Chapitre 8

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Je revoyais le visage de mon père dans mes cauchemars. Il revenait sans cesse à la charge me hanter, pour me rappeler qu’il n’en avait pas fini avec moi. Ricanant et se moquant de ce que je représentais pour lui, de tout ce que les enfants de Rain City avaient représenté pour lui. Des cloportes qui avaient tous fait l’objet d’une sinistre expérience dont il avait cultivé le secret depuis son manoir familial, détenteur d’atroces secrets. Là il avait massacré toute sa famille, preuve que même les liens du sang ne signifiaient rien pour lui.

J’avais l’honneur d’être son fils, si on peut appeler ça un honneur. Plutôt une malédiction qui me poursuivrait jusqu’à la fin de ma vie dans le monde de la Pluie. Il s’était repu de nous avoir tous rabaissés, plus bas qu’au dernier niveau de l’humanité. Comme il l’avait avec son cousin qu’il avait enfermé dans ce baril de zinc, où se terraient des rats affamés. Son cher parent était devenu comme ses charmants rejetons.

Un rat.

Je n’oublierai jamais ces maudites imprécations quand il m’avait testé pour révéler ma bestialité. Il avait osé le faire devant celle que j’aimais, victime d’un odieux chantage. J’avais dû me plier à son petit jeu sadique pour la sauver, au prix de mon humanité et de mon âme. Tout ça devant Mila qui ne m’avait pas reconnu.

Montre-moi ta vraie nature, David.

Je me souviendrai toujours de son rictus cruel quand j’avais réussi son test. Il m’avait pris dans ses bras pour m’accueillir dans sa famille comme si nous n’avions jamais été séparés. Mais je n’avais jamais été son fils.

Sébastian avait été le père que je n’avais jamais eu. Il m’avait prouvé son amour lorsqu’il avait trahi les Éclairés pour me sauver des Protecteurs et du Duc. Il avait provoqué l’agonie de l’espérance pour me préserver de la fin programmée d’une ville en phase terminale. Il m’avait supplié de fuir avant qu’il ne soit trop tard. Pendant toutes ces années, il avait passé un pacte avec le Duc, la réincarnation de Satan, pour me garder en vie.

Pendant toutes ces années, il avait tenté d’offrir un horizon à l’orphelin que j’étais. Un orphelin qui n’avait connu que les larmes amères de la rude existence du monde de la Pluie. Mais l’homme de foi avait fini par perdre la foi. Il m’était douloureux de le reconnaître mais il avait vu juste. Rain City ne pouvait pas être sauvée.

Quand accepterai-je de reconnaître que j’avais échoué ? Probablement jamais. Je n’étais pas prêt à accepter maintenant mes faiblesses. Je revis le combat que j’avais mené contre mon paternel, reclus dans son manoir le jour où il avait donné l’ordre de mener l’assaut contre ma ville natale. La lutte inégale d’un rat contre un ours.

Le cauchemar recommençait. Les coups de poing que je lui portais ne lui faisaient aucun effet tandis qu’il m’envoyait valser d’une simple pichenette. Avec son sourire de dément persuadé d’être dans son bon droit, il ne cessait de me répéter que tout serait bientôt fini. Il m’avait promis un nouveau Déluge qui noierait ce qui restait de l’humanité pour réserver ce monde aux seuls élus, dignes du Créateur.

Mais à la place, Rain City et ses enfants avaient subi les flammes de l’enfer. Le cauchemar se répétait. Le Duc qui m’avait envoyé au tapis une nouvelle fois, me releva comme une brindille par le col. Ses pognes épaisses comme des pavés de marbre se resserraient autour de mon cou, m’asphyxiant peu à peu.

C’est ce qui m’arracha des bras de Morphée et je mis du temps à réaliser pourquoi Mouez était penché au-dessus de moi, l’air paniqué.

- Putain, réveille-toi ! Me hurlait-il.

Je me redressais sur les coudes en grognant.

- Il se passe quoi, Mouez ?

- Le pire.

Alarmé, je sortis de ma hutte sur ses talons, traversant le campement en passant entre les larmes amères interminables. Un attroupement s’était formé, comprenant aussi bien des Éclairés que des Protecteurs. Je ne mis pas longtemps à comprendre de quoi il en retournait lorsque mon camarade fendit les rangs pour montrer le nouveau macchabée allongé de travers.

Un Éclairé.

Les Protecteurs avaient vengé Manfred, comme nous le craignions. Relevant la tête, j’aperçus Mila, Eric et Esa tenter de contenir les velléités revanchardes de Mélissa et des autres Éclairés. De part et d’autre, les armes étaient brandies en évidence, les index crispées sur la détente. De toute évidence, les Protecteurs avaient l’intention de vendre chèrement leur peau si la situation dérapait. Les Eclairés se préparaient à répondre à leurs tentatives d’intimidation.

- Arrête de défendre ces salauds, Mila ! Laisse-nous faire ce qui doit être fait ! S’exclamait Mélissa.

Mon amazone la repoussait vigoureusement, bientôt aidée par Mouez qui se chargeait d’encadrer les Protecteurs.

- Baissez vos armes, bordel ! On a pas besoin de ça !

- Ta gueule, Mouez ! On sait que t’es avec eux, de toute façon ! Lui cracha un des anciens ripoux de Rain City.

Examiner le corps et déterminer les causes du décès devenait un luxe que je ne pouvais pas m’offrir de sitôt. Un cri de douleur me parvint après que mon pote ait projeté son poing dans la trogne du Protecteur.

- Là-dessus, t’as bien raison. Maintenant, si tu tiens à ta petite santé, reste tranquille.

Bien parlé, Mouez… sauf que ton copain n’avait pas l’intention de rester à sa place. La rupture était consommée, la passion prendrait bientôt le pas sur la raison. Cela arriva finalement bien plus tôt que prévu.

- Reculez tous ! C’est moi qui commande ici !

Mila avait dégainé son pétard et lâché deux coups de feu au-dessus de nos têtes. Cela calma les ardeurs des plus excités.

- Qu’est-ce que vous croyez, bordel ? Ce n’est pas une démocratie, ici ! Éructait-elle, à bout.

Mouez et moi, nous précipitâmes à ses côtés pour la soutenir face à Mélissa qui se sentait assez influente pour défier son autorité.

- Ce n’est pas à toi de décider de tout ! Tu t’es prise pour le Duc ?

Ma filiation n’était connue de personne hormis les quelques amis fiables, je le pris néanmoins comme une attaque personnelle. Je savourais l’ironie de la situation. Pour sauver les Protecteurs qui n’en valaient pas la peine et ne se priveraient pas de nous trahir à la première occasion, je menaçais de mon flingue Mélissa et ceux qui avaient été fidèles à la même cause que moi. Nous étions plus divisés que jamais.

- Je le répéterai pas, Mélissa. Recule, martela Mila.

Les Éclairés revinrent finalement à de meilleures intentions. Je me détendis, sans pour autant ranger mon arme sous l’imper. Le frisson continuait de parcourir mon échine de haut en bas, avant de revenir sur ses pas.

Je gardais la sale impression que le sang coulerait bientôt, en grande quantité. Je m’étais tourné vers les Protecteurs, qui avaient battu en retraite dans leur petit coin. Ils nous regardaient avec une intensité malaisante et je notais avec un début de panique qu’ils n’avaient pas baissé leurs armes.

Bordel.

Mouez l’avait remarqué en même temps que moi et je croisais son regard. Il dégagea son manteau pour empoigner le fusil d’assaut protégé des intempéries.

- À terre ! Cria-t-il à pleins poumons.

Une rafale lâchée par un Protecteur, claqua en un chapelet erratique. Un type que je ne connaissais pas bien, s’écroula à quelques centimètres de Mila qui réagit immédiatement sous le coup de l’urgence.

- Aux armes ! Encouragea-t-elle.

Tous les Éclairés se rappelèrent alors qui était leur véritable ennemi. L’Extérieur, le Conseil… et les maudits Protecteurs qui leur étaient inféodés. Ceux-là avaient bien vite oublié que ce même Conseil avait décidé de se débarrasser, les jugeant trop encombrants. La pluie ne pouvait pas effacer des allégeances vieilles de plusieurs décennies.

- Pour le Conseil ! Les entendait-on glapir.

Bien, ils avaient tombé le masque. Il ne nous restait plus qu’à en faire autant, hors de question de faire des prisonniers. Les Éclairés se déployèrent sur les instructions de Mila, se jetant tous dans la boue pour échapper aux salves des antagonistes qui nous avaient pris de court. Ils avaient réussi à faucher plusieurs des nôtres, avant que nous ne nous ressaisissions. La fusillade se transforma rapidement en une bataille de position, à bout portant, derrière des troncs d’arbres moisis et les huttes inondées par les larmes amères.

Une guerre de rats à visage humain qui ferait perdre à Rain City, plus d’orphelins encore. Rain City qui avait déjà tant perdu de son âme, réduite en lambeaux. Rain City que nous avions abandonnée à l’Armée de l’Extérieur, livrée aux flammes de Belzébuth.

La situation devint claire au bout de multiples échanges de tirs. Nous avions l’avantage du nombre et de la position. Les Protecteurs l’avaient parfaitement saisi. Au milieu des pétarades incessantes, j’entendis clairement l’un d’eux ordonner :

- On se tire ! Prenez toute la bouffe et les munitions que vous pourrez !

Les salauds… à croire qu’ils avaient prémédité leur coup. Dire que j’avais cru naïvement comme Mila qu’on pouvait gagner leur loyauté après la destruction de notre ville. Mais la pluie n’avait pas effacé le passé, les larmes amères avaient mis nos plaies à vif. Le chagrin de notre Mère la Fatalité avait révélé ce que nous étions vraiment.

Des rats à visage humain.

De foutus animaux égoïstes, qui ne souciaient pas d’autrui. Nous ne valions pas mieux les uns que les autres, nous ne méritions pas de voir la Terre Promise, de tendre la main pour effleurer du bout des doigts, cet idéal d’espérance. En ce jour funeste, beaucoup des enfants de Rain City reposeraient dans le linceul boueux de cette tourbière infecte. Ceux qui seraient les moins chanceux de la tuerie d’aujourd’hui ne seraient pas les plus à plaindre, finalement. Ils n’auraient plus rien à redouter ni à espérer, cela demeurerait le fardeau des vivants.

Ils auraient définitivement la paix.

Mouez remua à côté de moi, se redressant accroupi pour mieux ajuster ses tirs. Les mots du Protecteur ne lui avaient pas échappé non plus. Il se mit ainsi à découvert, ce qui m’obligea à le couvrir avec mon pétard.

Les Protecteurs commençaient à décrocher, tout en nous canardant avec abondance. Je quittais ma position pour retrouver Mila et lui expliquer leur plan. Après avoir vidé son chargeur, elle m’écouta attentivement, malgré les claquements des détonations qui hachaient les mots lui parvenant difficilement. Ses jolis traits se décolorèrent sous le coup de la colère, lorsqu’elle réalisa la fourberie des Protecteurs qui n’avaient rien renié.

- On ne peut pas les laisser faire ça, David.

- Bien d’accord, me bornais-je à répondre.

Elle donna l’ordre de charger frontalement, tous les Éclairés enjambant les troncs d’arbres et traversant le centre du campement pour les confronter au corps-au-corps. En face, nos ennemis paniquèrent, redoublant la cadence de tir. Par miracle, aucune de leur balle ne m’atteignit, épargnant Mila, Eric, Esa et Mouez.

Mais certains de nos camarades n’eurent pas cette chance. Les balles les trouèrent à la poitrine et à la tête, les charcutant comme de la viande. Ils s’allongèrent face contre terre, sur le flanc, dans ce linceul boueux qui était prêt à les accueillir pour qu’ils puissent se reposer à jamais. Rain City perdait ses enfants, un à un.

Les Protecteurs le paieraient, ces morts seraient vengés. Avant d’être foudroyé par une rafale, un Éclairé avait eu le temps de dégoupiller une grenade avant de la leur lancer à la figure. Je surpris plusieurs d’entre eux reculer précipitamment, avant d’être oblitérés par l’onde de choc. Les lignes de défense furent brisées, lorsque nous profitâmes de cette brèche pour investir leurs positions. Ils avaient compris que nous n’éprouverions aucune pitié pour eux.

Ils se laissèrent tuer sur place. Ceux placés en arrière, fuirent pour disparaître dans la forêt. Nous tentâmes de les abattre mais nos balles se perdirent entre les arbres morts, même si certains Protecteurs s’écroulèrent pour ne plus se relever.

- Les vivres et les munitions ! S’écria Mouez pour nous rappeler l’urgence.

Eric et Esa se joignirent à nous pour foncer vers la partie du campement où était stockée ce qui était le plus vital pour nous tous. Nous courions, tenaillés par la peur que le pire soit arrivé. Nous ne fûmes pas surpris de remarquer des caisses renversées dont le contenu avait été pillé. Les Protecteurs qui avaient réussi ce coup, ne nous avaient pas attendu pour s’en vanter.

- Merde ! Jura Eric.

Nous avions tous compris que nos problèmes les plus triviaux allaient s’accentuer. Mila vint aux nouvelles peu après. Sans un mot, elle se pencha sur les caisses vandalisées avant de balancer un grand coup de pied, faisant valdinguer les débris au loin.

- On sécurise les lieux, on élimine les derniers cafards.

- L’inventaire ? Demanda Mouez.

- Plus tard, trancha-t-elle.

Elle retourna vers le milieu du campement. Esa demanda d’une petite voix :

- Qu’est-ce qu’on va devenir ?

- On se débrouillera, petite, répondis-je pour la rassurer.

Nos ressources avaient diminué à vue d’œil, personne n’était dupe. Ce qui en restait, il n’y en aurait jamais assez pour tout le monde, même en nous rationnant. Si nous atteignions Fargo, ce serait dans un état si minable que nous ramperions sur les rotules.

Aucune garantie que personne là-bas ne viendrait en aide à des cloportes comme nous. Il était possible que le Conseil ait étendu son pouvoir depuis Destan jusqu’à ce patelin. Eric et Esa restèrent près de la cargaison, bientôt renforcés par d’autres Éclairés. Mouez et moi revînmes vers le centre du campement, constatant rapidement que les Protecteurs qui n’avaient pas réussi à s’enfuir, n’avaient pas tous été refroidis.

Un cercle d’Éclairés menés par Mélissa s’était refermé autour de trois Protecteurs, qui ne passaient pas le meilleur moment de leur existence. En rejoignant les rangs, Mouez et moi assistions au spectacle de trois pauvres types qui bénéficiaient d’un repassage fait maison. Les coups leur pleuvaient dessus sans discontinuer, au même rythme que les larmes amères de la fatalité. Les perdants du jour baignaient dans la boue, des porcs allongés dans leur fange dont les côtes et le ventre étaient savatés par les pieds de leurs bourreaux vengeurs. Avec toute l’amitié et la compassion qui leur étaient témoignés.

Mélissa encourageait les siens avec véhémence, tandis que Mila se murait dans le mutisme, de l’autre côté.

- Alors vous aimez ça, bande de pourris ? Foutus collabos !

Les traits étaient tordus de fureur trop longtemps contenue, ces grimaces effrayantes montraient une fois de trop à quel point l’Extérieur nous avait fait chuter. Quels gens aurions-nous été si nous n’avions pas été enfermés en bagnards, qu’ils voulaient oublier ?

La compassion, l’empathie… ces notions nous étaient bien étrangères, à cet instant. Au mieux, nous témoignions envers les Protecteurs renvoyés la tête dans la boue, une royale indifférence. Moi-même, je gardais les mains dans les poches de mon imper, comme si j’attendais le taxi. Au moins, les trois chanceux eurent la décence de ne pas demander grâce.

De toute façon, personne n’était d’humeur à les cajoler.

- Arrêtez ça, intervint finalement Mila.

Sans doute fatigués de les maltraiter, les Éclairés s’écartèrent pour la laisser entrer à l’intérieur du cercle. Elle se pencha au-dessus des autres, sonnés par l’avalanche de toute l’attention qui leur avait été gratifiée.

- C’était votre plan, n’est-ce pas ? Buter l’un des nôtres et ensuite nous poignarder dans le dos, le moment venu.

Les Protecteurs se redressèrent sur les genoux, échangeant des regards hésitants. Ils n’étaient pas pressés de répondre en même temps. Mila leur mit un zeste de pression, laissant apparaître son flingue dans son poing.

Elle visa le plus proche d’elle, le cognant à la mâchoire avec la crosse. Renversé en arrière, le Protecteur cracha quelques morceaux de dents avant de jurer dans sa barbe :

- Salope !

- C’était votre plan ? Insista Mila avec calme.

Celui dont elle venait de soigner les caries, la fusilla du regard.

- Ouais ma belle, c’était le plan. Dommage qu’on ait pas réussi à dégommer tous les loqueteux du coin, au passage.

- Ensuite, où deviez-vous aller ? Fargo ?

L’autre ricana à gorge déployée.

- Fargo… pah, allez-y si le cœur vous en dit, bande de cons. Mais vous risquez pas de trouver ce que vous cherchez.

- Pourquoi ? Lui fit Mouez. Qu’est-ce qui nous attend là-bas ?

L’autre souriait d’un air goguenard, ses lèvres tachées de rouge après la mise au point de Mila.

- Vous le saurez quand vous y arriverez, hinhin.

N’y tenant plus, Mouez bondit sur lui pour l’empoigner au col.

- Réponds, connard ! Que se passe-t-il à Fargo ?

Le Protecteur le défiait du regard, sans cesser de sourire.

- Vas-y, mon pote. Tu verras bien.

Mouez lui lança son pied dans la poitrine pour le renverser sur le dos. Il arma son fusil d’assaut, l’épaulant pour le viser à la tête.

- Allez, bute-moi sale traître ! Le provoqua le Protecteur aux dents pétées. De toute façon, nous sommes tous condamnés ! Nous atterrirons dans le même enfer !

Mon camarade lui décocha une rafale en pleine trogne. Une ordonnance bien corsée qui lui avait fait disparaître une bonne partie du visage et exploser sa boîte crânienne. Mouez rangea son jouet sous le manteau et se détourna sans un mot.

Pour ceux qui doutaient de sa loyauté, il avait fait définitivement ses preuves. Mélissa elle-même semblait maintenant le considérer avec plus de respect. Elle le regarda s’éloigner avant d’obtenir la permission de Mila d’achever les deux autres.

Deux détonations plus tard, deux connards de plus avaient rejoint leur camarade Dents Cassées dans un monde plus merdique que le nôtre.

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