3. Bait (Appât)

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Groupe 3 : Enora - Livio - Alizée


En tant qu'homme hétéro, Livio n'aurait pas pu mieux tomber dans son groupe. Deux femmes pour lui, l'une étant son amante et l'autre encore un inconnue. En tant qu'incube bien élevé, la situation était compliqué. La lutte contre son instinct était difficile. Cela avait été encore plus vrai lorsque cette première nuit sur cette île déserte, il l'avait passé avec Enora tout contre lui. Il avait eu du mal à dormir à cause de la faim qui avait été attisée par cette proximité. Cela aurait été facile de céder, de laisser ses mains parcourir les formes milles fois arpenté et oublier qu'ils avaient avec eux une demoiselle qui n'aurait eu d'autre choix que de regarder. Impudique, le voyeurisme n'aurait pas déranger Livio, en revanche, il se doutait qu'Enora aurait préféré le repousser. Et s'il y avait bien une chose qui mettait Livio de mauvaise humeur, c'était bien qu'on le repousse lorsqu'il avait faim de sexe.


Fatigué et affamé, l'incube marchait en suivant silencieusement les pas d'Enora, cette dernière ouvrait la voie avec témérité, jusqu'à ce qu'elle ne trébuche sur une liane. Livio eu le temps de la rattraper avant qu'elle ne tombe au sol, l'enlaçant par réflexe une fois qu'il l'eut remit sur ses jambes.


— Regarde où tu mets tes pieds, lança le seul mâle du groupe de sa voix grave.


Enora était tiraillé entre une léger sentiment de honte de s'être fait ainsi reprendre par quelqu'un parce qu'elle n'avait pas fait attention à ses pieds et le plaisir de se retrouver serré contre le torse de Livio. Même après une journée passé en pleine forêt, il sentait encore son parfum musqué qui l'enivrait tant. D'ailleurs, elle sentait déjà une agréable chaleur se répandre en elle, Livio la rendait folle. Les mains qu'il avait glissé sur elle pour la retenir l'avait littéralement embrasé. Le regard qu'elle leva vers l'incube était brûlant et n'appellait qu'à une chose : être touchée encore.


Comment résister à l'appel que la femme dans ses bras lui lançait ? Pourquoi y résister ? Deux questions que Livio balaya en quelques mots à l'adresse de la demoiselle qui s'était arrêté derrière eux.


— Enora est blessée, est ce qu'il est possible que tu partes devant nous trouver un endroit tranquille où elle pourrait se reposer ? Demanda autant qu’ordonna Livio.


Alizée fut surprise par la demande, Enora ne semblait pas souffrir tant que cela, mais à quoi bon perdre son temps à chercher des excuses pour rester avec eux ? D'un hochement de tête mal assuré, la nymphe prit la tête de l'expédition tout en soupirant. Elle n’était pas stupide, elle sentait bien qu'on voulait qu'elle prenne l'air un peu plus loin.

Vexée, elle s'éloigna à pas rapide, peu rassurée par toute cette foule végétale, mais bien trop renfrognée pour faire attention. N'était-elle bonne à qu'à laisser de l'espace à ce couple étrange ? N'était-elle utile que pour faire le guet et l'éclaireur ? A force d'y réfléchir, elle se donnait l'impression d'être un appât de pêche, qu'on lançait loin et attendait d'avoir une touche.


La jeune femme rageait et donna un coup de pied dans un fruit qui bordait le son chemin de fortune. Ce dernier partit loin et quand sa chute résonna légèrement, un grondement sourd s'en suivit, faisant se glacer le sang dans les veines d'Alizée. Elle était mal. Le grondement animal semblait immense. Silencieusement, elle espéra que la créature qu'elle venait de réveiller ne la verra ni comme un repas tombé à point ou comme un appât trop facile à déguster.

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