Le marronnier
Mon Dieu, je suis dehors. Hypnotisé par ce joli papillon, je n’ai pas fait attention et, entrainé par mon élan, je me retrouve accroché sur cette branche. Mes deux pattes avant me retiennent, je dois arriver à remonter pour ne pas tomber à terre. Et aussi pour essayer de rentrer su mon balcon. Rose paniquerait si elle me voyait en train de me balancer au bout de ce rameau.
Malheureusement, cette branche est très souple. Dès que je bouge, elle plie. Une drôle sensation m’envahit, un peu comme quand Rose m’emmène en voiture. J’arrête de m’agiter pour retrouver un peu de stabilité afin que ce soit plus facile pour réfléchir. Je regarde vers le bas, mais je me dis que je risque de m’écraser si je saute directement. D’un autre côté, d’ici je ne pourrais bondir sur mon balcon. Pas le choix, je dois trouver un autre chemin pour rentrer à la maison.
Première étape, je dois retrouver de la stabilité. Je commence à avancer doucement vers le centre de l’arbre. Plus je m’approche du tronc, moins mon perchoir bouge et plus ma progression s’accélère. Un dernier effort et me voilà au bout. La seconde partie de mon périple va consister à descendre petit à petit. Pour cela, je saute de branche en branche, choisissant un étage inférieur chaque fois. Cela m’amuse, d’autant plus que des pigeons s’envolent à mon passage.
Voilà, plus rien ne sépare la branche sur laquelle je me trouve et le sol. Que choisir ? Descendre le long du tronc ou sauter ? J’estime la hauteur à environ deux mètres cinquante, c’est largement faisable. Je vois des enfants jouer au football pas très loin, un couple se promène, des mamies donnent du pain aux moineaux. J’essaie de repérer un endroit où me cacher une fois que j’aurais retrouvé la terre ferme. Là, derrière le buisson. Ce sera parfait. Je guette le moment propice, un des gamins vient chercher le ballon qui a roulé au pied de l’arbre. Dès qu’il repart vers ses camarades j’y vais. Attention… pas encore… presque… maintenant ! Je bondis comme une panthère se jette sur sa proie. Je retombe parfaitement sur mes quatre pattes. A peine remise du choc, je me précipite à l’abri d’un feuillage épais.
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