Chapitre 9

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Le soleil tapait doucement lorsque Gabriel retrouva Sofia devant un petit café du centre-ville. Elle l’attendait en sirotant un smoothie, ses lunettes de soleil rondes perchées sur son nez et son carnet de croquis sur les genoux. Dès qu’elle le vit approcher, elle lui fit un grand signe de la main, son sourire éclatant.

— T’es à l’heure, miracle ! lança-t-elle en riant.

Gabriel haussa les épaules en feignant l’indifférence, mais son sourire le trahissait.

— J’ai mes moments, répliqua-t-il en prenant place à côté d’elle.

Ils n’avaient pas encore terminé leurs premières phrases qu’Elias arriva à son tour. Ses cheveux étaient légèrement en bataille, et il portait un t-shirt bleu clair qui faisait ressortir ses yeux. Gabriel sentit une chaleur familière monter en lui, celle qui accompagnait toujours la présence d’Elias.

— Salut, les artistes ! s’exclama Elias avec un sourire large. Prêts à faire un peu de shopping inutile ?

— Plus que prêts, répondit Sofia en levant son verre en guise de toast.

Le trio déambula dans les rues commerçantes, passant d’une boutique à l’autre sans réel but. L’énergie légère et insouciante de la journée les enveloppait, et Gabriel se surprit à rire plus facilement qu’il ne l’avait fait depuis des semaines.

Dans un magasin de souvenirs excentrique, Elias attrapa une paire de lunettes de soleil ornées de flamants roses en plastique et les posa sur son nez avec un sérieux exagéré.

— Alors, je les prends ou pas ? demanda-t-il en se tournant vers Gabriel et Sofia, les mains sur les hanches comme un mannequin improvisé.

Gabriel éclata de rire, incapable de répondre immédiatement.

— Elles sont parfaites, répondit finalement Sofia, essuyant une larme de rire au coin de son œil. Très… toi.

— Très moi, hein ? répliqua Elias, faussement offensé, avant d’enfiler une autre paire, cette fois ornée de paillettes dorées.

Gabriel attrapa une paire similaire et l’essaya, se tournant vers Elias avec un air exagérément confiant.

— Désolé, mais je les porte mieux que toi, dit-il avec un clin d’œil.

Elias éclata de rire, et Sofia, prise dans l’ambiance, les prit en photo avec son téléphone.

— Vous êtes ridicules, dit-elle, mais son sourire disait le contraire.

Après avoir fait le tour des magasins, ils décidèrent spontanément de rejoindre le reste de leurs amis à la plage. Le trajet en bus durerait une petite heure, mais ils étaient d’humeur à prolonger la journée.

Assis côte à côte dans le bus, Elias et Gabriel commencèrent immédiatement à se chamailler.

— Tu te rappelles quand tu as oublié ta serviette la dernière fois qu’on est allé à la plage ? lança Elias, un sourire moqueur sur les lèvres.

— Oh, et toi, tu te rappelles quand tu as mis deux heures à retirer le sable de tes cheveux parce que tu t’étais roulé dedans comme un gamin de cinq ans ? répliqua Gabriel avec un sourire en coin.

Sofia, assise derrière eux, les observait en riant, notant avec amusement à quel point ils semblaient retrouver leur complicité naturelle. Leurs voix, leurs rires, et leurs taquineries remplissaient l’espace, et pour une fois, Gabriel se sentit léger, comme si le poids qu’il portait depuis des semaines avait momentanément disparu.

Quand ils descendirent enfin du bus, la mer s’étendait devant eux, scintillant sous le soleil de l’après-midi. Une brise salée caressa leurs visages, et le bruit des vagues mêlé à celui des rires lointains créait une atmosphère parfaite.

Le reste de leur groupe était déjà installé sur le sable, des serviettes colorées éparpillées autour d’un parasol. Amara les salua en agitant les bras, et Léon, assis en tailleur avec un livre, leva les yeux pour leur adresser un sourire tranquille.

— Vous êtes enfin là ! s’exclama Amara. J’ai failli croire que vous aviez décidé de rester coincés dans un magasin de souvenirs ridicules.

Elias, sans perdre une seconde, sortit les lunettes flamant rose qu’il avait finalement achetées et les enfila, posant comme un mannequin sur le sable.

— Ridicule, moi ? Je suis un visionnaire, répondit-il avec exagération, provoquant un éclat de rire général.

Gabriel s’installa sur une serviette à côté de Sofia, un sourire sincère éclairant son visage. Le bruit des vagues, les rires de ses amis, et la chaleur du soleil sur sa peau formaient une combinaison parfaite.

Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait heureux. Ce n’était pas un bonheur complet, pas celui qu’il aurait espéré avec Elias, mais c’était suffisant. Dans ces instants, entouré de ses amis, avec Elias riant à ses côtés, il pouvait presque croire que tout allait bien.

Et peut-être, se dit-il en regardant l’horizon, que ces moments suffiraient.

Le soleil caressait la peau de Gabriel tandis qu’il s’allongeait sur sa serviette, le bruit des vagues et le rire de ses amis remplissant l’air. Tout semblait si simple, si lumineux. Le sable tiède contre ses doigts, la brise salée dans ses cheveux, et surtout, les éclats de rire d’Elias résonnant à quelques mètres de lui. Gabriel ferma les yeux un instant, laissant ce moment s’imprégner en lui.

Elias, fidèle à lui-même, était déjà en train de courir sur le sable, une balle de plage à la main, défiant Amara et Sofia de venir jouer avec lui. Gabriel les observa, un sourire en coin, tandis qu’Amara criait qu’elle "allait lui montrer comment on gagne vraiment".

— Et toi, Gaby ? Tu comptes te lever ou tu préfères rester allongé comme une vieille huître ? lança Elias en lui lançant un regard provocateur.

Gabriel leva un sourcil, feignant l’indifférence.

— Une vieille huître, vraiment ? T’as pas mieux comme insulte ?

— Viens jouer au lieu de parler, répondit Elias en lui lançant doucement la balle.

Gabriel attrapa la balle avec facilité, un sourire naissant sur ses lèvres.

— Très bien, mais prépare-toi à perdre, dit-il en se levant, dépoussiérant le sable de son short.

Ce qui devait être un simple jeu de lancer de balle se transforma rapidement en une bataille de sable improvisée. Elias, fidèle à son côté compétitif, courait après Amara, qui esquivait avec une adresse surprenante. Gabriel, profitant d’un moment de distraction, ramassa une poignée de sable humide et la lança dans la direction d’Elias, qui se retourna brusquement, les yeux pétillant de défi.

— Toi, t’es mort ! s’exclama Elias avant de se lancer à sa poursuite.

Gabriel éclata de rire en courant à toute vitesse, ses pieds s’enfonçant dans le sable. Il sentait le souffle rapide d’Elias derrière lui, et lorsqu’il se retourna pour vérifier la distance, il trébucha légèrement, permettant à Elias de le rattraper.

Ils tombèrent tous les deux dans le sable, riant aux éclats.

— Ok, ok, je rends les armes ! dit Gabriel, levant les mains en signe de reddition, le souffle court.

— Trop tard, répliqua Elias, un sourire triomphant sur les lèvres.

Sofia, qui les observait depuis sa serviette, prit une photo de la scène avant de s’écrier :

— Vous êtes vraiment pires que des enfants !

Après s’être calmés, ils décidèrent de se jeter à l’eau pour se rafraîchir. La mer était tiède, les vagues légères, et Gabriel sentit une sensation de liberté envahir son corps lorsqu’il plongea. L’eau salée glissa sur sa peau, lavant momentanément toutes les pensées lourdes qui l’habitaient.

Elias éclaboussait tout le monde, provoquant des éclats de rire à chaque vague qu’il envoyait. Gabriel, agacé de manière feinte, plongea sous l’eau pour réapparaître derrière Elias et l’attraper par surprise.

— Pas si rapide, lança-t-il en riant.

— Hé, c’est pas du jeu ! répondit Elias, tentant de se libérer tout en riant aux éclats.

Leur bataille aquatique continua jusqu’à ce qu’ils soient tous épuisés, flottant sur le dos, les regards tournés vers le ciel. Les rayons du soleil jouaient sur l’eau, et Gabriel sentit une paix rare l’envahir.

Une fois sortis de l’eau, les cheveux encore mouillés et le sable collant à leurs jambes, ils décidèrent de s’arrêter au bar près de la plage. Le petit établissement, à moitié ouvert sur l’extérieur, était charmant avec ses parasols en paille et ses tables en bois patiné par le sel.

Ils s’installèrent autour d’une table, les visages encore rougis par leurs rires et leurs jeux. Amara commanda une limonade pétillante, Sofia opta pour un cocktail sans alcool, et Elias, fidèle à lui-même, choisit une boisson énergisante.

— Une journée comme ça, ça valait bien un verre, dit Elias en levant sa canette pour un toast improvisé.

— À la prochaine bataille de sable que je gagnerai, lança Gabriel en levant son verre avec un sourire.

— Dans tes rêves, répondit Elias en riant.

Ils discutèrent longuement, leurs voix se mêlant au bruit des vagues et à la musique douce qui émanait du bar. Gabriel observait Elias, absorbé par une anecdote qu’il racontait, et sentit une chaleur familière l’envahir. Pour cette journée, au moins, tout semblait comme avant.

Alors que le soleil commençait à décliner, teintant le ciel de nuances orangées, le groupe reprit le chemin du retour. Gabriel marchait aux côtés d’Elias, les pieds s’enfonçant doucement dans le sable frais.

— Merci pour aujourd’hui, dit Gabriel doucement, presque à mi-voix.

Elias tourna la tête vers lui, un sourire chaleureux illuminant son visage.

— Pas besoin de me remercier, Gaby. C’était une journée parfaite parce qu’on était tous ensemble.

Gabriel hocha la tête, un sourire discret flottant sur ses lèvres. Dans cette lumière dorée, entouré de ses amis et baigné par la chaleur des mots d’Elias, il se sentit entier, comme si rien ne pouvait briser cette harmonie.

Pour une journée, il avait oublié Camille, oublié la distance, oublié tout ce qui pesait sur lui. Pour une journée, il était heureux, et c’était tout ce qui comptait.

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