Chapitre 5
Je n'ai pas vraiment réussi à m'endormir. J'ai fait trop de cauchemars cette nuit. Je n'arrêtais pas d'imaginer dix mille façons de me retrouver face à ces rebelles. Je sais que je dois attendre et surtout rester sagement ici, loin d'eux le temps de quelques jours avant de le suivre à nouveau. Mais je suis trop impatiente d'en savoir plus. Je n'ai pas osé sortir de ma chambre, parce que j'avais peur de me comporter différemment de la veille. Il allait comprendre que je l'ai suivie et je ne voulais pas qu'il aille le dire à ces amis. Je me demande toujours pourquoi il veut rester ici. Pour avoir un œil sur moi ? Sûrement. Pour essayer de me convaincre de rejoindre les rebelles ? Peut-être. En tout cas, ce qui est sur, c'est qu'il va rester ici pour un long moment, ce qui signifie que je dois limiter mes déplacements. Il pourrait à tout moment quitter la maison, et dire ce que je fais de mes journées.
Quelqu'un frappe à la porte. Je ferme les yeux un moment et me calme. Je panique trop vite et je suis capable de montrer ce que je ressens ce qui est mauvais pour moi dans ce monde. Ici, il faut faire attention. Ne jamais montrer qu'on est faible, qu'on a peur, mais plutôt le contraire. Je passe une main sur mon visage, et respire doucement avant de laisser un faible "entrer" sortir de ma bouche. La porte s'ouvre doucement, laissant le jeune homme entrer. Il me sourit et avance tandis que je me lève et m'assois. Il me rejoint et fait de même puis me dit.
- Désolé si je t'ai réveillé, mais...Je n'arrivais pas à prendre des objets dans la cuisine.
Il arrive à aller jusqu'en ville, mais pour monter sur une simple chaise, monsieur n'a pas la force, menteur !
- J'arrive, dis-je en souriant.
Il hoche la tête et quitte ma chambre me laissant seule. Il joue lui aussi la comédie, mais on va voir qui réussira à faire tomber le premier, lui ou moi ?
En arrivant dans la cuisine, je remarque qu'il est assis à boire du jus. Il remarque ma présence et me fais signe que c'est le placard le plus à gauche qu'il n'arrive pas à atteindre. Je prends une chaise, le déplace et le pose près de la commode avant de monter dessus et récupère la boite à légume qu'il m'a demandé. Il me remercie et s'assoit rapidement.
Je le rejoins puis lui demande après quelques minutes de silence.
- Tu ne m'as toujours pas dit ton prénom ?
Il lance un regard vers moi et continue son repas puis me répond entre deux bouchées.
- Aaron..et toi ?
Un silence s'installe. Je ne le regarde pas. Je ne veux pas. Déjà, que je n'ai pas confiance en lui, alors lui dire mon prénom ferait qu'aggraver ma situation. Mais si je lui dis, j'aurai peut-être plus de chance de connaître plus rapidement son plan.
Ça me rappelle des tas de souvenirs, mais en particuliers celui avec David.
Flash Back
- Laĉhe ton arme maintenant !
Il venait de rentrer chez moi et essayait de récupérer le maximum de nourriture. Il était plus grand que moi, blond et assez musclé. Je ne l'avais jamais vu avant, mais je pense qu'il est de passage comme tout le monde. Il lâche son arme et le pousse vers moi. Je prends l'objet et le mets dans ma poche arrière avant de prendre son sac et de le mettre sur mon dos. Je lui fais signe de quitter la cuisine, toujours derrière lui avant de rentrer dans le salon. Une lampe allumé éclairé la pièce faiblement, mais assez pour pouvoir distinguer son visage.
- Assis toi !
Il exécute mon ordre et ne dit rien. Je fais la même chose et dépose le sac devant moi avant de placer mon arme sur le côté puis lui demande, les mains croisées.
- Je ne t'ai jamais vue dans le coin donc je suppose que tu es de passage, cela dit, on ne t'a jamais dit qu'il fallait surveiller ces arrières ?
Il grogne de frustration, car il sait que j'ai raison. Dans ce monde, plusieurs règle qu'on pensait inutilisable ont été réutilisé pour survivre. Ce milieux dangereux et hostile est pour ceux qui savant à quoi s'attendre.
- Je ne crois pas que j'ai commis un crime non ?
Un rictus apparaît sur mes lèvres avant que je ne réponde.
- Non en effet, tu n'as commis aucun crime cependant, tu es chez moi et ce que tu as pris, dis-je en montrant les objets dans son sac, sont à moi.
- David.
- Ils sont à moi David.
- On peut le partager ?
Deux ans que je suis seule et je sais qu'être accompagné ne me fera pas de mal. Au contraire. Juste que je dois être méfiante. J'ai été seule depuis sa mort alors j'ai le droit d'avoir un ami à mes côtés en espérant qu'il ne me poignarde pas dans le dos. Je le regarde et tends son sac. Il se lève et le récupère avant de commencer à manger devant moi. Il avait vraiment faim pour me voler. Combien de jours a-t-il été privé de nourriture ? Un mois, deux mois ou plus ? Et d'où vient-il pour être aussi fatigué et blessé ? J'espère qu'il me dira lorsqu'il sera en forme.
Deux jours plus tard
La colocation avec David se passe bien pour l'instant. Je lui ai attribué une chambre près de la mienne pour que je puisse le surveiller.Si j'ai accepté qu'il reste ici, ce n'est pas parce que j'ai confiance en lui, bien au contraire. La confiance ne se donne pas aussi facilement et surtout dans ce genre de situation. J'ai remarqué qu'il n'est pas beaucoup bavard et tant mieux. Parce que si c'était le contraire, je devrais lui donner des informations sur mon passé et je n'avais pas envie d'en parler. Sa mort, plus de nouvelle de mes amies et la solitude m'ont changé.
Je descends au salon, prête pour aller en ville. J'avais besoin de vêtement puisque les miennes étaient en lambeaux et de nourriture, car ils nous en manquaient. Et si je n'allais pas tout de suite, qui sait s'il y en aura ou pas. J'arrive dans la pièce et remarque qu'il n'est pas là. C'est étrange, j'avais juré qu'il était là ce midi. S'il est parti, il doit me prévenir !! C'est pas aussi compliqué que ça ! Je dépose mon sac près des escaliers et garde mon arme à la main avant de le chercher dans chaque pièce. Il n'a pas put partir puisque je remarque que sa veste est sur la table. Je pars dans la cuisine pour l'inspecter, mais en y mettant le pied, je m'aperçois qu'elle est vide. Idem pour la salle de bain ou sa chambre. ll ne manque plus que le jardin. Je m'approche lentement de la porte coulissante et l'ouvre avant de poser un pied à l'extérieur. Arme chargée, je suis prête à tirer sur tout ce qui bouge. On ne sait jamais, peut-être qu'un dormeur va apparaître devant moi ou bien un chien enragé. J'essaie de garder la tête froide et de ne pas divaguer, de peur de ne pas être prête au moment où je serais face au danger.
Le jardin est vide. Il est nulle part dans la maison et je ne sais pas où il a bien pu partir. Je passe une main dans mes cheveux et réfléchis rapidement avant d'entendre une voix grave. Je cherche d'ou provient la voix et trouve l'endroit ou il est. Je m'avance, contente de l'avoir trouvé, mais quand je m'approche, j'entends d'autre voix. Je m'arrête et me cale contre le mur pour entendre leur conversation.
- Elle est à l'étage.
- Essaye de la convaincre de nous rejoindre, elle est très douée pour éliminer ces horreurs, elle pourra nous aider.
- Ce n'est pas facile, elle me parle que quand elle pense que c'est nécessaire, elle est sur la défensive.
- Oh, arrête !! Tu ne vas pas me dire qu'elle a toujours son arme sur elle !
- Oui, c'est le cas !! Elle..ne me fais pas confiance et je la comprend. Écouter...
- Tu fais ce qu'on t'a dit de faire et tu ne cherches pas d'excuse !
- Et si elle ne veut pas ?
- On verra ça plus tard.
Énervé, je quitte le jardin et prends mon sac avant de partir. Je savais que je devais faire attention avec lui. Il était un pion qu'on utilise depuis le début afin de m'avoir. Il devait me faire changer d'avis, mais on peut dire que leur plan n'a pas vraiment fonctionné puisque j'ai tout découvert. Je vais rester un moment dehors avant de revenir et je lui dirais de quitter la maison dès demain. Ensuite, je partirai ailleurs pour un moment et enfin, je reviendrais. On ne me prend pas pour un pion et encore moins un jouet. Je suis une personne comme eux et jamais je les aiderais pour leur foutue cause.
En rentrant le soir, j'aperçois qu'il est dans la salon, en train de lire un livre. Ce n'est pas normal son comportement. Je rentre dans la pièce et dépose mon sac avant de braquer mon arme sur lui. Il lève la tête puis dépose son livre avant de lever les mains.
- Je savais que tu allais faire ça.
Il ne vas pas non plus me dire qu'il m'a vue partir !
- Écoute, si je t'ai attendue, c'était pour te dire que je suis désolé de ne pas t'avoir dit la vérité plus tôt.
- Tu te fous de moi ?!!
- Non !! Je t'assure !! C'est juste que..leur méthode d'approche valait le coup d'essayer parce que si je me rappelle bien, si je t'avais dit la vérité, tu m'aurais envoyé une balle entre les deux yeux.
Il n'a pas tord.
- J'ai déjà fait mon sac, je pars demain sans que tu me le demandes.
- Pourquoi ?
- Tu ne mérites pas ça, dit-il en soupirant.
Je le fixe pendant un long moment et vois qu'il est sincère avec moi. Il ne veut pas me forcer à quelque chose de ce genre, surtout pour ces personnes. Il a un bon fond, il veut me protéger de ces personnes et je le remercie de m'avoir protégé et dis la vérité plus tôt.
Fin du Flash Back
- Hey ! Tu m'entends ?!
Je sors de mes pensées et tourne la tête pour voir Aaron qui me regarde inquiet. Je regarde mon assiette avant de souffler puis réponds.
- Mon nom est Enola.
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