Élaine courait, elle haletait dans le dédale de couloirs qui s’ouvrait à elle. Tournant à gauche puis deux fois à droite, elle avait l’impression de tourner en rond, ce n’était d’ailleurs pas qu’une impression, il lui semblait être passée devant cette porte notée BZ affublée de cet étrange idéogramme, un symbole de mort à l’effigie d’une gargouille.

Puis ce fut le noir. De façon soudaine. Elle dut s’arrêter pour ne pas se cogner aux murs et tendit les bras, se fia à l’ouïe. Elle perçut un sifflement, un son bas et continu, pas un souffle mais un chuintement évoquant l’air qui s’échappait d’un réservoir comprimé. Elle eut peur, était-ce un gaz nocif et dangereux ?

Elle devait sortir de ce lieu au plus vite. Quelle folie d’avoir suivi cet inconnu !

Un bip retentit, mais oui se dit-elle ! elle pouvait l’utiliser en guise d’éclairage. Elle allait déguerpir de ce lieu au plus vite.

En saisissant son portable, elle vit qu’il y avait un message d’Allan, elle s’apprêtait à l’ouvrir quand une explosion ébranla les murs.

En sueur, Élaine s’assit sur son lit. Il était 5 heures, elle percevait dans les couloirs de l’hôtel une agitation peu ordinaire à cette de la nuit ou du matin. Une impression irréelle s’était emparée de son esprit, elle comprit qu’elle s’éveillait d’un cauchemar mais d’aspect si réaliste qu’elle se demanda si ce n’était pas une prémonition.

Elle repoussa ses draps elle n’avait plus sommeil.

Un clignotement l’avertit d’un message, peut-être la réponse à son SMS de la veille. Élaine consulta et constata avec étonnement que 33 messages attendaient. 25 messages provenant de ses proches et 8 d’Allan.

Que se passait-il ?

Elle ouvrit un à un les messages mais bizarrement, tous étaient vierges.

Un seul message lisible, celui d’Allan qui la laissa tout autant perplexe.

« Eviter le métro, éviter les réseaux électroniques, attention danger »

Mais se dit-elle, peut-on vivre sans électronique de nos jours ?

Cela lui rappela cette phrase qu’elle avait lue de Marshall Mc Luhan dans The Gutenberg galaxy.

“L’interdépendance nouvelle qu’impose l’électronique recrée le monde à l’image d’un village.”