9 - Labyrinthe

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Luciana détestait déjà son nouveau lycée. Plus que l’ambiance ou ses petits camarades : elle était dépassée par la taille de l’établissement. Jusque-là, elle avait fréquenté des écoles plus petites où il n’était pas compliqué de s’orienter, même pour elle qui avait tendance à dériver dans ses pensées et ne pas regarder où elle allait.

Mais cet endroit… C’était pire que dans les films où on ne voyait qu’une salle de classe, un couloir où les casiers recouvraient les murs et où les adolescents couraient, se battaient ou flirtaient, et le terrain de baseball ou de football où l’héroïne contemplait le beau Quaterback…

Non, ce n’était pas seulement trois décors de teen movies, c’était pire ! C’était un effroyable labyrinthe où elle n’allait cesser de se perdre et où elle n’avait personne pour la guider : elle était la petite nouvelle et, à sa connaissance, personne de son ancienne école ne l’avait suivie jusqu’ici.

À cet instant, Luciana aimerait avoir droit à un fil d’Ariane, elle aussi, d’autant plus que son Minotaure était une nuée de lycéens qui ne tarderait pas à se moquer d’elle et de professeurs qui la puniraient si ses retards étaient trop fréquents à force de se perdre. Cette idée la terrifiait. Et si elle en parlait à sa mère, celle-ci ne trouverait qu’une solution exagérée voire ridicule. Luciana la savait capable de l’accompagner dans ces innombrables quitte à ne pas se rendre au travail… et à insulter quiconque rirait de la situation. Voire pire : sa génitrice avait collé des baffes pour moins que ça, alors si on touchait à sa fille chérie…

Luciana tenta donc de dompter son stress, mit cela sur le compte de la rentrée, et posa la main sur l’emplacement de son cœur qui battait à tout rompre. Yeux clos, elle se concentra sur ces pulsations comme un musicien se basait sur les sons d’un métronome.

« Aide-moi… », pria-t-elle intérieurement, ses pensées tournées vers son père.

Tout va bien, calme-toi. Tu n’es pas plus bête qu’une autre et tu finiras par t’habituer à cet endroit. D’ici quelques jours, tu sauras parfaitement t’orienter et tu riras de t’en être inquiétée. N’aie pas peur, ma chérie, lumière de ma vie.

Luciana parvint à esquisser un faible sourire et, une fois ses yeux rouverts, elle s’avança vers l’imposant bâtiment principal.

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