4 - Quatrième jour
4 - QUATRIEME JOUR
Nicolaï fut morose toute la nuit suivante. Chacun lui demanda ce qui le rendait si triste, mais aucun n’eut le plaisir d’obtenir une réponse.
A l’aube, lorsqu’il se retrouva devant son lit le jeune cloporte hésita : il ne savait pas dans quel état serait sa petite merveille, et il n’était pas certain de vouloir le savoir. Après tout, il le reconnaissait : c’était en grande partie de sa faute si elle était mal en point. Il n’aurait pas dû se mettre en colère. Il finit cependant par faire rouler la sphère jusqu’à son bureau et la plaça sous la lentille comme le jour dernier.
Il prit le temps d’observer toutes les sphères, cherchant à retarder le moment crucial. Mais il finit par atteindre la petite boule bleu, marron et verte.
Et il fut immédiatement soulagé : celle-ci avait repris toutes ses couleurs et mis à part un petit creux sur sa surface parfaite, elle ne semblait pas avoir trop souffert de sa rencontre avec le caillou. Se concentrant, Nicolaï remarqua qu’il n’y avait plus aucun gigantesque lézard sur sa bille et il en éprouva un grand contentement.
En revanche, d’autres Etres avaient pris leurs places : émerveillé, il dénombra des volatiles, des mammifères, des poissons, des amphibiens et des insectes de toutes sortes. Il passa la journée à tous les répertorier et, alors que le crépuscule commençait à poindre, il remarqua un dernier habitant.
Celui-ci était étrange, et ne ressemblait à aucun autre des Etres qui peuplaient sa bille. Il tenait sur deux pattes, n’avait ni fourrure, ni carapace, ni écailles. Il ne se déplaçait pas très vite et ne possédait aucun croc acéré, ni aucune griffe tranchante. En soi, il semblait grandement démuni face à ses voisins.
Et pour cela, ou pour une autre raison, Nicolaï l’aima immédiatement.
Cependant, il n’osa plus prendre le risque d’interférer avec l’étrange écosystème de la sphère en y introduisant à nouveau quoique ce soit. Aussi, il prit la décision de dormir le peu de temps qui lui restait encore. Il trouverait bien une solution durant la nuit pour aider ces bipèdes miniatures. Sur ces pensées réconfortantes, Nicolaï s’endormit.
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