La nuit dernière, ou tout à l'heure, je me suis endormie en pleurant. Mes parents me manquent. Ils doivent se faire un sang d'encre.

J'ai déjà fugué. Une fois … mais je suis vite rentrée. Ça ne va clairement pas jouer en ma faveur lorsque papa et maman vont signaler ma disparition. Peut-être l'ont-ils déjà fait. Maman, si tu savais comme je regrette !

Je me demande encore : pourquoi est-il tombé sur moi et pas sur une autre ? Est-ce que je le connais ? Sûrement … Est-ce que je lui ai fait du mal sans m’en rendre compte ? Est-ce une vengeance ou le hasard ?

Non, ça ne peut pas être le hasard ! Il m’a suivie, s’est caché et a attendu que mon attention soit occupée pour me frapper. Cyril est-il dans le coup ? Non mais ça va pas ? Voilà que je soupçonne le mec de ma meilleure amie.

Je suis perdue. Je sanglote. Encore. J'ai l'impression de n'être plus qu'une fontaine.

Quand Charlotte revient, je suis pleinement consciente. Elle me retire le tissu et j'ai la surprise de voir ses bras couverts de bleus. Elle distingue tout de suite la peur dans mon regard et tente de me rassurer en me disant que ce n'est pas le pire qu'elle ait vécu.

Elle me dit que c'est un joli nom qu'ils m'ont choisi en vidant la bonbonne d'urine. Je secoue la tête. Peut-être mais ce n'est pas le mien. Moi je m'appelle Coralie !

Je la regarde faire, subjuguée par cette résignation. Comment ? Comment peut-on abandonner sa liberté ? Cette question me hante depuis hier. Qu'est-ce qu'ils nous font ?

Soudain la porte s'ouvre. Je ne vois pas qui l'a ouverte, elle est derrière moi.

Non, ce que je vois … c'est le visage de Charlotte déformé par la terreur …