Meluka l'abeille
Ils volèrent longtemps
Pour quitter ces terres arides
Et traversèrent l’océan
Aux eaux bleues si limpides.
Ils arrivèrent au Sud, dans l’après-midi.
Sur une plaine verte, parfaitement fleurie
Seul un arbre géant trônait au milieu
Il était si grand, probablement très vieux.
« C’est l’arbre Lag’aor que tu vois là-bas
Ton objectif t’attend à son sommet
Car tout en haut se trouve Meluka
Bon courage à toi, il va falloir grimper. »
Pyro voulut disparaître, comme précédemment
Mais un son le retint, un grand bourdonnement
Il scruta le ciel et vit avec effroi
Des milliers d’abeilles entourant le séquoia.
« Alors ça c’est étrange, s’inquiéta le dragon
Ce n’est pas souvent que je vois autant d’agitation
Mes précédentes visites s’étaient bien passées,
Elles étaient plutôt calmes, et bien organisées.
Quelque chose les perturbe, j’en suis sûr et certain
Mais voyons le bon côté, c’est un mal pour un bien
Car pour les aider, c’est là que tu interviens
Tu seras le sauveur si tu leur donnes un coup de main.
Peu importe le problème, si tu le résous,
La reine contre toi, n’exercera pas son courroux.
Un service elle te devra, et là sera ton atout
Pour la convaincre de faire le voyage avec nous. »
Pyro ne pouvant rester, par manque d’énergie,
S’absenta promptement dans un tour de magie
Il laissa Gyron seul sur l’île
Trouver une idée qui lui serait utile.
Il fallait avant tout comprendre le souci
Ce qui dérangeait les abeilles dans leur nid.
Il s’approcha de l’arbre et entreprit la grimpe
Pour atteindre le haut de cet immense olympe.
La cime s’approchant pas à pas,
Il comprenait la raison de leur tracas.
Tournant autour d’elles, un énorme frelon
Cherchait un chemin pour pénétrer leur maison.
Elles s’agitaient pour le faire fuir, mais hélas,
Il ne semblait pas vouloir quitter la place.
Gyron s’installa sur une branche non loin
Pour les débarrasser de leur peine, trouver un moyen.
Soudain, l’illumination,
Mais il devait gagner leur terrier
Pour leur faire part de la mission
Qu’il allait leur confier.
Difficilement il rentra dans leur nid
Et se faufila jusqu’à la reine
Qui était couchée dans son lit
Pondant d’autres spécimens.
Elle était en plein accouchement,
Pire moment pour la défense
Elle ne pouvait coordonner ses enfants
Pris dans une terrible danse.
C’est soudain qu’elle aperçut Gyron
Et face à lui, se mit aussitôt en position
« Qui es-tu, vil fripon ?
Veux-tu tâter de mon poison ?
Non, reine Meluka, je suis là pour vous aider
À chasser cet intrus qui essaye d’entrer
Pour le faire fuir, j’ai peut-être une idée,
Et tous vos soucis seront alors réglés.
Que veux-tu en échange ? Une part de mon trésor ?
C’est pour cela que tu as grimpé Lag’aor ?
Pas du tout madame, l’or, je m’en fous
Je vous demanderais simplement de venir avec nous.
Qui ça nous ? Parce que vous êtes plusieurs ?
Pourquoi est-ce qu’il y a tant d’intrus en cette heure ?
Je pensais être tranquille à cette hauteur
Mais vous venez tous perturber mon labeur.
Pas de panique je vous dis, rassura-t-il.
Je vous débarrasse de lui et je vous laisse tranquille.
Continuez votre travail d’accouchement
Pendant que je m’occupe de l’individu gênant.
J’aurais seulement besoin de quelqu’un, d’un lieutenant.
Une abeille à la voix forte pour parler à vos enfants
Car contre le frelon, j’ai un plan
Dont tout le monde doit être au courant.
Si tu tentes de me duper,
Je dirais aux autres de te le faire regretter
Pour l’instant, je te laisse ta chance
Je n’ai d’autres choix que de te faire confiance »
Elle convoqua une abeille fidèle
Dont l’autorité venait juste après elle.
L’elfe lui dicta la stratégie
Qui pourrait les défaire de leur ennemi.
Une fois les choses mises au clair
L’abeille s’envola vers ses congénères
Sans cesse, elles étaient en train de se battre
Pour protéger à tout prix l’antre de leur marâtre.
Lorsque enfin fut transmise l’idée
Gyron put les voir toutes s’organiser.
Au lieu d’attaquer aléatoirement,
Elles s’agglutinèrent autour du belligérant.
Leurs ailes, elles firent battre à toute allure
Pour qu’à l’intérieur du cocon, augmente la température.
Le frelon, piégé dans ce four
Ne pouvait rien faire pour déjouer ce tour.
Très vite, il abandonna
Et partit loin de la reine Meluka
Les abeilles fêtaient leur victoire
Car ce n’était pas arrivé souvent dans leur histoire.
La reine, après avoir fini son travail
S’approcha de l’elfe pour plus de détails
Mais avant tout, pour ce qu’il fit,
Elle tenait à lui dire merci
« C’est indéniable, tu es vraiment malin
Grâce à toi, notre nid est protégé des vilains.
Cette technique, nous l’appliquerons désormais
Contre ceux qui viennent nous troubler.
Tu veux que je te suive, c’était ça ta requête ?
C’est pour cela que tu as fait la grimpette ?
Ma foi petit elfe, tu nous as sauvé,
Il serait rude de ma part de refuser.
Je dois compter mes petits, voir s’il n’en manque pas,
Ça peut prendre du temps, il y en a beaucoup.
Dis moi ta destination, je te rattraperai là-bas
Quand j’aurai fini, je me joindrai à vous.
C’est à la montagne noire que finit mon voyage
Après une ultime halte, dans un désert au large.
Il y a déjà Bianca l’araignée et Pyro le dragon
Qui dans ce périple, sont mes compagnons.
Pyro, dis-tu ? Il est avec toi ?
De celui-là, tu devrais te méfier
Ma confiance, ce dragon n’a pas
Il est, à mon goût, un peu trop rusé.
Il a un autre plan en tête, j’en suis certaine,
Quelque chose qu’il n’a dit à personne.
Des coups d’avance, il en a des dizaines,
Pour que l’heure de sa gloire enfin résonne.
Tu as peut-être raison, tu le connais mieux que moi,
Mais pour voyager, j’ai besoin de ses bras.
Une fois mes tâches accomplies, on me récompensera
Et je pourrais enfin revoir ma douce Phylia.
C’est donc l’amour qui guide ton chemin
Je ne connais pas meilleure raison, tu fais bien.
Je t’encourage donc à poursuivre ton parcours
Mais surveille tout de même l’autre vautour.
Je vous le promets, conclua-t-il
Avant de se rendre au bord de l’île.
Sur place, il invoqua une dernière fois
Le dragon pour qu’il le porte à bout de bras.
Dernière étape : le désert Egart
Pour aller débusquer le fameux lézard.
« Ce sera ton épreuve la plus compliquée
Même les êtres célestes ne savent où le trouver.
À vrai dire, aucun n’a jamais vu son visage
Car dès qu’on s’approche, il disparaît dans un mirage
C’est tout juste si certains y croient
« Une légende », c’est tel qu’on le conçoit.
Je vais donc poursuivre une chimère,
Quelque chose qui existe, je l’espère.
Je dois ruser pour le trouver rapidement
Car dans l’au-delà, ma femme m’attend. »
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