Irritation

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Il est un peu plus de quatre heures du matin lorsque Hanna commence à s'agiter. C'est péniblement qu'elle arrive à ouvrir les yeux, avant de s'apercevoir qu'elle est dans un endroit qu'elle ne reconnaît pas immédiatement. Elle se redresse difficilement lorsqu'elle sent une légère douleur dans son bras. Elle pose les yeux dessus et voit une aiguille plantée dedans. Confuse, elle commence à paniquer, son passé la rattrapant violemment.


Incapable de se calmer, il lui faut plusieurs secondes avant de comprendre qu'il s'agit d'une perfusion et non d'une seringue injectée de drogue. Soulagée, elle soupire lourdement avant de prendre son visage entre ses mains, qu'elle redresse ensuite, avant d'apercevoir Logan, assis sur le fauteuil à côté d'elle, endormi. Elle observe les alentours avant de s'apercevoir qu'elle se trouve dans son bureau. Soudainement, un sentiment d'inquiétude la percute énergiquement.


« Pourquoi suis-je ici ? Commence-t-elle par penser. Que s'est-il passé ? Tente-t-elle alors de se souvenir. Que m'est-il arrivé ? »


Curieuse, elle se lève doucement, traînant le pied de perfusion avec elle, tout en prenant soin à ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller le procureur. Elle commence silencieusement à farfouiller dans le bureau. Elle fouille dans les étagères de l'armoire, examinant quelques dossiers, sans trouver quoi que ce soit d'intéressant. Elle se tourne ensuite vers le bureau et attrape les documents posés dessus, même s'il en ressort le même résultat. Apparemment, Logan McMillan est très méticuleux. Il ne laisse rien qui puisse le discréditer, au contraire. Elle tente alors d'accéder à son ordinateur, mais celui-ci est bien évidemment verrouillé par un mot de passe.


Exaspérée, elle se souvient subitement de sa conversation avec Jordan concernant la salle des archives.


« C'est ça. Il me faut cette clé, chuchote-t-elle, avant de rechercher tout autour d'elle. »


Il n'y a rien dans le pot à crayons, ni sur le bureau, pas même dans les tiroirs de celui-ci. En continuant de chercher, elle tombe sur un tiroir fermé à clé. Pensant qu'il cache probablement quelque chose à l'intérieur, repensant notamment à la clé USB subtilement envolée, elle tente de l'ouvrir et s'aide du coupe-papier. Bien sûr, impossible de l'ouvrir. Elle fouille donc dans les armoires murales et dans tous les bibelots qu'elle trouve dans la pièce, quand, soudain, elle s'arrête, reportant ses yeux sur Logan.


Elle réalise à quel point cette clé importante et que le procureur ne l'aurait sûrement pas laissé traîner n'importe où.


Réalisant cela, d'un pas silencieux, elle s'approche et vient se placer face à lui. Elle l'observe plusieurs secondes lorsque que son regard se pose machinalement sur sa chemise, dont les premiers boutons sont ouverts, laissant légèrement apparaître la nudité de son torse.


C'est alors qu'elle aperçoit une chaîne argentée autour de son cou. Timidement, elle se rapproche de son interlocuteur. D'une main tremblante et hésitante, elle pose son index et son majeur sur l'ouverture de la chemise de Logan. Elle la dégage légèrement, jetant, de temps à autre, un coup d'œil en direction de son visage, de peur qu'il ne se réveille.


Elle reste précautionneuse quand elle aperçoit effectivement une clé pendre au bout de la chaîne. Intimidée et gênée de voir la peau nue de son mentor, elle ferme les yeux et plonge le plus doucement possible sa main sous sa chemise afin de se saisir de la clé.


Avant même qu'elle n'ait pu l'atteindre, subitement, elle sent une forte pression sur son poignet. Surprise, elle ouvre les yeux avant de croiser le regard de Logan qui vient tout juste de se réveiller. La lueur qu'elle peut y lire ne la rassure absolument pas, bien au contraire. Son poignet, fermement retenu dans sa main, il l'attire volontairement  et brusquement vers lui. Leurs visages se retrouvent alors à quelques millimètres l'un de l'autre, tandis que l'autre main de Hanna, pour ne pas tomber sur lui, se pose malencontreusement sur la cuisse de son mentor.


Prise au dépourvu, mais également apeurée par l'expression de son regard, elle ne peut s'en détourner, les battements de son cœur s'étant considérablement accélérés, tandis qu'ils résonnent jusque dans ses tempes.


« N'abusez pas de ma patience, mademoiselle Fields, lance celui-ci, sur un ton nonchalant, emprisonnant toujours son poignet dans sa main puissante.

— Si vous vous attendez à ce que je vous dise merci, inutile d'espérer, car je n'en ferais rien, surenchérit-elle amèrement.

— Parfait, poursuit-il sur ce même ton qui lui est propre. Si vous avez fini de me toucher, allez vous reposer avant que je ne vous amène de force à l'hôpital, termine-t-il alors qu'un sourire mesquin étire progressivement ses lèvres, ne lâchant pas son regard du sien. »


En entendant ses dernières paroles et à la vue de son attitude, la jeune femme se dégage vivement de son emprise avant de se redresser brusquement. Perdant légèrement l'équilibre à cause d'un vertige soudain, elle se ressaisit de justesse, lui évitant ainsi la chute. Quant à Logan, il lui rit au nez avant de se réinstaller confortablement dans son fauteuil, croisant ses bras sur son torse et refermant ensuite les yeux.


Hanna, en même temps agacée et énervée par cet être aussi agaçant que méprisant, retourne sur le canapé, sur lequel elle s'allonge sur le dos. Sa respiration qui était revenue au calme, recommence à accélérer. Instinctivement, elle pose une main sur sa poitrine avant de sentir son cœur battre comme un forcené à l'intérieur.


« Pourquoi s'emballe-t-il ainsi ? Pense-t-elle silencieusement, ne s'en étant pas rendu compte avant ? »


Est-ce dû à la colère, l'agacement ou une subite attirance inexpliquée ? Telles sont les pensées qui la submergent à cet instant.


Exacerbée, elle secoue sa tête de gauche à droite, faisant une grimace de dégoût, laissant échapper un rire nerveux d'entre ses lèvres. Puis, à son tour, elle ferme les yeux avant de replonger presque aussitôt dans les bras de Morphée.

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