et ramasse ses affaires rapidement. Je la vois disparaître quelques instants dans la salle de bain puis elle revient et se précipite sur le tas de vêtements que nous avons jetés au sol il y a quelques heures. J’essaie de me rapprocher et de l’embrasser avant qu’elle sorte, mais elle me repousse à nouveau :

- Monsieur Perret, il n’est plus temps de s’amuser... Je ne peux pas perdre mon travail ! Et, tu ne peux pas risquer ta place ici… Pour nous deux, il vaut mieux que l’on considère cet instant comme une douce parenthèse qu’il nous faut refermer…

Je crois deviner quelques larmes dans ses yeux quand elle s’approche et se met sur la pointe des pieds pour déposer un rapide baiser au coin de mes lèvres avant de sortir sans se retourner, la toile que je lui ai offerte à la main. Je suis sonné, planté là, debout au milieu de ma chambre, avec pour seule compagnie, la voix du présentateur de radio qui indique que cette journée de Noël marque le début d’un phénomène climatique polaire présageant de plusieurs semaines de froid.