Chapitre 37 : Entre deux mondes

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J’émerge lentement du sommeil, engourdie, bercée par une chaleur familière contre moi. Un souffle lent, régulier, effleure mon cou.
Gabi.
Elle dort encore, son corps pressé contre le mien, une jambe jetée négligemment sur les miennes, sa poitrine à peine dissimulée par le drap. Un instant, je reste immobile, comme figée dans un équilibre fragile, suspendue entre la nuit et le jour, entre l’euphorie d’hier et la réalité qui me rattrape doucement.
Puis, dans un frémissement, elle bouge légèrement, enfouit son visage dans l’oreiller et murmure d’une voix rauque encore alourdie par le sommeil :
— Putain… j’ai la tête en vrac.
Je souris, incapable de m’empêcher d’admirer la manière dont ses mèches blondes retombent en désordre sur son visage. Son dos nu se dévoile à la lueur du matin, la ligne parfaite de ses omoplates, la douceur de sa peau.
— T’avais qu’à moins boire, je lâche, amusée.
Elle grogne, puis ouvre un œil, un sourire en coin au bord des lèvres.
— Mmh… ouais, mais sans ça, on aurait peut-être pas fini la soirée comme ça.
Son regard espiègle se plante dans le mien, et mon ventre se serre aussitôt. C’est là. Ce moment où il faut mettre des mots sur ce qui s’est passé.
Elle s’étire langoureusement, puis me fixe avec cette lueur pétillante dans les yeux.
— Alors… c’était quoi, ça ?
Je passe une main dans mes cheveux, hésite une seconde avant de souffler :
— Je sais pas trop.
C’est la vérité. Je ne sais pas. Je sais juste que c’était… bien.
Elle laisse un silence s’installer, puis hausse un sourcil, faussement innocente.
— Je t’ai pas trop déçue, au moins ?
Je ris doucement et lui donne un léger coup d’oreiller.
— T’es con.
— Je prends ça pour un compliment.
Elle s’étire encore, puis pose un coude sur le matelas, appuyant sa tête dans sa main tout en me scrutant d’un air malicieux.
— T’as l’air pensive.
Je baisse les yeux sur le drap, hésitante. Puis, dans un soupir, je finis par lâcher :
— J’ai quelqu’un.
Son sourire se fige à peine, une microseconde imperceptible, mais moi, je la vois. Je vois la manière dont son regard change subtilement, dont elle ravale quelque chose avant de reprendre, avec une nonchalance feinte :
— Ah ouais ? Intéressant.
Elle se laisse tomber sur le dos, fixant le plafond.
— Et c’est sérieux ?
Je tourne la tête vers elle, cherchant mes mots.
— C’est… différent.
Elle arque un sourcil, intriguée.
— Différent comment ?
— Je sais pas trop comment expliquer. Il… il a un certain contrôle sur moi.
Elle marque un silence, puis, soudain, son sourire s’élargit en une expression mi-amusée, mi-provocatrice.
— Du genre à t’interdire de coucher avec d’autres filles ?
Je pouffe de rire malgré moi, secouant la tête, avant de reprendre un semblant de sérieux.
— Non, c’est pas ça. C’est plus… profond que ça.
Elle garde le silence un instant, puis se redresse légèrement, s’appuyant sur un coude.
— Et toi, ça te va ?
Je l’observe, sa beauté brutale dans la lumière du matin, la sincérité dans ses yeux verts. Elle n’est pas en train de juger. Elle essaie de comprendre.
— Oui.
Un silence.
Elle hoche lentement la tête, puis esquisse un sourire, un peu plus discret cette fois.
— Alors tant mieux, tant que t’es bien.
Elle repousse le drap d’un mouvement souple et se lève sans la moindre gêne, exposant son corps nu à la lumière du matin. Mon regard est happé immédiatement, malgré moi.
Elle est parfaite.
Son dos est sculpté avec grâce, chaque mouvement fluide et maîtrisé. Mais c’est surtout ses fesses qui me captivent. Fermes, galbées, musclées juste ce qu’il faut, comme dessinées pour être admirées. Une beauté brute et naturelle.
Je me perds une seconde de trop à la détailler.
Elle le remarque.
Elle tourne légèrement la tête vers moi, attrape un t-shirt qu’elle enfile lentement, puis, avec un sourire en coin, glisse d’un ton taquin :
— Tu mates, Princesse ?
Je détourne les yeux immédiatement, prise sur le fait, la chaleur me remontant aux joues.
— Non !
— T’inquiète, régale-toi.
Elle rit doucement, attrape un short et l’enfile avant de se diriger vers la porte.
— Café ?
— Oui… Merci
Elle sort de la chambre, et moi, je reste là, encore nue sous les draps, mon esprit en vrac.
Putain.
Dans quoi est-ce que je suis en train de m’embarquer ?

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