Chapitre 03: Dispute et réconciliation
L’atmosphère à table était légèrement tendue du coté de Maeva. Bien qu’elle appréciait le petit-déjeuner qu’il avait préparé pour sa grande sœur et elle, la jeune femme ne lui avait toujours pas pardonner d’être rentré dans la salle de bain sans avoir frappé. Il en résultait donc des regards noirs et une absence totale d’échanges verbaux entre les deux, choses que Laura remarqua assez facilement.
- Bon ! Il se passe quoi entre vous deux ? questionna-t-elle, curieuse vis-à-vis de cette situation.
- Tu n’as qu’à lui demander, rétorqua violemment la petite sœur.
Hélène se retourna alors vers Prestige et lui demanda ce qu’il avait fait à sa petite sœur.
- Disons qu’il y a eu un léger petit accident ce matin, répondit le jeune homme.
- Quel genre d’accident ? interrogea-t-elle de nouveau.
- Disons qu’il se pourrait que, par le plus grand des hasards, j’aurais plus ou moins, sans le vouloir bien sûr, vu certaines parties intimes de ta petite sœur en voulant aller prendre une douche. Mais cela a duré moins d’une seconde, dit-il d’un air innocent.
- Tu quoi ?! s’exclama Laura.
Afin d’éviter tout malentendu, Pascal donna alors les circonstances dans lesquelles l’incident s’était produit.
- Tu aurais pu cogner avant d’entrer, rétorqua Maeva dont le visage était devenu légèrement rouge.
- Tu aurais pu verrouiller la porte, déclara Prestige.
Après avoir entendu son commentaire, Maeva lui laissa de nouveau un regard noir. A ce moment, elle n’avait qu’une seule envie et c’était de l’étriper.
- Sinon, il n’a pas tort, intervint Laura.
- Ahhh ! s’exclama le jeune homme.
- Quoi ?! Tu prends sa défense ? s’étonna ouvertement la petite sœur.
- Je ne prends la défense de personne. Dans cette histoire, vous allez tous les deux torts et raison…, dit Hélène.
- Quoi ? Tu rigoles j’espère ? coupa soudainement Maeva.
- The fuck ? Comment ça on a tous les deux raison et torts ? rétorqua Prestige en même temps que la sœur de Laura.
Hélène leur expliqua alors son point de vue. Pour elle, les deux étaient fautifs parce que l’un avait oublié de fermer la porte à clé pendant son utilisation de la salle de bain et l’autre n’avait pas pris la peine de vérifier si la pièce était inoccupée. Bien que son explication avait du sens, sa petite-sœur refusait toujours de pardonner à Pascal.
- Maeva ! Il t’a bien dit qu’il ne l’a pas fait exprès. En plus, il a dit que ça a duré moins d’une seconde. Il n’a surement pas eu le temps de bien voir. N’est-ce pas que tu n’as pas eu le temps pour ça ? rétorqua Hélène en se retournant de nouveau vers le jeune homme.
- Non, non ! Pas vraiment, répondit-il en détournant le regard.
- Pascal ! s’exclama de nouveau la demoiselle.
- Hum ! dit son ami.
- Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu n’as pas reluqué ma petite-sœur, dit la jeune femme.
Prestige échangea alors un regard avec elle et lui demanda par la suite si elle voulait vraiment entendre la vérité ou un mensonge fait de toute pièce.
- N’oublie pas que tu as promis de faire tout ce que je te dirai pendant une semaine entière. Là maintenant, je veux que tu me dises la vérité et rien que la vérité, s’exclama-t-elle.
- Ok ! Vas pour la vérité. A vrai dire, durant le court instant durant lequel j’ai vu ta petite sœur à moitié nue, j’ai eu le temps d’enregistrer beaucoup d’informations, mais rien qui restait de façon permanente dans ma mémoire. Je suis sincèrement désolé de t’avoir mise dans l’embarras. Ce n’était voulu, répondit Prestige.
- De quelles informations tu parles ? questionna subitement Maeva, gênée.
- J’ai…
- On va s’arrêter là. Pas besoin de continuer plus loin, interrompit brusquement Laura.
- Mais… !
La grande sœur insista auprès de Maeva pour que cette dernière ne poursuive pas cette conversation. Connaissant la personne à qui elles avaient à faire, il valait mieux pour la cadette qu’elle ne sache pas les fameuses informations que son ami avait enregistrées. La jeune femme abandonna donc et décida d’accepter les excuses de Prestige, du moins en apparence. Voyant que la situation entre son ami et sa petite sœur venait de s’arranger, Hélène se sentit très fière d’elle, ce qui s’affichait sur son visage.
Prestige qui venait de finir son petit-déjeuner, se proposa de débarrasser la table et de faire également la vaisselle. Il attrapa donc toutes les assiettes, cuillères, couteaux, et autres, se leva, puis partit en direction de la cuisine. Il déposa délicatement le tout dans l’évier et commencer à tout nettoyer. Pendant ce temps, les demoiselles eurent une petite conversation privée.
- Tu avais raison de me dire de me méfier de lui. Il est vraiment…Comment dire ?...
- Bizarre, n’est-ce pas ? compléta Laura.
- Wesh ! C’est ça ! C’est exactement ça ! rétorqua Maeva.
- Tout le monde pense ca de lui au début. Mais lorsque tu apprends à le connaitre, tu te rends compte qu’il n’est pas si étrange que ça. Il faut juste apprendre à voir au-delà des apparences, déclara Hélène en regardant en direction de la cuisine.
- On dirait que tu lui fais plutôt confiance, dit la petite sœur.
- Oui ! Même s’il a parfois ce côté insupportable, c’est quelqu’un sur qui tu peux compter dans le besoin. Il sera toujours prêt à t’aider quand il le peut. C’est une des raisons qui le rendent le particulier. Il ne faut pas lui en vouloir pour tout à l’heure. D’ailleurs, même si tu t’étais retrouvée complètement nue devant lui, il ne t’aurait rien fait, déclara-t-elle.
Maeva lui demanda comment elle pouvait être aussi certaine car, après tout, la plupart de leurs connaissances masculines était connue pour réagir au quart de tour dans ce genre de situations. Hélène lui répondit alors que Prestige était le genre de personne à demander la permission avant d’agir. Même si elle venait à le provoquer, ce dernier n’irait pas plus loin sans son accord.
Pascal finit de faire la vaisselle et se présenta aux cotés des filles. Il leur dit alors que maintenant que la salle de bain était disponible, il pouvait désormais prendre une douche. C’était une sorte de provocation de sa part pour voir comment la petite sœur de son amie allait réagir. Comme prévu, cette dernière fronça légèrement les sourcils en le regardant, ce qui provoqua un léger sourire chez le jeune homme. Il continua sa route vers sa chambre mais fut stoppé avant de rentrer à l’intérieur.
- Pascal ! s’exclama Laura.
- Oui ! répondit-il.
- Après avoir fini de prendre ta douche, pourrais-tu déposer Maeva chez elle ? demanda la demoiselle.
- Quoi ?! T’es pas sérieuse j’espère ? rétorqua soudainement la concernée.
- J’suis très sérieuse. J’ai pas beaucoup dormi cette nuit et là j’ai encore sommeil. Tu as envie que je m’endorme au volant et qu’on fasse un accident ? Comme il a son permis, il peut aussi te déposer chez toi, déclara Hélène.
- Mais… !
- Je ne vois pas d’inconvénient. Laisse-moi juste une vingtaine de minutes et c’est bon, dit Prestige.
- Merci beaucoup ! rétorqua Laura.
- De rien, dit-il en faisant un clin d’œil aux filles.
Le jeune homme rentra ensuite dans sa chambre et attrapa ses affaires avant de finalement pénétrer dans la salle de bain. La petite sœur demanda alors à l’ainée pourquoi elle lui faisait un coup pareil, ce à quoi elle répondit qu’elle devait d’abord connaitre la personne avant de la juger. Hélène coupa court la conversation avec Maeva et alla s’allonger dans son canapé. A cause du processus de digestion et la fatigue accumulée la veille, il fallut moins de dix minutes à la jeune femme pour plonger dans le monde des rêves.
Prestige venait de finir de se laver. Il sortit donc de la douche et s’essuya. Il brossa ensuite ses dents et peigna le peu de cheveux qu’il avait sur la tête. Quelques minutes plus tard, il sortit de là et refit un tour dans sa chambre pour y déposer ses vêtements sales et récupérer son téléphone portable et son permis de conduire. Par la suite, il prit la direction du séjour dans lequel il trouvait Laura endormie dans le large fauteuil et sa petite sœur assise dans un coin à manipuler son portable.
- T’es prête ? questionna-t-il en récupérant les clés de l’appartement et de la voiture dans un coin de la pièce.
- Ouais ! répondit-elle assez froidement.
- On y va alors, dit Pascal par la suite.
Maeva se leva donc de son siège et prit la direction de la sortie. Elle fut suivie de près par le jeune homme qui referma la porte derrière lui. Quelques minutes plus tard, le duo arriva devant la voiture de Laura dans laquelle il monta. Prestige demanda ensuite leur destination à la demoiselle. Cette dernière la lui donna et il la tapa sur son GPS. Les dernières vérifications ayant été effectuées, le duo mit le cap vers la demeure de Maeva.
Le silence régnait dans la cabine. La jeune femme avait les yeux en permanence rivés sur l’écran de son téléphone portable tandis que ceux du chauffeur faisaient des va-et-vient entre la route et le GPS. Finalement, intriguée par ce qu’il avait dit tout à l’heure, la petite sœur brisa le lourd silence.
- J’aimerais savoir un truc, s’exclama-t-elle.
- Je t’écoute, répondit Prestige.
- Tout à l’heure, tu as dit à ma sœur que tu avais enregistré des informations dans ta tête. J’aimerais savoir de quelles informations tu parlais, lui demanda-t-elle.
- En es-tu sûre ? Cela risque de ne pas te plaire, avertit le jeune homme.
- Vas-y balance ! dit-elle avec une certaine assurance.
- Comme tu voudras. Tu possèdes deux points de beauté, un sur le sein gauche juste au-dessus du téton et l’autre juste en-dessous de l’épaule droite. De ce que j’ai pu voir, j’estime que ta taille de bonnet se situe entre 85C et 95C. Voilà les seules informations que j’ai retenues sur toi durant ce laps de temps, si on enlève bien sur les images que j’ai dans la tête, déclara Pascal.
Maeva n’arriva pas à en croire ses oreilles. En si peu de temps il avait réussi à voir autant de choses. Elle comprit alors pourquoi sa grande sœur avait décidé de ne pas poursuivre la conversation. Elle avait eu une idée assez précise de ce qu’il allait dire à ce moment-là. Embarrassée, la jeune femme resta de nouveau silencieuse pendant de nombreuses minutes durant lesquelles elle ne savait pas si elle devait être effrayée ou impressionnée par ce qu’il venait de lui dire. Selon Laura, une fois le coté pervers mis à part, l’individu s’avérait aimable, fréquentable, et loyal. Néanmoins, ce fameux trait de personnalité était beaucoup trop mis en lumière en ce moment pour être ignoré par la jeune femme.
- On y est presque ! s’exclama subitement Prestige, sortant par la même occasion Maeva de ses pensées.
- Qu’est-ce…qu’est-ce que tu comptes faire à ma sœur ? demanda brusquement la demoiselle.
La question surprit Pascal qui ne sut pas quoi répondre sur l’instant.
- Tu entends quoi par-là ? Pourquoi j’ai l’impression que tu prends pour une sorte de prédateur sexuel, rétorqua le jeune homme.
- Laura et toi vivant dans le même appartement pendant un mois entier ne me dit rien de bon. Je répète donc, qu’est-ce que tu comptes faire à ma sœur ? dit-elle.
- Rien qui ne soit à la limite du raisonnable, répondit-il en affichant un visage très sérieux.
Quelques instants plus tard, il se mit soudainement à rigoler.
- Non ! Je plaisante ! Je ne vais rien faire à ta sœur. C’est plutôt elle qui risque de me faire quelque chose avec ce foutu contrat que je viens de signer avec elle. J’ai vraiment des gens dans mon entourage à qui je ne dois vraiment pas promettre de faire tout ce qu’ils me diront de faire. C’est beaucoup trop risqué. Malheureusement, elle a réussi à m’avoir avec une photo. Merde ! déclara-t-il.
- Hum ! s’exclama Maeva.
- Tu n’as pas à t’inquiéter pour Laura. Je te promets de ne pas lui faire de mal. Je suis un homme de paroles, rétorqua Prestige en se garant devant l’endroit indiqué par le GPS.
- C’est ce que nous verrons. Je te tiens à l’œil, dit la petite sœur en descendant de la voiture.
- Bien reçu chef ! Allez ! Passe une bonne journée et à la prochaine, rétorqua Prestige en plaisantant.
Le jeune homme démarra de nouveau le véhicule et reprit la direction de l’appartement de Laura sous le regard méfiant de sa petite sœur.
A suivre !!!
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