VI - Explications au lecteur ou la mort du Marquis Robert Jean Alphonse de Montyboulu

Plus tard, lorsque l’animation provoquée par l’apparition du Marquis « revenu d’entre les morts » fut retombée, Salamander expliqua dans les détails le fin mot de l’histoire à Théo : il était question d’une horloge trop vieille et d’un chat trop gros. Le mécanisme grippé n’avait pas résisté au dernier assaut du félin sautant sur son coffre pour s’y installer. Les engrenages avaient jailli hors du corps de bois pour se figer dans la chaire du Marquis. Et le garde-chasse n’était que le partenaire de poker du vieil homme. En se rendant au petit salon pour leur partie hebdomadaire, il avait été le premier témoin de la scène de carnage. Sans vraiment y réfléchir, il avait enjambé la fenêtre pour en extirper le Marquis au plus vite et le mener à l’hôpital.

Il parait certain à présent que le Marquis Robert Jean Alphonse de Montyboulu n’est jamais mort au commencement de ce récit. Il se porte d’ailleurs comme un charme et vous remercie grandement de votre sollicitude. Et notre crime « comme-il-faut » n’en a jamais été un.

Et sans lui, cette affaire ne peut plus vraiment se targuer d’être policière.

Alors, peut-être devrions-nous tenter de déterminer ce qu’est ce récit ?

Tient-il plus de la quête ou de l’enquête ?

Ou, nous pourrions aussi chercher à ne rien déterminer du tout. Puisqu’en soit, ce n’est pas le plus important. Et que catégoriser ne sert bien trop souvent qu’à restreindre. Qu’il s’agisse d’histoires ou d’Hommes.

Théo Ted ne revit plus le détective. Elle ne sut jamais ce qu’il était advenu de ce drôle de personnage. La vie reprit son court sans qu’elle ne se sente investie d’une soudaine sagesse. Et les jours s’écoulèrent comme avant, bons ou mauvais.

Mais parfois, naissant au creux de son ventre poussait un sentiment de bonheur étrange. Un espoir aussi fou et large que le sourire de Salamander H.