Chapitre 37

6 minutes de lecture

Le premier rayon de soleil perça à travers les rideaux de la chambre d’Elias, projetant une douce lueur sur les murs. Elias ouvrit lentement les yeux, comme chaque matin, mais cette fois, quelque chose était différent. Il cligna plusieurs fois des paupières, fronçant les sourcils, et une vague de confusion suivie d’une étincelle d’excitation monta en lui.

Les contours de la pièce, bien qu’encore flous, semblaient légèrement plus définis. Les couleurs, elles, avaient repris une intensité qu’il avait oubliée : le jaune chaleureux du soleil, le bleu pâle des draps qu’il pouvait maintenant deviner.

Il bondit hors du lit, son cœur battant à tout rompre, et courut sans réfléchir dans le couloir jusqu’à la chambre de Gabriel.

— Gaby ! cria-t-il en ouvrant la porte.

Gabriel, encore à moitié endormi, se redressa brusquement, les cheveux en bataille.

— Elias ? Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-il, inquiet.

Elias s’avança vers lui, son visage illuminé par un sourire qu’il ne pouvait contenir.

— Je vois, Gaby. Je vois des choses… Pas parfaitement, mais je vois les contours, les couleurs. C’est flou, mais c’est là, dit-il, sa voix tremblante d’émotion.

Gabriel resta un instant immobile, comme s’il avait besoin de temps pour assimiler l’information. Puis, d’un geste instinctif, il sauta hors du lit et serra Elias dans ses bras, son propre sourire reflétant la joie de son compagnon.

— C’est incroyable, Elias. Je savais que ça arriverait, murmura-t-il, sa voix légèrement brisée par l’émotion.

Elias se laissa envelopper dans cette étreinte, le cœur battant à tout rompre.

— Merci, Gaby. Merci de m’avoir soutenu, murmura-t-il contre son épaule.

Plus tard dans la journée, Gabriel accompagna Elias à son rendez-vous médical, où un mélange d’excitation et d’appréhension flottait dans l’air. Elias avait du mal à contenir ses émotions, son pied tapotant nerveusement le sol alors qu’ils attendaient dans la salle d’attente.

Lorsque le médecin entra, un sourire rassurant sur le visage, Elias se redressa immédiatement.

— Alors, Elias, dites-moi ce que vous voyez, demanda le médecin, tout en ajustant des instruments pour vérifier sa vue.

Elias décrivit les contours flous, les couleurs qui lui semblaient plus vivantes, et cette sensation étrange mais agréable de retrouver une partie de lui-même.

Après plusieurs tests, le médecin posa son stylo et croisa les bras, l’air satisfait.

— Eh bien, j’ai une bonne nouvelle, Elias. Votre vision s’est stabilisée à environ 45 %. Ce n’est pas parfait, mais c’est une véritable réussite. Avec un peu d’adaptation, vous pourrez reprendre une vie presque normale. Vous avez eu de la chance, conclut-il avec un sourire.

Elias laissa échapper un souffle qu’il n’avait pas réalisé retenir. Un sourire immense se dessina sur ses lèvres, et il se tourna vers Gabriel, ses yeux brillant d’émotion.

— Je ne pourrais jamais assez remercier cette chance… et toi, Gaby, murmura-t-il.

De retour à la maison, Elias s’arrêta un instant sur le pas de la porte, observant les contours flous mais familiers de leur environnement. Chaque ombre, chaque lumière semblait raconter une histoire, celle de la vie qu’il allait pouvoir retrouver.

— Tu sais, ça peut sembler ridicule, mais je n’ai jamais trouvé le monde aussi beau, dit-il doucement en entrant.

Gabriel posa une main sur son épaule et sourit.

— Ce n’est pas ridicule. Tu redécouvres tout, et je serai là pour t’aider à chaque étape, répondit-il.

Elias se tourna vers lui, son expression emplie de gratitude.

— Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans toi, Gaby. Tu as toujours été là, même quand j’étais au plus bas, murmura-t-il.

Gabriel, touché par ses mots, secoua légèrement la tête.

— Tu n’as pas à me remercier. Ce qu’on traverse, on le traverse ensemble. Et maintenant, c’est un nouveau chapitre pour nous, dit-il en lui souriant tendrement.

Cette nuit-là, Elias resta longtemps sur la terrasse, regardant le ciel. Même si les étoiles étaient encore floues, il pouvait distinguer leur lumière. Pour lui, c’était suffisant.

Gabriel le rejoignit, une tasse de thé dans les mains, et s’assit à côté de lui.

— À quoi tu penses ? demanda-t-il doucement.

Elias tourna la tête vers lui, un sourire sincère sur le visage.

— À tout ce qu’on pourra encore faire. À tout ce que je veux voir, même si ce n’est pas parfait. Et surtout… à toi. Parce que tout ça, ça ne veut rien dire sans toi, répondit-il, sa voix teintée d’émotion.

Gabriel, ému, posa une main sur la sienne.

— On a encore tellement de choses à vivre, Elias. Et je te promets qu’on fera tout ce que tu veux, dit-il doucement.

Sous ce ciel étoilé, ils partagèrent un moment de sérénité, conscients que leur amour était la clé pour surmonter chaque obstacle, et prêts à affronter l’avenir ensemble, un pas à la fois.

Deux jours après la visite médicale, Gabriel décida d’organiser une petite soirée avec leurs amis pour partager la grande nouvelle. Elias, bien que légèrement nerveux, accepta l’idée, poussé par l’enthousiasme de Gabriel.

— Ils méritent de savoir, Elias. Et puis, c’est une occasion de célébrer ce nouveau départ, dit Gabriel avec un sourire encourageant.

Elias hocha la tête, un léger sourire naissant sur ses lèvres.

— D’accord, mais pas trop d’agitation, prévint-il avec une pointe de nervosité.

Le soir venu, Sofia, Amara, Léon, et quelques autres amis proches arrivèrent les bras chargés de plats et de boissons. L’ambiance était détendue, ponctuée de rires et de discussions animées.

— Alors, quelle est la grande nouvelle que tu voulais nous annoncer, Gaby ? lança Sofia, toujours la première à détecter qu’il se tramait quelque chose.

Gabriel échangea un regard avec Elias, puis fit un geste pour demander le silence.

— On vous a réunis ce soir parce qu’Elias a quelque chose d’important à partager, commença Gabriel, sa voix douce mais ferme.

Tous les regards se tournèrent vers Elias, qui se redressa légèrement, ses mains tremblant presque imperceptiblement.

— J’ai retrouvé une partie de ma vue, dit-il simplement, mais avec une émotion qui transparaissait dans chacun de ses mots.

Un silence tomba sur le groupe avant qu’il ne soit brisé par des exclamations de surprise et de joie.

— C’est vrai ? Tu peux vraiment voir ? demanda Amara, les yeux écarquillés.

Elias hocha la tête, un sourire timide sur le visage.

— Je ne vois pas parfaitement, mais je peux distinguer les contours, les couleurs. Le médecin dit que ma vue est à environ 45 %. C’est loin d’être parfait, mais pour moi, c’est déjà énorme, expliqua-t-il.

Sofia fut la première à s’approcher, les larmes aux yeux.

— C’est merveilleux, Elias. Je suis tellement heureuse pour toi, dit-elle en lui prenant les mains.

Amara, quant à elle, éclata de rire, l’émotion perçant dans ses éclats.

— Enfin une bonne nouvelle ! Tu le mérites tellement, dit-elle, avant de le serrer brièvement dans ses bras.

Léon, toujours un peu plus réservé, s’avança à son tour.

— Tu as traversé tellement de choses, Elias. C’est un nouveau chapitre pour toi, dit-il, un sourire sincère illuminant son visage.

Gabriel observait la scène avec fierté, sentant son cœur se gonfler de bonheur en voyant Elias entouré de tant de soutien et de chaleur.

Après quelques discussions animées et un dîner convivial, Gabriel se leva, un sourire malicieux sur les lèvres.

— Ce n’est pas tout, dit-il en attirant l’attention du groupe.

Elias fronça les sourcils, intrigué.

— Qu’est-ce que tu mijotes encore, Gaby ? demanda-t-il avec une pointe d’amusement.

Gabriel sortit une boîte qu’il avait soigneusement emballée et la tendit à Elias.

— Ouvre ça.

Elias déballa lentement le cadeau, ses doigts tremblants d’impatience. À l’intérieur se trouvait un appareil photo adapté aux personnes malvoyantes, spécialement conçu pour capturer des images tout en les décrivant vocalement.

— Pour que tu puisses immortaliser les choses que tu redécouvres, murmura Gabriel.

Elias, touché au-delà des mots, serra Gabriel dans ses bras sous le regard ému de leurs amis.

— Je ne sais pas comment tu fais, mais tu trouves toujours des moyens de me surprendre, dit-il doucement.

— Je fais juste ce que je peux pour te rendre heureux, répondit Gabriel en souriant.

Le reste de la soirée fut rempli de rires, de discussions légères, et de moments d’émotion. Le groupe évoqua leurs souvenirs communs, parla de leurs projets, et prit des photos pour immortaliser ce moment si précieux.

— Cette soirée est parfaite, murmura Elias à Gabriel alors que les invités commençaient à partir.

— Parce que tu es parfait, répondit Gabriel avec un clin d’œil, ce qui fit éclater Elias de rire.

Alors que la maison retrouvait son calme, Elias s’assit sur le canapé, son appareil photo entre les mains.

— Cette soirée… elle m’a rappelé à quel point j’ai de la chance de vous avoir, toi et nos amis, murmura-t-il.

Gabriel s’assit à côté de lui, glissant un bras autour de ses épaules.

— Et on sera toujours là, Elias. Peu importe ce qui arrive, répondit-il doucement.

Sous la lumière tamisée de la pièce, entourés de souvenirs de cette soirée spéciale, ils savourèrent ce moment, conscients que leur lien et le soutien de leurs amis étaient des trésors inestimables.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Podqueenly ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0