Chapitre 35. Plus rien ne fonctionne
Élaine appuyait plusieurs fois, et bien plus fort qu’il ne le fallait sur le bouton de l’ascenseur. Aucun voyant n’indiquait le bon ou mauvais fonctionnement.
Un employé lui lança :
« Ce n’est pas la peine d’insister, il est en panne depuis ce matin ! »
Pas de veine, elle allait devoir descendre les trois escaliers avec sa lourde valise.
« Je vais vous donner un coup de main » fit le même jeune homme qui l’avait interpellée en joignant le geste aux paroles.
« Merci ! »
Il l’accompagna jusqu’à l’accueil et lui souhaita bonne chance.
Etranges paroles en guise d’au revoir se dit Élaine.
–– Pouvez-vous m’appeler un taxi ?
–– Oui bien sûr, pour quelle destination ?
–– Gare de Lyon
–– Oh ! Vous n’êtes pas au courant ?
–– Non, qu’y a-t-il ?
–– Les TGV sont à l’arrêt depuis ce matin, aucun train ne part.
–– Ooh ! Connaissez-vous les raisons ?
–– Les dernières infos disent « Panne générale d’aiguillage et de réseau informatique » mais on n’en sait pas plus.
Élaine se laissa choir sur un des fauteuils du hall. Trop c’était trop. Elle sentait l’anxiété la gagner. Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond.
Elle décida d’appeler sa sœur.
–– Allô, Christelle ?
–– C’est toi Élaine ? Est-ce que tu vas bien ?
–– Oui oui !
–– Merci mon Dieu, on a essayé de te joindre depuis hier.
–– Mon portable est en panne. Que se passe-t-il ? fit Élaine dont la voix n’était pas aussi assurée qu’elle le voulait.
–– Il faut absolument que tu reviennes, il s’est passé quelque chose de terrible !
–– Dis m’en plus, est-ce que tout le monde va bien ? Je n’ai pas pu joindre Éric et les enfants. J’ai l’impression que plus rien ne fonctionne et…
Un bruit strident interrompit la communication, une sirène retentissait et la pièce fut soudainement plongée dans le noir.
Le combiné encore entre ses mains, Élaine était hébétée.
–– Madame ! Il faut venir se réfugier. Suivez-moi.
Se réfugier ? Mais pourquoi ?
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