Chapitre 17

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Quelques jours après la soirée tendue chez Sofia, le groupe décida de se réunir pour tenter de recoller les morceaux. Sofia, toujours désireuse de maintenir une certaine harmonie, organisa un rendez-vous dans un parc calme, espérant que l’air frais et l’ambiance détendue faciliteraient les discussions.

Elias et Gabriel arrivèrent ensemble, légèrement en retard, et trouvèrent Léon et Amara déjà assis sur un banc, discutant à voix basse. Sofia se tenait à quelques pas, les bras croisés, l’air visiblement tendu.

— Merci à tous d’être venus, commença Sofia, son ton ferme mais empreint de bienveillance. Je pense qu’on a besoin de parler.

Léon fut le premier à briser le silence.

— Écoutez, je veux m’excuser. Ce qu’on a dit l’autre soir, c’était déplacé. Je ne pensais pas à mal, mais… je comprends que ça ait pu blesser.

Amara hocha la tête, ajoutant d’un ton sincère :

— Oui, vraiment. Je crois qu’on n’a pas réalisé à quel point nos mots pouvaient être offensants.

Elias les fixa un moment, les bras croisés, avant de répondre.

— Je vous entends, mais ce n’est pas juste une question de mots. Ce genre de "blague", comme vous l’appelez, alimente des préjugés qui font du mal à beaucoup de gens. Et le fait que vous ne l’ayez pas réalisé avant… c’est décevant, venant de vous.

Léon baissa les yeux, visiblement mal à l’aise.

— Tu as raison, admit-il. On a été stupides.

Amara, elle, tenta de se justifier davantage.

— C’est vrai, mais ce n’était pas notre intention. On est tes amis, Elias, et on ne voulait pas te blesser.

Gabriel, jusque-là silencieux, prit la parole d’une voix calme mais ferme.

— Les intentions, c’est une chose. Mais les conséquences comptent tout autant. Ce que vous avez dit, même sans y penser, ça reste blessant.

Les mots de Gabriel semblèrent peser lourdement dans l’air. Sofia, qui observait attentivement, intervint.

— Je pense qu’il faut qu’on soit plus attentifs les uns envers les autres. Si on veut rester proches, il faut qu’on apprenne à se comprendre et à éviter ce genre de maladresse.

La discussion continua sur un ton plus constructif, chacun partageant ses ressentis et ses attentes. Bien que tout ne soit pas totalement résolu, il était clair que des efforts allaient être faits des deux côtés pour reconstruire les liens.

Alors que la réunion touchait à sa fin, Gabriel et Elias décidèrent de rentrer ensemble, leurs maisons étant sur le même chemin. La nuit tombait doucement, et les rues étaient calmes, baignées d’une lumière tamisée.

Elias marchait en silence, les mains dans les poches, avant de se tourner légèrement vers Gabriel.

— Merci d’avoir pris la parole aujourd’hui, murmura-t-il. Ça m’a vraiment touché.

Gabriel, surpris, esquissa un sourire timide.

— Je ne pouvais pas rester silencieux. Pas après ce que tu as fait pour nous tous l’autre soir.

Elias s’arrêta un instant, posant une main légère sur l’épaule de Gabriel.

— Tu sais, je crois que je tiens plus à toi que je ne l’avais réalisé.

Les joues de Gabriel s’empourprèrent, mais il répondit doucement :

— Moi aussi.

Ils reprirent leur marche, côte à côte, leurs épaules se frôlant légèrement. Une chaleur douce semblait les envelopper, un sentiment d’espoir et de proximité grandissant à chaque pas.

La journée avait été calme, presque trop. Gabriel, allongé sur son lit, parcourait son téléphone lorsqu’un message d’Elias arriva.

Elias : Hé, tu fais quoi ?
Gabriel : Pas grand-chose, je me repose. Et toi ?
Elias : Je sors de la douche. J’étais en nage après avoir couru. Besoin d’un entraînement sérieux pour maintenir cette "forme olympique".
Gabriel : "Olympique", rien que ça ? Mdr
Elias : Hey, tu sais bien que j’ai des arguments solides.

Gabriel roula des yeux en souriant, mais avant qu’il ne puisse répondre, un autre message arriva.

Elias : Tu veux une preuve ?

Le cœur de Gabriel s’emballa légèrement. Il hésita avant de taper une réponse.

Gabriel : Une preuve ? Genre quoi ?
Elias : Rien de méchant… mais peut-être que ça te fera rougir ?

Gabriel sentit ses joues chauffer, même sans avoir vu ce qu’Elias sous-entendait.

Le lendemain midi, Gabriel était assis à table avec sa mère, dégustant un repas léger, lorsqu’un message d’Elias fit vibrer son téléphone posé à côté de lui. Il déverrouilla l’écran et tomba sur une photo : le torse d’Elias, encore humide, avec des gouttes d’eau perlantes sur sa peau bronzée. Une serviette reposait négligemment sur son épaule, et ses cheveux semblaient encore mouillés.

Gabriel sentit le rouge lui monter aux joues. Sa mère le remarqua aussitôt.

— Tout va bien ? Tu es tout rouge. Tu es malade ?

Gabriel secoua la tête rapidement, posant son téléphone à l’envers sur la table.

— Non, ça va. Juste un peu chaud, je suppose.

Elle haussa les épaules et continua de manger, mais Gabriel, distrait, jetait des regards furtifs à son téléphone. Une nouvelle notification apparut.

Elias : Alors, ça te laisse sans voix ? haha

Gabriel répondit rapidement, tentant de masquer son trouble.

Gabriel : Elias, arrête de faire des trucs comme ça !!!!!
Elias : Oh, ça ne te plaît pas ? Peut-être que celle-ci te convaincra. ;)

Une seconde photo arriva, cette fois du torse d’Elias, désormais sec, révélant des abdos bien dessinés. Gabriel manqua de lâcher son téléphone.

Gabriel posa son téléphone, espérant que c’était fini. Mais quelques secondes plus tard, une nouvelle notification apparut.

Il ouvrit l’image avec appréhension. Cette fois, Elias avait légèrement baissé la perspective. On voyait l’arête de son boxer dépassant de la ligne de son jean, suggérant plus qu’il ne montrait.

Elias : Je te taquine. Trop, peut-être ? :d

Gabriel, les mains moites, répondit rapidement :

Gabriel : Tu es dingue, Elias. Sérieusement, arrête !

Le message fut lu, mais Elias ne répondit plus. Gabriel resta silencieux, tentant de calmer son cœur qui battait trop vite.

Deux jours s’écoulèrent avant qu’ils ne se retrouvent. Elias, apparemment nerveux, se frottait la nuque en évitant le regard de Gabriel.

— Écoute, Gaby… Je voulais m’excuser pour l’autre jour, dit-il doucement. Je ne sais pas ce qui m’a pris. J’espère que je ne t’ai pas mis mal à l’aise.

Gabriel, étonnamment calme, le fixa un instant.

— Elias, arrête, murmura-t-il.

— Non, vraiment. Si je suis allé trop vite, je…

Elias n’eut pas le temps de terminer. Gabriel, rassemblant son courage, avança d’un pas et posa ses mains sur ses épaules avant de l’embrasser doucement.

Le temps sembla s’arrêter. Elias resta figé une seconde avant de répondre au baiser, ses mains glissant doucement sur la taille de Gabriel.

Quand ils se séparèrent, Gabriel, rouge mais souriant, murmura :

— Tu n’as pas besoin de t’excuser.

Elias, visiblement surpris mais ravi, sourit à son tour.

— Alors, c’est comme ça que tu réponds à mes bêtises ?

Gabriel rit doucement, appuyant son front contre celui d’Elias.

— Peut-être que j’aime tes bêtises, finit-il par avouer.

Sous un ciel doux et paisible, un nouveau chapitre s’ouvrait pour eux, empreint de sincérité et de promesses silencieuses.

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