Chapitre 6
Je n'ai pas assisté aux événements qui vont suivre, la description que je vais vous en faire se repose uniquement sur ce qu'on m'en à raconté ainsi que mes propres déductions, je m'excuse ainsi par avance si elle contient certaines erreurs ou approximations.
Après avoir envoyé son message à Arthaud De Saint-Amour, Angela a jeté le téléphone dans le vide. Elle a ensuite ramassé la bouteille de rhum posée à ses pieds et a bu d'une traite les 30 centilitres qu'elle contenait encore. Elle a senti avec plaisir le spiritueux lui brûler la langue, la bouche, l'œsophage et l'estomac avant de se diluer dans son sang déjà bien alcoolisé. Elle voulait boire à en devenir inflammable, explosive. Elle remplit la bouteille désormais vide avec de l'essence et de l'huile de moteur avant d'y ajouter une pincée de poudre explosive "empruntée" à Frère François. Elle a prit le soin de ne pas complètement la remplir pour laisser aux vapeurs d'alcool la place de rendre son cocktail aussi explosif que possible, puis a refermé la bouteilles et en a enrobé le bouchon d'adhésif avant d’y coller un ruban de madras imbibé d'essence.
Elle a posé le molotov à côté de la vingtaine d'autres qu'elle avait préparé puis a pris une grande inspiration de cette délicieuse odeur d'essence. Elle a armé chacune des cinq armes qu'elle avait volées aux moines : deux pistolets automatiques, un revolver, un pistolet-mitrailleur et le fusil de chasse à canon scié de François.
Elle a ensuite ouvert la bouteille de gaz attachée au gilet de plongée qu'elle a attaché sur son dos, puis a attaché un tuyau relié à celle-ci le long de son bras gauche. Elle avait bricolé le dispositif de façon à ce que le mélange d'essence et de polystyrène sous pression contenu dans la bouteille soit projeté hors de celle-ci à chaque fois qu'elle tendait le bras. En passant le long de la tubulure, le napalm artisanal était éjecté à partir de son moignon, juste au niveau du petit chalumeau.
Elle s'était fabriqué un lance-flammes.
Cela faisait plusieurs semaines qu'elle préparait son coup, étudiant les dispositifs des moines, apprenant tout ce qu'il y avait à savoir sur les explosifs et les inflammables en interrogeant l'inépuisable source de savoirs insolite qu'était Frère Pierre (ce dernier avait mécaniquement à chacune de ses questions sans jamais l'interroger sur les raisons de sa soudaine curiosité).
Elle n'avait initialement pas prévu de livrer ici son ultime baroud d'honneur, elle était venue pour faire ses adieux à sa famille et comptait ensuite se rendre chez les De Saint-Amour pour régler ses comptes. Mais en constatant que son père et ses sœurs avaient dû fuir et en découvrant les insultes racistes taguées sur la porte de chez elle, elle avait décidé qu'elle n'irait nulle part. Cet immeuble était son navire, elle allait s'offrir des funérailles de viking et comme les rois scandinaves d'antan elle comptait bien ne pas s'envoler seule pour le Valhalla.
Elle lança sa musique préférée depuis un vieux MP3 branché à une chaîne Hi-fi : “Brûle” de Sniper. En boucle.
Une voiture se gara en trombe en bas de la tour. Quatres hommes armés en sortirent : De Saint-Amour avait promis une prime à quiconque lui rapporterait le vase et son précieux contenu et des mercenaires avaient accouru de toute la région dans l’espoir de s’enrichir. Angela l’ignorait, mais son ancien patron offrait un million d'euros pour sa tête.
Elle alluma un premier molotov qu'elle lança vers ceux qu’elle supposait être ses assaillants. Raté. La bouteille alla s’écraser sur le toit de la voiture d’un voisin. Elle en alluma une deuxième et retenta. Le jeune homme qui la reçut à ses pieds s'appelait Quentin et avait 17 ans. A en croire ce que dirent les journaux dans les jours qui suivirent, c'était un adolescent fan de tunning ayant déjà été arrêté pour quelques délits mineurs et s'étant laissé entraîner dans cette histoire par des amis de son grand frère, un criminel incarcéré pour homicide avec préméditation en prison centrale. Il s'était vu promettre une somme qui lui aurait permis d'acheter la Mercedes de ses rêves et avait accepté d'accompagner une bande de voyous chevronnés pour aller tuer une inconnue pour le compte d'un milliardaire. Les flammes lui ont brûlé les jambes et le bas du tronc, calcinant sa chair, ses cartilages et ses tendons, fusionnant ses vêtements avec sa peau. Il s'est effondré dans un cris de douleur et s'est rattrapé sur les mains, plongeant ses paumes dans le liquide incandescent. Il est mort à l'hôpital deux jours plus tard dans d'atroces souffrances. Il est la première personne que Angela ait tué.
Les "camarades" de Quentin ne s'occupèrent pas de lui et ouvrirent le feu sur elle. Dans la nuit noir de ce toit dont elle avait éteint toutes les lumières, elle était presque invisible et difficile à prendre pour cible, il la manquèrent. Elle pouvait en revanche très bien voir ses cibles sous les faisceaux des lampadaires. Elle tira une dizaine de fois un peu au hasard dans leur direction : une balle trouva l'aorte de Kevin. Enfant difficile et mal dans sa peau, élevé autant par une mère célibataire accro aux benzo, la vie de Kevin avait prit un tournant dramatique après qu'il ait tabasser jusqu'à le tuer un type qui avait brisé le coeur de sa sœur. Il fut incarcéré pendant des années. Lorsqu'il sortit de prison, sa mère s'était suicidée, sa sœur était morte d'un cancer du sein, il n'avait ni logement ni argent ni formation professionnelle : seulement quelques contacts dans la pègre lyonnaise, parmi lesquels le frère aîné de Quentin. Il se découvrit un talent pour le tir et une absence de conscience morale le prédisposant au métier de tueur à gage. Il se vida rapidement de son sang, à la réflexion je crois que c'est lui la première personne que Angela ait tué, vu que Quentin n'est pas mort sur le coup.
Les deux derniers assaillants n’étaient pas encore entrés dans l’immeuble que de nouvelles voitures arrivaient à leur tour, apportant chacune une nouvelle bande de chasseurs de primes. Au bruit des coups de feu, des déflagrations et des pneus de voitures explosant en raison de la chaleur s’ajouta bientôt celui des hurlements des riverains, des pleurs des enfants réveillés en pleine nuit, des sirènes de la police et des pompiers.
Certains groupes se mirent à abattre leurs concurrents dans le but de garder la prime pour eux, d’autres ouvrirent le feu sur les agents de police venus suite aux appels des habitants du quartier. Les premiers mercenaires à arriver jusqu’au toit de l’immeuble furent soufflés par une déflagration : Angela avait piégé la porte menant à celui-ci avec une bombe mécanique confectionnée par Frère Pierre. Ceux qui tentèrent de grimper au sommet des tours voisines dans l’espoir de pouvoir l’abattre depuis celles-ci connurent le même sort. Angela avait bien planifié son ultime combat, ne laissant rien au hasard. Elle vidait allègrement les chargeurs de ses armes dans le chaos qui s’étendait sous elle, lançant de temps à autres un molotov sur une voiture ou dans l’escalier menant jusqu’à elle. Lorsqu’elle remarqua qu’une petite équipe essayait de la surprendre en escaladant la façade du bâtiment, elle leur fit une démonstration de son lance-flamme en les aspergeant de napalm incandescent.
“Angelaaaaaaaa !”
Elle eut un sourire en reconnaissant cette voix étrangement aiguë et nasillarde, car c’était lui qu’elle espérait tuer plus que n’importe qui d’autre. Gald la Hyène, le petit homme à crête, était là.
Elle le vit approcher de l’immeuble en courant, abattant sur son passage policiers et mercenaires. Angela tira une dizaine de balles dans sa direction, il riposta avec une rafale de kalachnikov qui la manqua de peu. Elle alluma deux molotov qu’elle lança simultanément dans la cage d’escalier, puis elle prit le canon scié de Frère François, se mit à couvert derrière une bouche d'aération, et pointa l’arme vers la porte. Sa main tremblait d’angoisse et d’hésitation. Elle avait peur de l’homme, mais aussi tellement hâte de le tuer.
Un petit dispositif surgit soudain des flammes et rebondit sur le sol, l’instant d’après elle ne voyait plus rien : une grenade aveuglante. Elle tira à l’aveugle, tira à nouveau, puis entreprit d’asperger tout ce qui se trouvait devant elle de napalm. Lorsqu’elle retrouva la vue, ce fut seulement pour voir son ennemi, un sourire narquois sur le visage, éteindre toutes les flammes qu’elle produisait avec un extincteur avant de lui en asséner un violent coup sur la tête.
Un goût de sang lui envahit la bouche tandis qu’une multitude de fragments de dents broyées se répandaient sur sa langue et contre ses joues. Elle s’effondra, à moitié assommée. A peine s’était-elle écroulée sur le sol que son adversaire la frappa à nouveau,droit dans la poitrine, lui brisant une poignée de côtes. Il lui arracha ensuite son lance-flamme et le jeta dans le vide.
“You stupid bitch ! Arthaud n'a même pas pris la peine de m’appeler pour me dire qu’il t’avait retrouvé, il doute de mes compétences à cause de toi ! Heureusement que j’ai encore des amis dans le coin, sinon j’aurais même pas su que tu serais là.”
Angela voulut insulter sa génitrice, mais sa mâchoire brisée et édentée ne lui permit que de produire un gémissement à peine provocateur.
“Shut the fuck up !” Hurla-t-il en lui assénant un coup de pied dans le visage. “Prime ou pas prime, j’avais quand même l’intention de te retrouver, tu m’as fait passer pour un con, tu m’as tiré dessus, tu m’a déchiqueté l’oreille ! I’m gonna turn you into a fuckable piece of meat, you’re gonna beg me to kill you and go find that fucking vase that you stole !”
Laissant tomber l’extincteur sur l’abdomen de sa victime, il s’empara de l’arbalète attachée dans son dos et tira un grappin relié à un câble vers une camionnette garée en contrebas, une centaine de mètres plus loin. Après avoir vérifié que celui-ci était solidement fixé dans la tôle du véhicule, il attacha l’autre extrémité de sa tyrolienne improvisée à une bouche d'aération. Lorsqu’il voulut s’emparer de Angela pour la faire descendre avec lui, elle était en train de se relever.
“What the fuck are you trying to do you dumb bitch ? Can’t you see it’s over ?” Cria-t-il avant de la frapper en pleine figure.
Angela n’était pas anglophone, elle avait toujours préféré l’espagnol. Elle esquiva le coup de Gald, puis riposta.
Je vous ai déjà dit que mon amie était une excellente boxeuse, mais je crois que j’ai omis de préciser une chose : si Angela n’est jamais devenue une championne de boxe, c’est en raison de son pathologique manque de fair-play. Ses quelques combats en compétition, elle les a tous perdu par sanction de l’arbitrage, que ce soit pour avoir continué de tabasser l’autre fille après la fin du round, pour avoir continué de s'acharner sur une adversaire à terre et même une fois pour être sorti du ring en plein combat pour aller mettre une raclée au père d’une rivale. Même privée d’une main et à moitié assommée, elle restait redoutable.
Le mercenaire reçut un poing dans le nez, un moignon dans l’estomac, un uppercut dans la mâchoire, un djab dans le foie, une droite dans la gorge, un genou dans les testicules, un pied derrière le genou et un front dans la poitrine, je ne sais pas trop dans quel ordre. Elle lui cassa la main lorsqu’il voulut prendre un couteau, lui brisa le bras quand il tenta de prendre un flingue, lui pocha les yeux pendant qu’il cherchait une arme du regard et lui broya les dents dès qu’il commença à la supplier. Elle s’acharna sur lui longtemps après qu’il ait cessé de se défendre, le frappant encore et encore et encore. A bout de souffle, elle ramassa son dernier cocktail molotov et en brisa le goulot contre son crâne avant de renverser son contenu sur le corps inerte de son ennemi juré autant que sur elle-même. Enfin, dans un ultime effort, elle colla le bout de son chalumeau contre le visage boursouflé de Gald et en actionna le mécanisme.
Rien ne se produisit. Le dispositif s’était cassé lors de l’affrontement.
A bout de force, elle s’effondra à côté de lui.
C’est alors que deux mercenaires, ayant survécu à la bataille qui faisait rage en bas de l’immeuble, arrivèrent sur le toit. Fusil d’assaut à l’épaule, il braquèrent leurs armes sur elle et lui demandèrent où était le vase. Angela, trop épuisée pour répondre, se contenta de sourire.
“Tant pis.” Dit un des chasseurs de prime. “Le mec a dit qu’il nous paierait la moitié si on pouvait prouver qu’on l’avait tué.”
Un des hommes posa son arme et sortit son téléphone pour filmer l'exécution. L’autre la mit en joue, puis Frère Caïn a tiré.
Athos, car tel était son nom de code, avait accepté de venir avec moi au secours de mon amie. Évitant les barrages de police et les groupes armés, nous sommes parvenus à rejoindre mon ancien immeuble juste à temps. Les deux mercenaires ont été déchiquetés par la mitrailleuse lourde de Caïn, chaque balle réduisant en bouillie une bonne partie de leurs membres et organes. Je crois avoir rarement vu quelque chose d’aussi immonde que le spectacle atroce que cette démonstration de l’ingéniosité dont sont capables de faire preuve les hommes lorsqu’il s’agit de concevoir des outils pour tuer leur prochain. Encore sonné par le bruit de la mitrailleuse, je me suis précipité au travers de la mare de sang et d’intestins pour me porter au secours de Angela. Elle était dans un état presque aussi catastrophique que celui dans lequel je l’avais retrouvée après qu’elle eut été torturée quelques semaines plus tôt. En me voyant arriver elle a souri, révélant les rares dents qui lui restaient baignant dans le sang qui lui remplissait la bouche et dont je ne savais pas si il provenait de ses nombreuses plaies aux lèvres ou de ses organes qu’une de ses côtes brisée aurait pu perforer.
“Olmir !” Tenta-t-elle d’articuler avant de grimacer, tiraillée par la douleur que lui infligeait sa mâchoire brisée.
En bas de la tour, les mercenaires battaient en retraite et la police reprenait le contrôle des lieux. Nous nous sommes échappés en utilisant la tyrolienne installée par Gald quelques minutes avant que les agents du Raid et de la BAC n’investissent le toit de l’immeuble. Soixante-six personnes sont mortes cette nuit-là, des chasseurs de prime pour l’essentiel mais aussi un bon nombre d’agents de police et quelques innocents voisins pris pour cibles par erreur ou atteint par des balles perdues. De nombreuses théories ont circulées sur les cause de cette fusillade, certains des criminels arrêtés par la police ont dit qu’il s’agissait d’un simple règlement de compte, d’autre on expliqué être venu pour combattre des terroristes dont ils avaient entendu dire qu’ils s'apprêtaient à commettre un attentat. D’autres encore ont raconté qu’on leur avait proposé une prime d’un million d’euros pour tuer Angela Blanchard. Toutes sortes de théories du complots ont vu le jour, impliquant les juifs, les francs-maçons, les illuminatis, le grand remplacement… La “bataille de Veyzieu” passionna le grand publique pendant deux bonnes semaines avant d’être remplacé par une énième polémique sur l’Islam.
Athos m’a demandé de porter son arme pendant qu’il portait mon amie. Nous sommes rentrés au monastère en transport en commun en gardant la mitrailleuse enroulée dans un tapis et en faisant passer Angela pour une fêtarde ivre.
Je ne sais pas trop comment ils se sont débrouillés, mais les moines ont réussi à mettre la main sur du matériel de radiologie médicale. Nous avons ainsi pu faire un bilan de l’état des os de mon amie et Frère Pierre m’a mis en relation avec un de ses camarades médecin appartenant à une cellule état-unienne de l’UTOPIA qui m’a donné des consignes pour l’aider à se rétablir. Pendant des semaines, Angela n’a plus pu manger que de la nourriture préalablement mixée et il à fallut que ce soit moi qui la nourrisse à la cuillère matin midi et soir étant donné qu’elle avait cassé son unique main en frappant Gald. Ses côtes ont mis du temps à se ressouder, et une fois sa mâchoire rétablie, elle a demandé à Pierre de lui arracher le reste de ses dents pour les remplacer par une prothèse de sa conception. Si elle a continué à boire et à fumer, elle a toutefois arrêté le cannabis et à sut limiter sa consommation de rhum et de bière. Frère François a réussi à obtenir le statut de réfugié pour ma nouvelle identité, j’ai ainsi pu m'inscrire en études de médecine à l'Université d'Annecy sous le nom de Khalid Chedy. Si je n’avais pas tellement hâte de reprendre mes études à zéro, sous une nouvelle identité et dans une ville inconnue, j’étais confiant dans le fait que j’allais réussir à m’épanouir dans cette nouvelle vie. Surtout si je pouvais compter sur le soutien des moines et sur celui de Angela.
Pour celle-ci en revanche, la situation était plus compliquée. Ses exploits au sommet de notre immeuble avaient attiré beaucoup d’attention sur elle et la prime sur sa tête était probablement toujours d’actualité. Tenter de la réintégrer dans la vie civile française n’était sans doute pas une bonne idée, mais Frère François avait une proposition pour elle :
“Dites moi Angela, est-ce que votre soif de vengeance est assouvie ?” Lui demanda-t-il lors d’un dîner, alors qu’elle venait tout juste de retrouver la capacité de manger par elle-même des aliments solides.
“Et bah… Pas tellement. Arthaud de Saint-Amour a au final pas du tout été puni pour ses actes. Mais bon, je peux pas y faire grand chose.”
“Au-delà de Mr De Saint-Amour, c’est le système capitaliste tout entier qui demeure impuni.” Ajouta le moine, ne manquant pas une occasion de rabacher sa propagande marxiste. “Notre organisation, l’UTOPIA, aurait bien besoin de gens aussi compétents et avides de prendre leur revanche sur la bourgeoisie que vous. Que diriez-vous de nous rejoindre ?”
“Vous rejoindre ? Rejoindre votre espèce de secte là ? Euh je sais pas, il faut payer une cotisation ou un truc du genre ?”
Un sourire illumina le visage de François.
“Concernant l’admission de nouveaux membres, l’UTOPIA n’a qu’une règle : toute personne qu’un camarade de l’union vous présente comme un camarade de l’union est un camarade de l’union. Pour faire simple, toute camarade de l’union à qui j’ai déjà été présenté comme un camarade de l’union par un camarade de l’union te considérera comme un camarade de l’union si je te présente à lui comme un camarade de l’union.”
Ecouter ses tentatives d’explication m’a donné mal à la tête.
“Nous avons retrouvé la trace de la pierre philosophale.” Reprit le moine. “@i a détecté sa présence dans les bagages des passagers d’un vol à destination de l'Amérique latine en fouillant dans les images des scanners de l’aéroport de Genève. Nos camarades sur place auront besoin d’un coup de main. Comme vous savez à quoi le vase qui la contient probablement toujours ressemble et étant donné qu’il serait préférable que vous quittiez la France pendant quelque temps, je me suis dit que ça pourrait être une bonne idée de vous envoyer là-bas.”
“Et… Je devrais faire quoi ?”
“Rien qui ne dépasse le domaine de vos compétences ma chère : combattres ces infâmes suppôts de satan que sont les bourgeois et leurs sbires, protéger la nature des dérives du capitalisme avide de richesses, lutter contre la misère en subtilisant les ressources des plus puissants pour nourrir, vêtir et soigner les moins fortunés…”
“Je suis partante.” Lacha Angela sans plus hésiter.
“Parfait !” S’exclama le moine enchanté par la spontanéité de la jeune fille. “Un dernier détail : au sein de l’union, nous utilisons des pseudonymes pour nous désigner mutuellement. Comment voudriez-vous que l’on vous appelle ?”
Elle eut quelques instants de réflexion, puis se tourna finalement vers moi.
“Almir, je suis pas très inspirée. Tu peux choisir à ma place s’il te plait ?”
J’ai souris, je savais exactement quel surnom lui conviendrait :
“Makandal.” Ai-je répondu. “Makandal sera ton pseudonyme au sein d’UTOPIA.”
Annotations
Versions