Chapitre 35 : Le rappel à l'ordre

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Je me prépare avec une minutie presque religieuse, chaque geste empreint d’une solennité silencieuse, comme si ce moment exigeait un rituel précis, comme si la moindre erreur pouvait tout gâcher. Dans le miroir, mon reflet me fixe, les joues légèrement rosées par l’adrénaline qui pulse sous ma peau, mes lèvres entrouvertes, mon souffle déjà plus court. J’ai choisi avec soin ce que je vais porter, sans même me poser la question de pourquoi. Ce n’est pas pour moi. Ce n’est pas non plus pour plaire. C’est pour être à la hauteur de ce qu’il attend.

Un ensemble de lingerie noire, finement brodé, délicat mais provocant. Une jupe qui épouse mes hanches, assez courte pour laisser deviner, assez longue pour qu’il puisse me la relever sans effort. Un chemisier fluide, ouvert juste ce qu’il faut. Des talons, discrets mais élégants. Chaque détail est pensé, chaque tissu qui glisse sur ma peau me rappelle que je vais vers lui, que je vais me donner à lui, totalement.

Le message de Marc, laconique mais implacable, résonne encore dans mon esprit. Le moment est venu. C’est tout. Aucun détail superflu. Juste un lieu, une heure. Pas de question à poser. Il a décidé, j'obéis.

Je quitte l’appartement sous le regard curieux de Gabi, qui remarque forcément ma tenue, qui voit forcément l’effort inhabituel, mais qui ne dit rien. Un simple sourire en coin, une lueur amusée dans ses yeux verts. Je ne cherche pas à me justifier. J’enfile mon manteau, referme la porte derrière moi, et me laisse porter par cette sensation étrange de marcher vers quelque chose d’inéluctable.

L’hôtel est loin de ceux que je connais, loin des halls luxueux, loin des suites feutrées et des draps immaculés. C’est un endroit banal, presque impersonnel, avec ses lumières blafardes et son silence pesant. Rien n’a été choisi au hasard. Il veut que je ressente le contraste, que je comprenne ce que je suis venue faire ici.

Ma gorge est sèche quand j’arrive devant la porte de la chambre. Je frappe, une seule fois, et il ouvre presque aussitôt, comme s’il m’attendait déjà, comme s’il savait exactement que je serais là, à la seconde près.

Il ne sourit pas, ne m’accueille pas avec douceur. Il me regarde, me jauge, prend le temps de me détailler des pieds à la tête, et je sens tout mon corps réagir sous son regard. Il ne dit rien, mais son silence en dit long. Il attend que je comprenne.

Alors, sans un mot, j’entre.

La chambre est sombre, meublée du strict minimum, et pourtant, elle me semble immense sous le poids de son regard. Il referme la porte derrière moi, verrouille. Puis, il s’avance lentement, comble l’espace entre nous, jusqu’à ce que je puisse sentir son odeur, cette présence qui m’écrase, ce contrôle absolu qu’il a sur moi avant même de me toucher.

— Tu as assez attendu, murmure-t-il, ses doigts effleurant mon menton avec une fermeté qui me fait frissonner. Il est temps que tu prennes ta place.

Je hoche la tête, incapable de parler, mes lèvres sèches et mon souffle déjà court. Ses mains descendent, agrippent ma jupe sans douceur, la remontent d’un mouvement brusque qui tire sur mes hanches, exposant mes cuisses nues et le string en dentelle noire qui les sépare. Il ne me caresse pas, ne m’embrasse pas, ne perd pas de temps en préliminaires inutiles. Ses doigts glissent sous l’élastique, baissent le tissu d’un coup sec, le laissant tomber autour de mes chevilles dans un froissement léger.

— Retourne-toi, ordonne-t-il, sa voix grave, un tranchant qui ne tolère aucun délai.

Je me tourne, mes talons pivotent sur le sol, et pose mes mains contre le mur, les paumes moites glissant légèrement sur la peinture écaillée. Mon chemisier pend sur mes épaules, mes seins pressés contre la dentelle encore en place, et je sens l’air frais caresser mes fesses nues alors qu’il se positionne derrière moi. Un cliquetis métallique résonne – sa ceinture qui s’ouvre –, suivi du froissement de son pantalon qu’il baisse juste assez pour libérer son sexe. Je ne le vois pas, mais je le sens, sa présence lourde, imminente, derrière moi.

— Écarte les jambes.

Mes cuisses tremblent alors que je m’exécute, les écartant dans un mouvement lent, maladroit, mes talons grinçant contre le parquet. Mes doigts se crispent sur le mur, mes ongles s’enfonçant dans le plâtre, et je retiens mon souffle, le ventre noué par une attente mêlée de crainte. Sa main gauche se pose sur ma hanche, ses doigts s’enfonçant dans ma chair avec une force qui me fait vaciller, tandis que son autre main guide son sexe, dur mais pas totalement rigide, contre moi. Il ne vise pas mon vagin. Je le comprends instantanément, et une chaleur brûlante monte dans ma nuque alors qu’il presse son gland contre mon anus.

— Relaxe-toi, murmure-t-il, mais c’est plus un ordre qu’un conseil.

Je n’ai pas le temps de répondre, pas le temps de respirer. Il pousse, d’un coup, brutal, sans préparation, et une douleur aiguë me déchire, un éclair blanc qui me coupe le souffle. Mon anus se contracte instinctivement, résiste à cette intrusion soudaine, et je sens sa chair épaisse forcer contre la barrière étroite de mon muscle, étirant la peau sensible jusqu’à ce que ça brûle, jusqu’à ce que je halète, un gémissement étouffé coincé dans ma gorge. Mes jambes fléchissent, mes talons vacillent, mais sa main sur ma hanche me maintient en place, impitoyable.

Il insiste, pousse encore, et je sens mon corps céder, millimètre par millimètre, la douleur se mêlant à une sensation étrange, profonde, presque insupportable dans son intensité. Son sexe s’enfonce, épais, dur maintenant, remplissant cet espace étroit avec une pression qui me fait trembler de la tête aux pieds. Mes doigts griffent le mur, mes ongles laissant des traces dans la peinture, et je mords ma lèvre jusqu’au sang pour ne pas crier, pour ne pas supplier qu’il ralentisse.

Il ne ralentit pas. Une fois passé l’anneau serré de mon anus, il s’enfonce d’un coup sec, jusqu’à la garde, ses hanches claquant contre mes fesses dans un bruit sourd qui résonne dans la pièce. La douleur explose, brute, lancinante, et je sens chaque centimètre de lui à l’intérieur, une présence massive qui étire mes chairs, qui me déchire presque. Mes cuisses se crispent, mes muscles hurlent sous l’effort, et un spasme me secoue, un mélange de brûlure et d’invasion qui me fait haleter, le souffle coupé.

— Putain… soufflé-je, incapable de retenir ce murmure tremblant, mes yeux embués de larmes contenues.

Il ne répond pas, se contente de grogner, un son guttural qui vibre dans l’air, et commence à bouger. Ses va-et-vient sont lents au début, presque cruels dans leur précision, chaque retrait laissant un vide brûlant, chaque poussée ravivant la douleur et cette sensation étrange, profonde, qui pulse dans mon ventre. Mes fesses se contractent autour de lui à chaque mouvement, tentant de résister, de s’adapter, mais il ne me laisse pas ce luxe. Sa main droite glisse sur ma nuque, ses doigts s’enroulant dans mes cheveux pour tirer ma tête en arrière, me forçant à cambrer le dos, à m’offrir encore plus.

Le rythme devient brutal, implacable, chaque coup de reins claquant contre ma peau, envoyant des ondes de douleur et de chaleur à travers mon corps. Mon anus s’étire autour de lui, brûlant, palpitant, et je sens une humidité inattendue couler entre mes cuisses, mon sexe trempé malgré moi, trahissant cette part de moi qui s’abandonne à cette possession violente. Mes seins tressautent sous le chemisier entrouvert, mes tétons frottant contre la dentelle à chaque secousse, et je gémis, un son rauque, animal, qui m’échappe sans que je puisse le retenir.

Ses doigts serrent ma hanche plus fort, laissant des marques rouges sur ma peau, et je sens son souffle saccadé contre mon oreille, son grognement grave alors qu’il me pilonne, me remplissant entièrement à chaque poussée. La douleur s’estompe peu à peu, se mêle à une pression sourde, intense, qui monte dans mes reins, qui me fait perdre pied. Mes jambes tremblent, mes talons glissent sur le sol, mais il me tient, me maintient, me force à encaisser chaque assaut.

— C'est ce que tu es venue chercher ? murmure-t-il, sa voix basse, presque un grondement.

Je ne réponds pas, incapable de parler, incapable de penser. Tout mon corps est réduit à cette sensation, à cette intrusion qui me possède, qui me brise et me remplit en même temps. Il accélère encore, ses hanches frappant mes fesses avec une force qui me fait vaciller, et je sens mes muscles se contracter autour de lui, un spasme involontaire qui m’arrache un cri étouffé.

Puis, d’un coup, il se fige. Un dernier coup de reins, brutal, profond, et je sens sa chaleur éclater en moi, un flot brûlant qui remplit mon cul, qui déborde presque alors qu’il jouit dans un râle sourd, ses doigts crispés dans mes cheveux. Mon corps tremble sous l’impact, mes jambes cèdent presque, et je reste là, pantelante, le front pressé contre le mur, mes ongles enfoncés dans le plâtre, le souffle désordonné.

Il se retire lentement, et la sensation de vide est un choc, une brûlure qui me fait frissonner, une goutte de sa semence glissant le long de ma cuisse alors que mon anus se referme, palpitant encore de son passage. Mes jambes flageolent, mes fesses rougies par les claques de ses hanches, et je sens cette chaleur humide entre mes cuisses, ce mélange de douleur, de désir, et d’abandon qui me laisse vacillante.

Il referme son pantalon sans un mot, ajuste sa ceinture avec une nonchalance froide, et je reste là, immobile, les mains contre le mur, le corps encore offert, encore secoué par ce qu’il vient de me faire. Le silence s’étire, lourd, oppressant, et je sens mes joues brûler, mes lèvres trembler alors que je lutte pour reprendre mon souffle.

— Tu peux partir, je te rappellerai quand j'aurais besoin de toi dit-il enfin, sa voix tranchante, détachée.

Je me redresse lentement, mes jambes faibles, mes doigts cherchant mon string au sol. Je le remonte sur mes cuisses tremblantes, le tissu frottant contre ma peau sensible, ravivant la brûlure entre mes fesses. Ma jupe suit, glissant sur mes hanches avec difficulté, mes mains maladroites, et je referme mon chemisier, les boutons glissant sous mes doigts moites. Chaque mouvement est un effort, chaque frôlement contre ma peau un rappel de ce qu’il a pris, de ce qu’il m’a laissé.

Je ramasse mon sac, mes talons claquent doucement alors que je me dirige vers la porte, et je sens encore cette chaleur humide entre mes cuisses, cette douleur sourde dans mon cul, cette frustration qui pulse dans mon ventre. Je jette un dernier regard vers lui, mais il est déjà tourné, immobile, comme si je n’avais jamais été là. J’ouvre la porte, l’air frais du couloir me frappe comme une gifle, et je sors, mes pas incertains, mon corps marqué, mon esprit perdu dans ce qu’il vient de m’imposer.

Je titube légèrement, la douleur encore vive entre mes jambes, mon ventre en proie à une confusion violente, entre la frustration et une forme de satisfaction malsaine.

J’ai eu ce que je voulais.

Mais pourquoi ai-je l’impression qu’il vient de me briser un peu plus ?

Quand je passe la porte de l’appartement, Gabi est affalée sur le canapé, un verre de vin à la main et son ordinateur posé sur ses jambes. Dès qu’elle m’entend arriver, elle lève les yeux vers moi et laisse échapper un sifflement moqueur.

— Waaa, c’était du rapide ! T’as à peine eu le temps de lui dire bonsoir ou quoi ?

Je voudrais répondre quelque chose, jouer la carte de l’humour, prétendre que tout va bien, mais je n’en ai pas la force. Mon corps est trop lourd, mon esprit trop embrouillé. Je sens encore Marc en moi, son empreinte brûlante, cette tension qui palpite entre mes jambes et, plus profondément, cette sensation de vide qui me fait chanceler à chaque pas.

Je retire mes chaussures lentement, trop lentement, en essayant de masquer ce trouble qui me colle à la peau. Je prends une inspiration discrète, mais rien ne chasse cette gêne diffuse.

Gabi fronce légèrement les sourcils. Son regard glisse sur moi, me détaille, capte ce léger décalage dans ma démarche, cette façon dont je me tiens, comme si chaque mouvement était un effort conscient.

— Attends… t’es sûre que ça va ? On dirait que t’as du mal à marcher.

Un frisson me traverse. La chaleur me monte aux joues si vite que j’en ai le vertige. Je déglutis, évite son regard, mais je sais qu’elle a déjà compris. Mon silence parle pour moi.

— Juste fatiguée…

Gabi ne dit rien pendant une seconde. Elle me fixe, pèse le pour et le contre, hésite entre insister ou laisser passer. Finalement, elle hoche simplement la tête, et sa voix se fait plus douce, moins taquine.

— Ok, je te laisse tranquille.

J’essaie de lui offrir un sourire en guise de réponse, un sourire qui sonne faux, mais qui semble suffisant pour qu’elle n’ajoute rien. Je m’éclipse rapidement dans la salle de bain, refermant la porte derrière moi avec un soupir de soulagement.

J’ouvre l’eau chaude et me débarrasse de mes vêtements avec précaution, comme si chaque pièce que je retire ravivait une sensation ancrée sous ma peau. Je laisse mon string glisser le long de mes jambes, et le simple frottement du tissu sur ma peau échauffée me fait frissonner. Quand je me tourne face au miroir, je m’arrête une seconde.

Mes cuisses sont légèrement rougies. Mes lèvres gonflées. Je passe une main hésitante entre mes jambes, effleure la zone encore sensible, et un soupir m’échappe. Ce n’est pas une douleur, pas vraiment. Juste une impression de trop-plein, d’un corps qui se remet d’une épreuve qu’il n’oubliera pas de sitôt.

L’eau brûlante coule sur ma peau, et je ferme les yeux. J’ai l’impression qu’elle emporte avec elle une partie de ce que je ressens, mais pas tout. J’appuie mon front contre le carrelage, laisse mes épaules s’affaisser, et pour la première fois depuis mon départ de l’hôtel, je m’autorise à relâcher la tension.

Je reste sous l’eau longtemps. Trop longtemps. Mais même après avoir frotté ma peau, après avoir laissé la chaleur m’envelopper, je sens encore Marc.

Quand je sors enfin de la douche, je me sèche rapidement, enfile un t-shirt ample et une culotte en coton, et me glisse sous les draps du lit de Gabi.

Elle n’a rien ajouté quand je suis sortie de la salle de bain. Pas de commentaire, pas de questions. Juste un regard furtif, compréhensif.

Je devrais dormir. Mais mon esprit tourne en boucle. Je sens encore sa main dans mes cheveux, sa voix grave qui me souffle des ordres, son corps qui me domine totalement.

Je serre les cuisses. Un frisson me traverse encore.

Et je réalise que malgré l’épuisement, malgré le trouble, malgré la brûlure persistante entre mes jambes…

J’ai envie qu’il recommence.

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