Chapitre 35

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Quelques jours après leur nuit sous les étoiles, Gabriel décida de réunir leurs amis pour célébrer cette nouvelle étape dans la vie d’Elias. Il savait que malgré les progrès d’Elias avec ses lunettes, un peu de soutien social pourrait l’aider à se sentir plus entouré et aimé. Gabriel envoya des messages à Sofia, Amara, Léon, et d’autres proches, leur demandant de venir chez lui pour une petite soirée conviviale.

— Tu organises une fête ? demanda Elias en entendant Gabriel s’affairer dans la cuisine.

— Pas une fête, juste une soirée tranquille avec nos amis. Rien de trop bruyant ou compliqué, répondit Gabriel avec un sourire.

Elias sembla hésiter un instant.

— Tu es sûr que c’est une bonne idée ? murmura-t-il.

Gabriel posa une main sur son épaule.

— Absolument. Ils veulent tous te voir, Elias. Et puis, tu as beaucoup de choses à leur montrer, ajouta-t-il malicieusement.

Elias haussa un sourcil, un léger sourire naissant sur ses lèvres.

— Montrer quoi, exactement ?

— Tu verras bien, répondit Gabriel en riant doucement.

Un peu avant le coucher du soleil, les premiers invités arrivèrent. Sofia entra en premier, portant une boîte remplie de muffins qu’elle avait préparés.

— Bonsoir, vous deux ! lança-t-elle joyeusement.

— Salut, Sofia. Merci d’être venue, répondit Elias en esquissant un sourire sincère.

Amara et Léon arrivèrent peu après, apportant des boissons et une playlist de musique douce. L’atmosphère était détendue, et bientôt, le salon de Gabriel était rempli de rires et de conversations animées.

— Alors, Elias, raconte-nous tout ! lança Amara en s’asseyant à côté de lui. Ces fameuses lunettes, elles changent vraiment la donne ?

Elias, un peu gêné par l’attention, ajusta les lunettes sur son nez et sourit.

— Elles sont incroyables. Elles me donnent l’impression de retrouver une partie de ce que j’ai perdu, répondit-il doucement.

Sofia, toujours curieuse, s’approcha.

— Et comment ça fonctionne ? Tu peux nous montrer ?

Gabriel intervint avec enthousiasme.

— Absolument. Elias, active la reconnaissance des visages, dit-il, le guidant doucement.

Elias toucha la branche des lunettes et murmura une commande.

— Reconnais les personnes devant moi, dit-il.

La voix synthétique répondit presque immédiatement.

Sofia, Amara, Léon. Visages enregistrés dans la base de données.

Amara éclata de rire.

— Génial ! Et ça peut même lire des trucs, non ?

Elias hocha la tête et activa la fonctionnalité de lecture. Gabriel posa un livre devant lui, et les lunettes commencèrent à lire à haute voix.

— C’est fascinant, murmura Léon, impressionné.

Alors que l’ambiance était à son comble, Amara fit une remarque qui fit légèrement vaciller le sourire d’Elias.

— C’est super tout ça, mais tu ne crois pas que ça te rend un peu dépendant de la technologie ? demanda-t-elle innocemment.

Le silence s’installa brièvement. Gabriel sentit Elias se crisper légèrement.

— Amara, ce n’est pas une question de dépendance, répondit Gabriel avec une douceur teintée de fermeté. Ces lunettes lui permettent de faire des choses qu’il ne pouvait plus faire. C’est une chance, pas une limite.

Amara, réalisant son erreur, rougit légèrement.

— Désolée, Elias. Je ne voulais pas te vexer.

Elias hocha la tête, reprenant son calme.

— Ce n’est rien, Amara. Mais Gabriel a raison. Ces lunettes m’aident à avancer, pas à reculer, répondit-il doucement.

La tension s’apaisa, et la soirée continua sur une note plus légère.

Lorsque les invités partirent, Gabriel et Elias restèrent seuls dans le salon, entourés des vestiges de leur soirée : des verres à moitié vides, des assiettes abandonnées, et une ambiance douce de fin de fête.

Elias, assis sur le canapé, retira doucement ses lunettes et posa sa tête contre l’épaule de Gabriel.

— Merci, murmura-t-il.

— Pour quoi ? demanda Gabriel en passant un bras autour de lui.

— Pour m’aider à voir les choses différemment. Pour me rappeler que je ne suis pas seul, répondit Elias, sa voix tremblante d’émotion.

Gabriel serra un peu plus Elias contre lui, posant un baiser léger sur ses cheveux.

— Tu ne le seras jamais, Elias. Peu importe ce qui arrive, je serai là, murmura-t-il.

Sous les lueurs tamisées de la lampe, entourés du calme de la nuit, ils savourèrent ce moment, unis par une complicité et une tendresse que rien ne semblait pouvoir ébranler.

Alors que la soirée touchait à sa fin, une panne soudaine plongea la maison dans l’obscurité totale. Les rires et conversations cessèrent brusquement, remplacés par un silence surpris.

— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Amara, sa voix teintée d’inquiétude.

Gabriel attrapa son téléphone et activa rapidement la lampe torche.

— Pas de panique, ça doit être une coupure dans le quartier. Je vais vérifier, dit-il, se levant pour regarder par la fenêtre.

Elias, privé de ses lunettes qu’il avait posées sur la table quelques instants plus tôt, resta immobile, ses mains cherchant instinctivement Gabriel.

— Gaby ? Où es-tu ? murmura-t-il, une pointe d’angoisse dans la voix.

Gabriel revint immédiatement près de lui, sa lumière guidant ses pas.

— Je suis là, Elias. Tout va bien, dit-il en posant une main rassurante sur son épaule.

Gabriel se tourna vers Sofia, qui avait également allumé la lampe de son téléphone.

— Tu peux m’aider à trouver quelques bougies ? Je crois qu’il y en a dans le tiroir de la cuisine, lui demanda-t-il.

— J’y vais, répondit Sofia en se dirigeant prudemment vers la cuisine.

Pendant ce temps, Gabriel récupéra les lunettes d’Elias et les lui remit.

— Tiens, elles peuvent t’aider à te repérer un peu, même sans lumière, murmura-t-il.

Elias enfila les lunettes et activa les commandes vocales.

— Détecte les obstacles devant moi, demanda-t-il.

La voix synthétique répondit rapidement :

Table à 50 centimètres. Chaise à gauche.

Bien que nerveux, Elias réussit à se lever et à se déplacer lentement vers Gabriel, utilisant les indications des lunettes pour avancer.

— C’est étrange, mais ça marche, murmura-t-il, un sourire naissant malgré lui.

Alors que tout le monde s’activait pour éclairer la pièce, un bruit sourd venant de l’extérieur attira leur attention.

— Vous avez entendu ça ? demanda Léon, se redressant soudainement.

Gabriel hocha la tête et s’avança vers la fenêtre, scrutant l’obscurité avec précaution.

— Ça venait du jardin, répondit-il, son ton se faisant plus sérieux.

Elias, resté près de la table, serra les accoudoirs d’une chaise, son esprit courant vers des scénarios inquiétants.

— Gaby, ne sors pas, dit-il d’une voix tendue.

— Ne t’inquiète pas. Je vais juste regarder, le rassura Gabriel, bien qu’il sente lui aussi une légère montée d’adrénaline.

Avec Sofia à ses côtés, ils ouvrirent prudemment la porte menant au jardin, éclairant le sol avec leurs téléphones.

En avançant dans l’herbe, ils découvrirent rapidement la source du bruit : une grosse branche tombée d’un arbre, probablement à cause du vent.

— Juste une branche, rien de grave, annonça Sofia en poussant un soupir de soulagement.

Gabriel éclata de rire, son stress retombant d’un coup.

— Et moi qui m’imaginais déjà des trucs dingues, dit-il en se tournant vers Sofia.

Ils retournèrent à l’intérieur, où Gabriel rassura Elias en lui prenant doucement la main.

— Rien de grave, juste une branche qui a fait un peu de bruit, dit-il.

Elias hocha la tête, son visage se détendant peu à peu.

— Merci… Merci de toujours gérer les choses avec calme, murmura-t-il.

La coupure de courant ne dura pas longtemps, mais ce moment imprévu rappela à tous combien ils étaient dépendants les uns des autres, renforçant une fois de plus les liens du groupe.

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