Nous sommes au Mcdo rue Ménilmontant. Sûrement avec l'argent de ma mère, mon frère et moi sommes en train de manger.

C'est assez bizarre parce que d'habitude nous prenons toujours "à emporter" alors que là, nous sommes assis à une table.

Autour de nous, tout est bruyant.

Un groupe de jeunes est installé à côté de nous, sur les deux bancs face-à-face. Ils rient et parlent très fort.

Je ne mange pas. Ou du moins, je n'en ai pas l'impression.

Une femme - je lui donne la vingtaine, pas plus - vient s'asseoir à côté de moi, près du groupe, qu'elle semble connaître et dont les membres ont l'air d'avoir le même âge qu'elle.

Elle ne commande rien, mais engage directement la conversation.

Elle a les cheveux bruns.

Mon frère ralentit sa course. Il n'a certainement plus faim.

Je lui montre qu'il reste encore des frites en les faisant tomber du sachet.

En réponse, il prend son gobelet de cola - je pense que c'est du cola, il veut toujours du cola. Du cola, du cola, du cola - aspire bruyamment.

Un homme avec un énorme manteau noir ainsi qu'un bonnet de cette même couleur, enfoncé sur la tête, entre.

Il vient s'assoir juste en face de moi.

Il est... bizarre...

Enfin, je ne sais pas... Il y a un truc qui cloche chez lui...

Il prend une de mes frites (j'ai des frites et je ne les mange pas ?!) me la passe sur le front (je ne pense pas avoir de Ketchup sur le front mais bref) et la met dans sa bouche.

Je bouge mon pied imperceptiblement et fais tomber mon sac en toile qui y semblait adosser.

Je ramasse précipitemment mon lutin* et ma trousse qui gisent à terre. Ensuite, je calle mon sac contre le bas de la table, certaine que lui, ne bougera pas.

A l'instant où j'allais dire à mon frère qu'on devait rentrer, l'homme met sa main dans son manteau.

Il me semble qu'à ce moment, j'éprouve de la peur... Parce que cette scène se rapproche beaucoup trop à ce que l'on voit dans les films ou à la télé... Mais pourtant, je reste en suspens.

Il sort un petit objet dont un long fil pend, et où il y a un bouton orange et transparent au bout... Un détonateur !

Dans un soupir, il se lève et appuie dessus avec son pouce.

À part moi, personne ne voit la scène. Pas même mon frère - trop occupé à récupérer les dernières gouttes de son soda.

D'abord, j'ai l'impression que rien ne se passe. Puis, petit à petit une épaisse fumée blanche envahit les lieux.

Mes poumons me brûlent soudainement et je n'arrive plus à respirer. J'ai aussi les yeux qui pleurent, mais je ne saurai dire si c'est la faute de la fumée ou de mes émotions. Je crois que j'entends vaguement des gens tousser.

Nous devons sortir d'ici au plus vite. J'attrape mon sac et secoue mon frère avachit sur la table, avant de le prendre par les aisselles.

Le nuage toxique est de plus en plus épais et je suis convaicue de marcher au ralenti. Est-ce seulement une impression ?

Les individus présents ne réagissent pas - je crois qu'il sont aussi étalés sur les tables, chaises, au bancs - et... ça me fait du mal.

Lorsque nous réussissons à sortir de ce cauchemar, je me rends compte que nous ne mangions pas au Mcdo rue Ménilmontant mais celui de Gametta... Nous ne mangeons jamais ici...

La rue est déserte. Ce qui est évidemment pas normal. Cette rue est passante comme pas possible. Voitures, camions, bus, cars, etc. tout y passe.

Il fait nuit et il fait froid, très froid.

Après, je ne sais plus... MAIS ! Je pense que nous avons survécu sinon je ne serai pas là à écrire cela.

*voir #3 Sybil. The end.