Il existait une bibliothèque très spéciale dans l’Empire. Il n’en existait qu’une de ce type et son existence ne s’ébruitait pas, et pour cause : c’était une bibliothèque nocturne. Seul un cercle très fermé était au courant et s’y rendait dans la plus grande discrétion.

Le fait était que la bibliothèque nocturne traitait de sujets peu décents selon les critères de la bonne société. Oh ! Rien de bien sulfureux, même si les rumeurs diraient que si au cas où le secret s’échapperait. Peu décents dans le sens où les ouvrages qui y été renfermés portaient essentiellement sur les forces occultes. Et pas les plus inoffensives.

Si la puissance de l’Empire reposait essentiellement sur le Progrès, les machines, les usines, si tout dépendait de rouages, de cuivre et de vapeur, l’ésotérisme, la fantasmagorie et la sorcellerie n’étaient pas méconnus pour autant. Ni mésestimés. Après tout, l’Empereur lui-même était doté de pouvoirs psychiques. Ses capacités en elles-mêmes et leur étendue étaient inconnues, mais le reste était connu de tous. Et personne n’y trouvait à redire car, après tout, cela servait à repousser la Noirceur, et les Dieux en avaient décidé ainsi.

Justement. Pour en revenir à la bibliothèque nocturne, elle contenait beaucoup de livres sur la Noirceur et les pouvoirs occultes répertoriés autant dans l’Empire que dans le reste du monde. En fin de compte, beaucoup d’ouvrages se répétaient mais au moins gardaient-ils une trace de ce pan du monde à défaut d’être brûlés, leur contenu nié.

Certains pensaient trouver des réponses au sujet de la Noirceur. Son origine, sa nature, ses faiblesses, comment s’en débarrasser pour de bon. Ils avaient lu et relu toutes les pages à ce sujet. En vain. Seul l’Empereur en était le meilleur opposant connu. Même les Dieux semblaient mourir face à Elle.

Mais tout espoir n’était pas encore perdu. Si c’était le cas, aucun rai de lumière n’éclairerait les rayonnages de la bibliothèque nocturne.