XIII
À Clermont-Ferrand
.Le lieutenant Janeau parcourait les rapports de Chester et Vineau lorsqu’il reçut un SMS :
Suis avisée par ta copine
que le colis égaré a été
récupéré en bon état
et rangé à l’abri dans
une armoire
Bonne soirée
MC
Il envoya aussitôt le mot « Merci », en réponse à la commandante Carelle, en poussant un "ouf" de soulagement et se replongea dans les rapports. Il n’avait plus qu’à se préoccuper de son enquête. Il appela la stagiaire Vineau :
— Bonjour, Patricia, dis-moi, tu es en contact avec les gendarmes qui ont interrogé le campement de manouches ?
— Oui, lieutenant, un campement de gitans plutôt, ils s’appellent Florès.
— Ok ! Ces gens du voyage ont trois caravanes et seulement deux fourgons pour atteler, il doit y avoir un troisième véhicule ! Peut-être ce fameux fourgon blanc qui a servi à transporter la moto ! Est-ce que vos gendarmes ont cherché à savoir quel véhicule tractait la dernière roulotte ?
— Oui, en effet, ils se sont rendus sur leur chantier pour vérifier l’histoire du PV de stationnement et ont vu le reste de l’équipe qui circulait dans un break Mercedes noir, le troisième tracteur de caravane. Interrogés, les deux occupants ont confirmé ne posséder que deux fourgons et ne pas s’être rendus à Clermont-Ferrand depuis une semaine qu’ils travaillent dans ce village. Le propriétaire de l’immeuble a corroboré leurs dires en précisant qu’ils sont venus chaque jour de la semaine du matin au soir.
— Bien, une piste qui malheureusement ne débouche sur rien, tant pis ! Merci Patricia.
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À Paris
— Bonjour Madame Rivaine. Je suis la capitaine de police Tiflé, vous avez eu connaissance du suicide présumé de Jacques Addit, je suppose ?
— Oui, en effet, mais...
— Il se trouve qu’il s’agissait d’une mise en scène, car il a été assassiné.
— Co… comment…
— Par balles, ne m’interrompez plus, je vous prie ! Une journaliste, à qui il avait vraisemblablement parlé de son prochain livre, vient d’être exécutée en pleine ville à Clermont-Ferrand. Nous avons acquis la certitude qu’une partie de son nouvel ouvrage concernait une affaire politique dont vous lui avez fourni les éléments. Tout ce qui concernait ce livre a été dérobé, ordinateur, téléphone, dossiers, archives. Son secrétariat situé chez son éditeur a été cambriolé également. Nous n’avons aucune trace de son manuscrit, mais les rares témoins, car l’auteur parlait peu, semblent être éliminés les uns après les autres. Dans le cadre de cette enquête, je suis chargée de votre protection car vous êtes probablement la prochaine victime de ceux qui cherchent à effacer toutes les traces concernant cette affaire. Vous allez téléphoner au responsable du personnel de votre service pour l’informer que vous venez d’apprendre que votre petit ami vient d’avoir un grave accident et que vous devez vous rendre d’urgence à son chevet en Bretagne.
— Mais… je n’ai pas de petit ami…
— Ah ! Jolie comme vous êtes ? Bon, alors, votre oncle, votre grand-père, quelqu’un de proche, voyons… selon votre dossier vous avez vos grands-parents domiciliés à Brest, c’est parfait !
— Euh… Mon grand-père est malade, en effet, mais je ne peux pas partir comme ça et arriver sans prévenir à Brest...
— Malade ? De quoi souffre-t-il ?
— Il est devenu hémiplégique à la suite d’un AVC et se déplace difficilement, la plupart du temps en chaise roulante, et il a une aide respiratoire.
— Vous allez leur téléphoner pour les prévenir de votre arrivée avec une amie, l’officier Bella Leff ici présente, qui vous accompagne et vous protégera. Ce n’est que pour quelques jours, une semaine au plus. Il est dix huit heures, vous partez à vingt-et-une heures ce soir de la gare Montparnasse, nous vous y emmenons dès que vous avez passé vos coups de fil.
— Je dois d’abord rentrer chez moi prendre quelques affaires.
— Non, trop dangereux, vous achèterez sur place ce qu’il vous faut avec Bella. Vous arriverez à Brest vers minuit et demi, un collègue vous prendra en voiture pour vous amener toutes les deux chez vos grands-parents Il y aura toujours un officier à l’extérieur pour surveiller la maison. Nous savons qu’il s’agit d’une grande maison, je suppose qu’il y aura une chambre disponible pour l’officier Bella.
— Entendu, je préviens ma grand-mère et le chef du personnel ; je vais dire que son état s’est brusquement aggravé.
— Voilà, cest bien ! Après vos appels, nous aurons une conversation avant votre départ, vous comblerez les trous éventuels de mes informations.
JI 29/09/23
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