Le secret
La plume dans la main, danse de l'écrivain. Silence. Les mots, mélange d'un cœur abîmé et d'un espoir nouveau. L'horizon d'or comme une promesse d'une renaissance. Le tombeau lourd, lointain cauchemar, pas encore pour moi. Le ton des oiseaux, lugubre ce soir. Mon ressenti dans un tourbillon. Mon corps allongé sur le parquet, redondante pensée, souvenir obsédant. Pourquoi ? Le sourire, le sourire ! Éternel compagnon du bonheur. Le noir aimé, lointain souvenir ; le blanc accueilli. Mes vêtements, noirs ; mon esprit, blanc ; mes rêves d'or. Les mots étalés sur le papier, l'encre coulée, les aiguilles de l'horloge déboussolées, la lune levée... et moi, toujours devant cette table, absorbé. Les secondes, les minutes, les heures, les jours et les nuits : du vent. Rien que du vent. Des petits cliquetis. Loin du monde réel. L'écrivain perdu dans un royaume intérieur avec lui-même. Personne d'autre. Intimité profonde. Les seuls confidents, les mots, la plume et le papier. L'encre comme témoin. Le reste, le silence et le vide. Soi. Juste soi et la musicalité des sentiments. Voilà le secret des écrivains.
Dédié aux Colombes, écrire sans verbe
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