Chapitre 38 : Engagement

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Le message arrive alors que je suis encore à l’hôtel, une vibration discrète au creux de ma paume qui me fige derrière le comptoir. Je déverrouille mon téléphone, le souffle suspendu, et lis ces quelques mots qui s’impriment dans mon esprit comme une brûlure.

"2h. Hôtel Le Mirage, chambre 417. Ne sois pas en retard."

Aucun préambule, aucune douceur, juste un ordre brut, tranchant, qui fait monter une chaleur sourde dans mon ventre. Mon pouls s’accélère, mes doigts tremblent légèrement sur l’écran. Il m’a enfin appelée. Je relis le texte, encore et encore, incapable de détacher mes yeux, l’attente des derniers jours s’effaçant d’un coup pour laisser place à une fébrilité qui me dévore.

— On va boire un verre après le boulot ? lance Gabi, sa voix me tirant brutalement de mes pensées.

Je sursaute, lève les yeux vers elle, tentant de masquer l’agitation qui pulse sous ma peau. Elle me scrute, un sourire en coin, ses prunelles vertes pétillant de curiosité.

— Ce soir ? Euh… non, je peux pas, j’ai… quelque chose.

— "Quelque chose", hein ? Tu serais pas en train de me cacher un truc, toi ?

Je secoue la tête, force un sourire, mais mon cœur bat trop vite, trahissant cette tension que je ne peux pas dissimuler.

— Rien d’important, juste un rendez-vous.

Elle hausse un sourcil, me détaille un instant, puis soupire avec une exaspération feinte.

— Pff, tu me raconteras. Fais gaffe à toi, c’est tout.

Je hoche la tête, ramasse mes affaires d’un geste précipité et quitte l’hôtel, mon esprit déjà ailleurs, happé par ce qui m’attend.

Chez Gabi, je claque la porte derrière moi, mes pensées tournoyant en boucle, un mélange d’excitation et de vertige qui me coupe presque le souffle. Il me reste un peu plus de deux heures. Deux heures pour me préparer, pour dompter cette fébrilité qui me ronge, ce trouble qui s’enroule autour de mon ventre comme une promesse brûlante.

Je file sous la douche, laissant l’eau brûlante couler sur ma peau, un jet mordant qui chasse la fatigue de la journée mais attise cette chaleur qui ne me quitte pas. Mes doigts glissent sur mon corps, effleurent mes seins, s’attardent sur mes tétons qui durcissent sous la caresse de l’eau et de mes propres mains. Mon souffle se suspend, un frisson me parcourt alors que je descends plus bas, frôlant mon sexe déjà sensible, déjà humide à la seule pensée de lui. Je veux être parfaite pour Marc, irréprochable, prête à me plier à ce qu’il exigera de moi. Je ferme les yeux, savoure la vapeur qui m’enveloppe, et chaque goutte qui ruisselle sur ma peau devient un écho de l’attente qui me consume.

Une fois sèche, je prends le temps devant le miroir, mes mains tremblantes appliquant une touche de rouge sur mes lèvres, un trait subtil autour de mes yeux pour accentuer leur éclat. Mon reflet me renvoie une femme différente – les joues rosées par l’anticipation, les lèvres entrouvertes sur un souffle court, une lueur trouble dans le regard. Je choisis ma tenue avec soin : une jupe noire fluide qui caresse mes cuisses à chaque mouvement, un chemisier en soie blanche que je ferme jusqu’au dernier bouton, un ensemble de lingerie en dentelle noire délicate, fine et provocante. Je veux qu’il me voie, qu’il sache que chaque détail est pour lui, que je me suis parée pour plaire à ses yeux implacables

Lorsque je quitte l’appartement, il est 1h30. Mes talons claquent sur le trottoir, un rythme rapide qui résonne dans la nuit. Je suis prête.

L’Hôtel Le Mirage est un trou à rats, une bâtisse fatiguée aux néons vacillants, puant le tabac froid et la sueur rance. La moquette défraîchie colle légèrement sous mes talons, les murs jaunis portent des traces de doigts et d’humidité, et l’air stagnant charrie une odeur de désodorisant chimique qui pique la gorge. Rien à voir avec les établissements où je travaille, avec leurs halls élégants et leurs tapis moelleux. Ici, tout est laid, brut, oppressant, et ce contraste rend l’instant encore plus intense, encore plus réel.

Je monte au quatrième étage, chaque marche grinçante amplifiant le battement sourd dans ma poitrine, ma gorge sèche et mes mains moites. Chambre 417. Je lisse ma jupe d’un geste machinal, inspire profondément, le souffle tremblant. Puis, avec une hésitation infime, je frappe.

Silence. Le cliquetis de la serrure. La porte s’ouvre lentement, et Marc apparaît, appuyé contre l’encadrement, son regard sombre ancré dans le mien, une présence qui me fait plier intérieurement avant même qu’il ne parle. Il s’efface pour me laisser entrer, et je franchis le seuil, l’odeur de moisi et de draps mal lavés m’assaillant alors que la porte se referme derrière moi avec un claquement sec.

— Déshabille-toi, dit-il, sa voix grave, un ordre qui ne souffre aucune attente.

Je reste figée une seconde, puis mes doigts se mettent en mouvement, mécaniques, tremblants. Bouton après bouton, mon chemisier en soie s’ouvre, glisse sur mes épaules, tombe au sol dans un froissement léger, dévoilant la dentelle noire qui enserre mes seins. Ma jupe suit, effleurant mes cuisses avant de s’effondrer autour de mes chevilles, laissant mes jambes nues sous son regard. Je me tiens devant lui, vulnérable, offerte, ne portant plus que mon string et mon soutien-gorge, la dentelle contrastant avec la crasse de la pièce.

Il s’approche, ses doigts effleurant la bretelle de mon soutien-gorge avec une lenteur qui me fait frissonner, puis il l’abaisse, ses phalanges frôlant ma peau.

— Tu n’en auras plus besoin.

D’un geste précis, il détache l’agrafe, et le tissu tombe au sol, libérant mes seins lourds, mes tétons déjà tendus sous l’air vicié et son regard brûlant. Mon ventre se tord, une pulsation chaude s’éveillant entre mes cuisses alors qu’il me détaille, impassible.

— À genoux.

Je m’exécute, mes genoux rencontrant la moquette rêche, une brûlure légère contre ma peau. Mon souffle est court, mon corps tendu d’attente alors qu’il s’installe dans un fauteuil face à moi, me dominant de toute sa hauteur. Le silence s’étire, pesant, chargé, et il me fixe sans ciller avant d’énoncer lentement :

— À partir de maintenant, tu seras à moi. Tu répondras quand je t’appellerai, peu importe l’heure, et tu ne me refuseras rien – jamais. Ton plaisir, ton corps, ils m’appartiennent, alors tu ne te toucheras plus sans que je te le dise. Si tu mens, si tu désobéis, tu en paieras le prix. Et ici, devant moi, tu seras toujours nue – plus de barrières, plus de secrets. C’est clair ?

Mon cœur cogne, un mélange de peur et d’excitation me serrant la gorge. Ses mots s’enroulent autour de moi comme une corde, lourds, implacables, et je tremble, mes cuisses pressées l’une contre l’autre alors qu’une chaleur traîtresse monte en moi. Je veux dire non, reculer, mais quelque chose me pousse, une ivresse trouble qui me fait hocher la tête, ma voix rauque s’échappant malgré moi :

— Oui, Monsieur.

Un soulagement physique m’envahit, une ivresse étrange qui fait frémir ma peau, comme si j’étais enfin à ma place, là où je devais être. Un bref silence. Un sourire discret effleure ses lèvres.

— Bien.

Il se lève lentement, défait sa ceinture avec une maîtrise calculée, son regard toujours ancré dans le mien. Je ne bouge pas, j’attends, le cœur battant à me déchirer la poitrine. Il ouvre sa braguette, tire sur le tissu de son boxer, et sort son sexe – mou, relâché, pendant entre ses cuisses avec une lourdeur qui me surprend. La peau est douce, légèrement ridée, les veines à peine visibles sous la lumière blafarde.

— Montre-moi que tu en es digne.

Je me redresse légèrement sur mes genoux, avançant vers lui avec une lenteur presque cérémoniale. Mes mains glissent sur ses cuisses, la chaleur de sa peau électrisant mes doigts tremblants. J’observe sa virilité, épaisse même au repos, et un frisson me parcourt alors que je le prends entre mes paumes, doucement, précautionneusement. Il est tiède, souple, et je commence à le caresser, mes doigts glissant sur sa longueur, mes pouces effleurant le gland encore détendu. Il frémit sous mes mains, un léger sursaut qui fait monter une chaleur dans mon ventre.

Je passe ma langue sur mes lèvres, avance, et pose un premier baiser léger sur le bout, goûtant son odeur musquée, masculine. Ma langue s’aventure, lèche doucement la base, remonte en traçant des cercles lents, et je sens son sexe s’éveiller, s’épaissir sous mes caresses. Mes lèvres s’entrouvrent, l’enrobent avec une succion légère, et je gémis doucement, un son rauque qui vibre contre lui. J’aime ça – la texture douce sous ma langue, la chaleur qui grandit, le poids qui s’alourdit dans ma bouche. Il durcit rapidement, s’allongeant contre ma langue, remplissant l’espace avec une présence imposante qui me fait saliver.

L’excitation monte, brûlante, incontrôlable, et mes cuisses se serrent instinctivement alors qu’une pulsation chaude s’éveille entre mes jambes. Ma main gauche glisse vers mon string, frôle la dentelle trempée, mes doigts effleurant mon sexe avec une envie désespérée de me soulager. Mais une règle résonne dans ma tête, un écho de ses mots, et je relève les yeux vers lui, haletante, mes lèvres encore autour de son gland.

— Monsieur… je peux me toucher ? murmuré-je, ma voix tremblante, suppliante, presque cassée par le désir.

Son regard se durcit, un éclat froid traversant ses prunelles sombres. Il secoue la tête, un mouvement sec, implacable.

— Non.

Un frisson me secoue, violent, délicieux, et cette interdiction fait jaillir une vague de chaleur dans mon ventre, une frustration qui m’enflamme encore plus. Mon sexe pulse, douloureux, trempé, mais je retire ma main, la ramenant sur sa cuisse, mes doigts crispés dans sa chair alors que je transfère tout ce désir refoulé dans ma bouche. Je le prends plus profondément, mes lèvres glissant sur sa longueur avec une avidité brute, mes joues se creusant sous l’effort. J’aime le sentir grossir, durcir sous ma langue, j’aime cette sensation de le posséder avec ma bouche alors qu’il me prive de tout le reste.

Il soupire, un son grave qui vibre dans l’air, et ses doigts s’enroulent dans mes cheveux, me guidant sans forcer. Je gémis contre lui, ma gorge se tendant alors que je l’absorbe plus loin, les premiers haut-le-cœur montant alors qu’il heurte le fond de ma bouche. Je m’applique, le suce avec une passion dévorante, ma langue tournoyant autour de son gland, le pressant contre mon palais, mes lèvres étirées autour de son épaisseur. Chaque succion est un acte de dévotion, chaque mouvement une offrande à ce plaisir qu’il me refuse ailleurs, et je m’y donne à fond, le corps tremblant d’une excitation frustrée.

— Regarde-moi, ordonne-t-il.

Je relève les yeux, le contact visuel m’électrisant. Son regard est sombre, perçant, et je me noie dedans, soumise, offerte, mes cuisses pressées l’une contre l’autre pour contenir cette pulsation qui me torture. Ses hanches se tendent, il prend le contrôle, guidant mes mouvements avec une autorité qui me fait frémir. Mes lèvres glissent sur lui, mes joues se creusent à chaque va-et-vient, et je le sens pulser contre ma langue, durcir encore sous mon assaut.

Un dernier coup, profond, et il jouit, sa chaleur salée éclatant dans ma bouche, glissant au fond de ma gorge. Je l’avale sans hésiter, chaque goutte, le goût âcre et brûlant me remplissant avec une satisfaction indescriptible. Quand je me redresse, les lèvres humides, haletante, il me fixe, impassible.

— Tu avaleras à chaque fois. Et tu me remercieras.

Je hoche la tête, encore tremblante, mes doigts luisants de ma propre mouille reposant sur mes cuisses. Ma voix sort rauque, cassée :

— Merci, Monsieur.

Il referme sa braguette avec une froideur calculée, puis tend la main vers la table de chevet. Un petit écrin noir. Je l’ouvre avec précaution, mes doigts tremblants effleurant le velours intérieur. À l’intérieur, un collier fin en cuir noir, orné d’un anneau métallique au centre – simple, mais lourd de sens. Mon souffle se suspend alors que je le prends entre mes mains, le cuir frais contre mes paumes moites.

— Mets-le.

Je le porte à ma gorge, mes doigts maladroits bataillant avec la boucle, le cuir glissant contre ma peau encore brûlante de sueur et d’excitation. Il s’ajuste, serré mais pas étouffant, l’anneau métallique reposant juste au creux de mon cou, un poids léger mais implacable. Je sens chaque couture, chaque contact contre ma peau sensible, et un frisson me parcourt alors que je réalise ce qu’il représente – une marque, une promesse, une chaîne invisible qui me lie à lui. Mes tétons durcissent sous l’air vicié, mon sexe pulse encore, et cette sensation de soumission absolue me fait vaciller.

Il observe le résultat, son regard glissant lentement de mes yeux à ma gorge marquée, et je sens mon corps frémir sous cette inspection muette. Puis, d’une voix basse, il scelle mon destin :

— À partir de maintenant, tu es à moi.

Je baisse les yeux, mon souffle suspendu, et ces mots s’impriment en moi comme une vérité profonde, gravée dans ma chair. Je suis à lui.

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