Partie 5 - 1

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 Je ne sus que bien plus tard ce qui était arrivé sur le camp embryonnaire Alpha qui nous avait servi de lieu de détention durant nos tout premiers instants sur Ition-g. Le mutin n’avait pas menti. Dès les premières secondes où les robots tactiques recouvrèrent assez d’énergie pour entrer en fonctionnement, ce fut un massacre, une hécatombe. Les gardiens de métal tuèrent tout ce qui s’apparentait à un humain, quel que soit leur camp. Les quelques hommes armés ne pouvaient rien contre une machine de guerre créée pour affronter n’importe quelle menace. Rien que son revêtement forçait le respect. Le métal absorbait les tirs et se fortifiait. Ses réactions étaient bien trop rapides pour de lents humains.

 Conçus à l’origine pour le maintien de l’ordre sur Mars, ils avaient été choisis pour protéger l’humanité des mauvaises rencontres liées à la colonisation planétaire. Les MART-MKD pouvaient se déplacer d’un point à un autre d’un terrain d’opération en quelques minutes. Ils pouvaient être déployés à partir d’un Markind pour occire toute forme de menace. Même une civilisation non humaine avancée technologiquement aurait eu des difficultés à se défaire de ce monstre. Il était notre fer de lance. Il était devenu notre honte.

 Un véritable carnage. Allez demander pitié à une machine. Elle aura une seule réponse : pas celle que vous espéreriez. Les robots tactiques prirent le contrôle de l’endroit en quelques minutes. Puis, ils contrôlèrent les sondes et autres machines automatisées pour scruter chaque recoin des habitations. Quelques malheureux qui se croyaient à l’abri furent occis.

 L’effroyable chasse à l’Homme se poursuivit. Lancées vers la vallée, les sondes volantes mirent peu de temps à retrouver quelques groupes de fuyards, comme nous, et de mutins. Aussitôt, un des engins de guerre arriva toutes tuyères fumantes. En quelques minutes, il scella le destin de femmes et d’hommes de valeur qui nous ont bien manqués par la suite. Par chance, nous n’avions pas été repérés dans les montagnes. Elles nous ont sauvés. Le terrain accidenté et la surface à couvrir nous aidèrent grandement. Nos fréquents changements de direction également. Enfin, le fait de s’être séparés du groupe principal après la mort de Matthias nous offrit un long répit. Une partie de ceux qui nous avaient accompagnés au départ fut débusquée à l’endroit même où nous les avions quittés. La clameur que j’avais entendue après notre départ prenait un sinistre et triste visage. Mais ce que nous ne savions pas, c’est qu’à des kilomètres au-dessus de nous, le Markind 55 Cancri joua un rôle primordial. Cependant, je ne sais toujours pas comment notre mutin de la vallée a pu s’échapper. Il faut avouer que le destin de certains est étonnant. 


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