18. Misfit (Inadapté)
Groupe 1 : Sabine - Raphaël - Abel
Le groupe de Sabine était face à une impasse. Cela faisait plus d'une heure qu'ils cherchait une issue, mais il allait falloir se rendre à l'évidence. A moins de rebrousser chemin en espérant trouver un accès plus facile, ils allaient devoir grimper.
Cela ne dérangeait pas franchement Raphaël. Bien qu'il ne soit pas un alpiniste hors paire, ses instincts étaient toujours aussi affûté et il ne craignait pas de faire une erreur dans son ascension. Cependant, ce n'était pas le cas de ses deux compagnons. Abel plissait le nez en visualisant la hauteur jusqu'à la première corniche mais il ne fit aucun commentaire. Visiblement, lui non plus ne comptait pas abandonner la partit pour un seul obstacle. Après tout, ils avaient déjà récupéré quelques trésor que les faisaient s'approcher de la victoire.
Ce n'était pas la même chose pour Sabine. Escalader une falaise, c'était utiliser ses bras mais aussi ses jambes ! A avoir autant marché, elle se sentait flageolante, fébrile. De plus, cela faisait un moment qu'elle n'avait pas demandé de pause pour souffler.
Raphaël commençait déjà à s'élancer, mais arrêta son geste quand Sabine se racla la gorge aussi élégamment que ce son puisse l'être.
— Cela vous convient si on prend une pause avant de ... de grimper ? Demanda Sabine qui avait dû déglutir suite à une montée d'angoisse.
— Je ne suis pas pour, si on attend, nos muscles vont refroidir. Répondit Raphaël sans voir les appréhension et la fatigue de ses coéquipiers.
— Si tu ne veux pas faire de pause, tu peux commencer à monter tout seul, mais n'oublie pas que nous ne sommes pas des chèvres. Souligna Abel qui aurait, lui aussi, apprécié de souffler cinq minutes.
Surprit par la remarque, Raphaël haussa un sourcils.
— Je ne suis pas une chèvre non plus. Protesta-t-il.
— Non, c'est pire, toi tu es le "truc" qui chasse les chèvres. Reprit Abel, mi sérieux, mi amusé.
La remarque d'Abel tomba l'eau lorsqu'il fut évident que Raphaël ne donnerait pas la réplique.
Finalement, l'avis de la majorité l'emporta et une pause fut prise. Une petite pause avant que l’ascension ne commence. Raphaël en premier, Sabine en second et Abel en dernier.
A peine quelques mètres plus tard, Sabine avait les larmes aux yeux. Ses doigts étaient déjà écorché et ses jambes étaient tremblantes.
— Je suis désolée les garçons... Je... Je suis bloquée. Déclara-t-il d'une petite voix qui malgré tout s'était fait entendre.
Les deux hommes ne répondirent rien tout de suite avant que Raphaël ne retourne vers l'arrière et récupère Sabine. Cette dernière s’accrocha au dos du loup-garou. c'était gênant, mais au moins ne pourrait-elle pas comme une pauvre crêpe trois mètres plus bas...
Elle se sentait inutile. Mais était-ce de sa faute si les sirènes n'étaient pas faites pour grimper les montagnes ?
Arthur aurait du le savoir qu'elle ne survivrait pas longtemps dans un milieu aussi inadapté à sa condition. elle lui en voulait de ne pas y avoir pensé avant de l'embarquer dans cette aventure où elle ne représentait au mieux, qu'un boulet à traîner pour ses acolytes. Silencieusement, alors que les vertige la paralysait, elle maudissait son petit ami d'avoir voulu souligner pour tout le monde qu'elle était incapable de vivre en pleine nature.
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