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Après un énième roulé-boulé du cadavre ambulant, Analoum pointa le doigts vers un bâtiment dans lequel ils passeraient la nuit et peut-être plusieurs jours. La torche envoyée en avant, Trysol dissuada les mèches de s’enroulaient autour de Suan. Elle lui lança un regard noir, tout en resserrant le bras de son amie qui vacillait.
— C’est bon pour aujourd’hui. Reprend un souffle normal. Pas besoin de ton flaire pour le moment. Ça t’épuise. Les garçons vont bien, tu l’as dit toi-même.
Que pourrait-on faire de plus de toute façon, pensa-t-elle trop fort.
Analoum le remarqua. Elle avait écouté les mots avec une demie-réticence qui se nota dans la manière qu’elle avait serré son poing. Elle n’avait pas la moindre envie de quitter l’odeur de leurs frères, mais elle savait le danger qui pendait au-dessus d’elle si elle persistait sur cette voie. Trysol l’encouragea à se détendre en passant délicat son pouce sur les nerfs de son poignet. Elle lui massa et Analoum se décontracta dans la mesure du possible. Lentement ses veines violettes retrouvèrent leur état d’origine, ceux bleu mêlé de beige et partit d’un pas lourd vers le bâtiment, enchevêtrement de branches et d’une toiture ronde aux tuiles doré. Si les rayons du soleil avaient pu traverser la couche de brume jusqu’à se répandre sur la ville, l’or arait envahi chaque centimètre de terrain. Rien de tel apparut. Les ombres et le ciel gris poursuivaient leur règne sur le royaume. Un peu partout, il y avait une couche de cendre que le vent emportait. Plus personne ne nettoyait les rues. Trysol emboîta le pas de la brune, ignorant le clopinement de Suan. Cet idiot avait dû se fouler la cheville à force de s’étaler par terre. Lui aussi avait une tête à faire peur. Ses yeux, toujours de cette couleur orangé-rouge, ne se décidaient pas à retrouver le noir qu’elle lui avait connu à leur rencontre. Ce n’était pas normal. Analoum avait dit qu’un Hàng Xiè retrouvait un aspect commun quand il retrouvait forme. Suan n’avait pas l’apparence du monstre qu’Ana lui avait décrit. Son corps n’avait pas triplet de volume. Ses cheveux n’avaient formé aucune des huit cornes qui prédisait un carnage. Ses jambes ne s’emmaillotaient pas dans une queue brumeuse. Son visage n’avait rien de celui d’un prédateur, prêt à dévorer sa proie en un claquement de mâchoire. Ce garçon, cet éphèbe ne correspondait en rien à la légende. Trysol en conclut qu’elle était fausse. Puis, elle songea au fait que Suan venait d’en bas. Combien de mutations, en cinq-cents ans d’existence ?
La rouquine secoua la tête. Sa longue tresse se balança. Elle haussa les épaules. N’avait-elle pas cure de tout ça ? Pour le moment Suan ne représentait pas un danger, au contraire. Il était un présent divin. Ça lui coûtait de le voir ainsi, mais s’il ne portait pas la capacité de voir les morts – enfin, sa sœur – elle savait que la route aurait été bien plus courte.
En passant la porte qu’Analoum venait d’ouvrir sans force, Trysol avisa les fenêtres toutes fermés qui composaient la salle de vie. Le décor chargée de pierres, d’or et de pendants rutilant face à la dizaine de miroir la retira au présent. Elle s’engouffra dans les travers du passé a tablé avec sa famille, les oreilles battues par les rires qui envahissait la pièce centrale, celle qui se trouvait dans toutes les maisons de la capitale et d’ailleurs. C’était un joyau de couleur et de voilures chamarrées. De rubans. De perles. De parfums floraux. Sans le voir, elle appela plus fort le passé et sa mère apparue, le ventre rond de son quatrième enfant. A cette époque, elle souriait encore, le mal qui l’avait rongé comme son mari, n’existait pas encore. Ou du moins, n'était-il pas encore visible dans ses yeux d’enfants !
La porte se referma sur Suan qui ouvrit d’immense yeux et tournoya comme une girouette. La bouche ouverte, il n’arrivait pas à réaliser quelque chose que Trysol n’essaya pas de comprendre. Elle le laissa admirer l’étendue de la pièce et se coupa du monde, cherchant à dissiper ses fantômes.
Elle longea un couloir dont les murs représentaient des écailles de dragons et des plumes de phénix. Animaux de légendes. Si Suan existait, est-ce qu’il lui serait possible de voir ces créatures ? Trysol lâcha un long filet d’air, écouta le craquement des marches, puis les pas qui répandaient un son étouffé sur le planché à l’étage. Analoum cherchait de quoi s’allonger, elle tournait en rond, passa plusieurs portes. Les semelles de ses bottes cessèrent. La rouquine devina que sa complice avait trouvait de quoi s’affaler. Pour le moment, elle n’avait pas sommeil. Elle riva son regard sur une vitre qu’elle tira d’un coup sec sur le côté et découvrit une immense serre dont les plantes se déployait aussi magnifique les unes que les autres. Pas une mèche de cheveux ne traînait dans le secteur. Et quand la jeune femme atteignit le fond de la pièce contemplatif d’une fleur-goutte-de-pluie, elle sentit une présence dans son dos. Elle poursuivit sa visite tout en restant sur ses gardes. Dans une certaine lenteur, elle se retourna, observa la serre. Rien ne lui sauta à la gorge ou aux yeux. Pourtant quand elle s’approcha d’une nouvelle porte qui donnait sur un jardin grandiose et intact, elle fronça les sourcils. Pas de cheveux tueurs non plus. Perplexe, elle sortit à l’extérieur. Un morceau du palais lui faisait face. Elle s’en détourna de peur de penser trop fort à son frère. Elle le savait. Elle l’avait deviné au silence d’Analoum. L’un d’eux était mort. Et ce n’était pas difficile de connaître le nom du condamné. Elle aurait pu se confondre en larmes, mais quelque chose de plus grands attendait le groupe. Elle le ressentait dans tout son être. Ce n’était plus une vengeance qu’elle accomplirait, mais un renouveau… une libération. Cette conviction, elle la tenait de Suan sans l’expliquer vraiment.
Pas à pas, elle avança dans le jardin en fouillant de ses yeux perçant la moindre ombre. Pas de cheveux. Rien. Pas âme qui vive, mais une forte odeur d’urine qui l’obligea à plaquer sa main sur son nez et à rebrousser chemin. Elle aurait dû se poser plus de questions, mais la fatigue commençait à investir sa lucidité. Elle n’était plus à un miracle près, si tant est qu’elle puise les appeler ainsi.
De retour dans la salle de vie, Trysol écouta Suan mordre dans la pomme qu’Analoum lui avait donné. Comme prévu, le fruit avait toujours son croquant. Le garçon les suivrait encore pour un petit moment et ça lui convenait très bien. Après tout, il leur servait.
***
Avec tous les trésors de cette maison, Suan était certain de pouvoir acheter la Chine et tout son empire. En arpentant le premier étage, il s’étonna de la solidité de la structure. Pas seule parce qu’elle était construite en pierre, mais parce qu’elle n’avait rien à voir avec ce qu’il avait vu à présent et au cours de sa vie. Ce monde ne cesserait de l’étonner. Pourtant, savoir qu’il s’éloignait de sa famille lui resserrait le cœur constamment. Il avait l’antidote à la fin de leur souffrance, mais ne pouvait y accéder. Songer à tuer les filles lui avait bien passer l’esprit, cependant, sa curiosité lui murmurait de continuer, d’explorer. C’est ce que sa mère lui avait demandé. Le soleil n’excitait que derrière la brume. C’est vrai.
— Peut-il être ailleurs qu’en plein jour ? Et s’il était ici sous une forme autre que celle que je lui connais.
Il pencha la tête vers Xin-Shen. Sa sœur dormait, comme le faisait des lapereaux ; enfoui dans ses vêtements et sous son épaisse chevelure noire, dans un renfoncement de ce qu’il lui paraissait être une salle de musique. Eparpillés et jonchant le sol, des instruments attendaient qu’on les fasse à nouveau danser et chanter. Suan les fixa sans intérêt. Il ne saurait pas en jouer de toute façon. Il leur préférait les tissues enroulés sur un côté de la salle et les bijoux qu’il avait trouvé dans une salle où une grande bassine trônait. Dans une poche de sa sacoche, ils patienteraient jusqu’à son retour au bas. Tout ce qu’il ramènera d’ici, le ferait paraître aux yeux dans son monde comme un nouvel homme. La nourriture abondante ne pouvait être sa seule richesse. Il lui en faudrait plus en bas pour mettre à l’abri les survivantes. Piller une maison sans âme qui y vive, était-ce du vol ? Serait-il puni ? Ne l’avait-il pas été assez ?
Pieds nus, il apprécia la douceur du tapis sur lequel il marchait et vint s’allonger sur cette chaise longue, lisse et moelleuse. Il n’en avait jamais vu non plus des comme ça, mais peu lui importait dès l’instant où il pouvait s’y reposer.
Pendant un long moment, il fixa le plafond d’un blanc de pierre. Une lumière s’en dégageait comme un peu partout dans la maison, un peu comme ces cailloux blancs chez Gerelle et Shaeln. En pensant à la grotte, il ne put s’empêcher de revoir l’image de Shaeln. Il ne l’avait pas laissé indifférent, lui, un jeune homme. Pourquoi ? Il ne ressemblait pas à une femme comme tous les garçons qui avait croisé son chemin depuis le potager. Sa carrure trop massive pour un adolescent. Son visage qui le surplombait. Ses mains, plus grandes que les siennes.
Peut-être pensa-t-il trop fort à lui, car son image n’était plus figée dans sa tête. Il le voyait, les cheveux au vent, la mine basse, l’œil humide. Les rougeurs sous ses yeux ne laissaient aucun doute au fait qu’il avait pleuré. Pourquoi ?
Suan sentit son cœur bondir dans sa poitrine sans explication. Il tenta de se défaire de ses pensées, mais sa tête tourna. Il se redressa à peine, retrouva le moelleux de la longue chaise, incapable de se lever. Une pesanteur le maintenait couché, pareil si la main d’un géant s’était appuyée sur lui afin qu’il ne puisse plus bouger. L’image de Shaeln s’intensifia. Le jeune homme était devant lui, les bras noués dans le dos. Dans son cou et sur ses vêtements du sang séché tâché leur blancheur.
Sa main se tendit vers lui, effleura son épaule. Tout était floue autour de Shaeln. Suan ne déterminait pas où il se trouvait.
Ses yeux lui brûlèrent. Son nez lui piqua. Était-ce comme avec sa mère ? Non ! Il n’avait pas ressenti de cette façon. Il y avait autre chose. Le parfum de Shaeln inonda ses narines. Il le respirait et tout son corps lui brûla.
Les yeux du prisonnier obliquèrent vers lui. Il y lut de la stupeur.
— Suan, murmura l’adolescent du bout des lèvres.
A cet instant, il savait. Ce n’était pas un rêve. Shaeln était face à lui ou bien était-ce lui… Pourtant son corps reposait toujours dans la salle de musique, alors quoi ? Comment faisait-il pour être à deux lieux différents ?
C’est en sentant la main froide de sa sœur, qu’il réalisa. Il venait d’entrer en communication avec Shaeln. Il ne faisait pas qu’épier, il vivait l’instant, comme si son âme s’était transportée.
— A l’aide, cria Shaeln, sans que ses lèvres ne bougent cette fois-ci. Où que tu sois et quoi que tu sois, aide-moi.
— Où es-tu ? souffla Suan prit d’un nouveau vertige.
— Pas loin de la capitale.
— Que t’est-il arrivé ?
La peur dansait en lui. Elle se frayait mille chemins. Ce n’était pas la sienne, mais bien celle de Shaeln. À vrai dire, les émotions le traversaient trop vite pour qu’elles lui soient tout à fait clair.
— Des Oiseaux noires. Cinq cavalières. Je n’ai pas été prudent.
— Où est Gerelle ?
Shaeln baissa la tête. Son visage se froissa et une larme roula sur sa joue. Il n’en fallait pas plus à Suan pour comprendre. Tout dans la gestuelle de l’adolescent indiquait le deuil ; ses épaules voutées, ses cheveux éparpillés et collés à son visage, la rougeur de ses yeux et surtout l’expression qui découlait de son visage.
Shaeln arrêta de marcher. Des silhouettes s’agitèrent autour de lui. On le fit asseoir. Derrière lui, Suan découvrit d’autres garçons – ceux qui ressemblaient à des filles. Il y avait eu une rafle quelque part dans la forêt, au moment où le groupe était parti. Les oiseaux noirs devaient grouiller partout. Et cette remarque eut vite faite de le refroidir. Dans peu de temps la capitale déserte serait envahie de ses soldats.
— Combien sont-elles ?
— Qui donc ?
— Les soldats ?
Shaeln regarda autour de lui.
— Il y en a plus qu’avant. Ils semblent venir de partout à la fois. A vu de nez, une trentaine.
Suan se demanda si ces femmes-là étaient étrangères au campement de Nyim. Il avait cru comprendre que plusieurs groupe avait été formé par cette princesse Jim.
Suan planta ses yeux dans ceux de Shaeln sans conviction. Pouvait-il le sauver sans y laisser des plumes ? Que diraient Analoum et Trysol s’il leur en parlait ? Une chose était sûr, c’est que Shaeln passerait certainement par le même chemin qu’eux.
— Aide-moi, répéta le jeune homme en regardant Suan d’une étrange façon.
Avait-il noté que son apparence était différente ? Qu’avait-il vu de lui ? La couleur de ses yeux ? Les rayures rosées sur son visage ? L’hésitation dans le fond de sa voix ?
La main froide de Xin-Shen serra si fort la sienne que Suan lâcha un petit cri le libérant de sa transe, mais pas de la culpabilité qui se formait dans le creux de son cœur.
Raide, il chercha à se persuader qu’il avait déjà suffisant à faire et à penser. Malheureusement pour lui, la voix de Shaeln n’était pas partie. Désormais, il entendait son cœur et le chuchotement qui s’intensifiait : « je ne veux pas mourir comme ça. ».
— Suan, réveille-toi ! s’époumonna Xin-Shen. Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
Lentement, Suan se redressa, posa les pieds au sol et secoua la tête, le visage dans les mains.
— Comme si j’étais taillé pour aider autant de gens et avec si peu de temps. Qui me fait vivre tout ça ? Qu’il se montre, je le planterai avec mes propres ongles pour demander réparation.
Peut-être que ce n’était pas lui le problème, mais la créature qui sommeillait en lui.
Xin-Shen se pencha sur lui, déposa une main fraiche sur sa joue.
— Pourquoi tu dis ça ? Qu’est-ce que tu as vu ? Maman ?
Suan secoua à nouveau la tête, plus fatigué qu’avant.
— Pas cette fois. On dirait que Gerelle n’a pas pu sauver son frère.
— Tu as vu Gerelle ?
— Non. Shaeln. Il s’est fait attraper, et se dirige vers la capitale. Ils sont une bonne dizaine de prisonniers. Mais…
Le souffle lui manqua et une boule de plomb lui tomba dans l’estomac. L’impression que toute sa vie serait instable cogna les rouages de ses méninges.
— Il ne sait, à priori, pas exactement où il est.
— Rétabli le contact avec lui. Observe les environs.
— Ça ne marche pas comme on claque des doigts. Je ne sais même pas comment je m’y suis prit cette fois. J’ai juste pensé à son visage et… Je suis supposé faire quoi ?
Analoum a dit quelque chose comme quoi ton Hàng Xiè est capable de flairer une odeur à des kilomètres à la ronde. Un peu comme elle le fait. Tu m’as dit que Shaeln sentait bon. Tu devrais reconnaître son odeur, non ?
— Et comment je fais ?
Suan se leva, marcha quelques pas dans la pièce, se tourna vers la fenêtre qui donnait sur le singulier jardin.
— Tu te concentres.
— Ça me servirait à quoi de le flairer ? Il y a trop de soldats et je… Je ne connais ici. Trysol et Analoum ont autre chose en tête. Et pour tout te dire moi aussi. J’ai encore du mal à digérer ce que je suis et encore du mal à intégrer qu’il y a un monde derrière la brume. Ce sont beaucoup d’informations pour moi. Je… j’ai peur.
— Je sais.
— J’ai sommeil, mais je n’arrive pas à dormir. Toutes ces questions en moi.
— Tu n’as pas le temps d’y penser. Et je sais que tu t’en voudrais à vie si tu n’aider pas Shaeln.
Xin-Shen enroula ses bras autour de la taille de Suan. La froideur s’infiltra sous sa peau. Un frisson souffla sur ses poils, remonta sur sa nuque et sur son cuir chevelu.
— C’est peut-être irréfléchie ce que je vais te dire, pourtant ça pourrait fonctionner.
Suan se courba, intéressé.
— Il fait nuit, on a encore de quoi faire flamber une torche, et je ne suis visible que de toi. Un oiseau noir sa dort, non ?
— Parce que tu les crois idiotes ? Il y a des rondes, surtout s’il y a des prisonniers. Ne sois pas bête. Puis Analoum et Trysol dorment à l’heure qu’il est.
— Alors, appelle le Hàng Xiè. Flaire Shaeln. Appelle la brume, fige ton cœur …
— Tu veux que je me change en monstre ?
— Un demi-monstre. Tu humains aussi, non ? ça peut y jouer.
— Te voilà clairvoyante, maintenant. Tu m’as dit toi-même que si Shi-Huan n’était pas auprès de moi pour arrêter la bête, je tuerai sans vergogne.
— Seulement si la peur te fige.
— Tu ne réfléchies pas ou alors tu me crois surhumain.
Risquer de devenir incontrôlable pour aider un adolescent qu’il n’avait connu qu’une nuit était insensé. Eh bien qu’il lui trouvât une attirance toute particulière, il refusa de s’infliger de nouveaux problèmes. Il était ici pour une seule chose : la fiole, voulut-il se convaincre. Il aurait déjà beaucoup à faire avec le plan – si on pouvait l’appeler ainsi – d’Analoum. Trouver une entrée dérober et pénétrer à l’intérieure du palais, en espérant ne pas y rencontrer des problèmes plus importants. C’était comme croire en ses rêves, complétement impensable.
Suan colla ses doigts au carreau de la vitre. Il était bien moins froid que le corps de Xin-Shen qu’il s’éloigna, déçue. Il voulut s’excuser de sa lâcheté, mais préféra le silence à plus de mot.
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