Chapitre 14

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Eric et Esa nous accueillirent dans la rue, sous les larmes amères des rudes existences. Avec un enthousiasme juvénile, ils nous montrèrent des rations de combat qu’ils avaient déballé et nous offraient de bon cœur.

- Vous voulez bouffer ?

Comment refuser devant leur bonne volonté ? Aucun de nous deux ne se fit prier une seconde fois, tendant la main pour nous saisir des barres protéinées. Alléchés par l’odeur cannée qui en émanait, nous croquâmes dedans comme des morts-de-faim.

La sensation sucrée qui l’accompagnait, n’était pas désagréable.

- Alors ? Demanda fiévreusement Esa.

- C’est pas mauvais, accorda Mouez. Ça permet de varier un peu l’ordinaire.

Ce compliment était plus qu’il fallait à ces jeunots insouciants.

- Cool ! Se réjouit Eric.

- Qu’est-ce qu’on fait dans cette ville, finalement ? Insista Esa. On va s’y installer pour de bon ?

- Non, répondis-je. Mila a donné des instructions à ce sujet.

Nous leur racontâmes ce qu’elle nous avait appris à propos de la destruction de Fargo et du possible retour de l’Armée de l’Extérieur partie à notre recherche. Ils redevinrent soucieux en comprenant le péril imminent qui nous guettait tous.

Mouez leur conseilla :

- Trouvez les habitants et parlez-leur. Qu’ils vous aident à organiser l’évacuation.

- Et ceux qui ne veulent pas être emmenés, que fait-on d’eux ? S’inquiéta Esa.

- Ils resteront en arrière, répondit mon pote d’un ton catégorique. Tant pis pour eux.

Nous allâmes retrouver les autres Éclairés. Eric et Esa se groupèrent avec quelques-uns pour faire du porte-à-porte tandis que Mouez et moi prîmes l’initiative d’organiser des patrouilles et des postes de défense aux carrefours stratégiques.

Mila nous avait rejoints peu après, récapitulant l’inventaire des armes, de la nourriture. Il n’existait pas assez de véhicules militaires pour nous transporter tous confortablement, mais il fut envisagé de les aménager pour ne laisser personne derrière nous. Nous n’abandonnerions personne à la fureur de l’Armée de l’Extérieur qui voulait notre peau à tous, même si certains avaient vendu leur âme aux démons qu’ils prenaient pour des anges.

Sans doute que d’autres sympathisaient avec les Corbeaux, les ennemis du Conseil. Mais nous ne disposions pas du temps nécessaire pour mener une enquête approfondie. Nous étions pris par l’urgence de la situation. Nous devions quitter Fargo qui ne possédait rien de la Terre Promise que nous avions idéalisé.

Tous les Éclairés furent informés de leur prochaine destination et cela ne suscita aucune protestation, y compris de la part de Mélissa. Tout valait qu’une ville en ruines comme Fargo ou Rain City. Tous se doutaient des périls qui nous attendaient à Destan, et du terrible ennemi qui s’y terrait. Le Conseil.

Les rats à visage humain qui avaient échappé à la destruction de Rain City, n’avaient plus rien à perdre.

Mouez me proposa de partir vers la sortie ouest de la ville avec deux autres Eclairés. Nous montâmes dans un quatre quatre, sur la banquette arrière. Par les vitres crasseuses sur lesquelles ruisselaient les éternelles larmes amères de notre déchéance, nous contemplions les vestiges d’un monde sur le déclin.

Sur le trajet, quelques silhouettes croisaient notre route, errant sur les trottoirs, cherchant de quoi subvenir à leurs besoins naturels. Une poignée d’entre eux tenta même d’attirer notre attention, pour quémander. Ils se mettaient en travers de notre route, nous forçant à les contourner en les klaxonnant avec virulence pour les faire déguerpir. Peu après, nous n’eûmes pas d’autre choix que de nous arrêter, au risque d’écraser sous nos roues, deux de ces bougres. Ils se présentèrent en tenue débraillée à nos fenêtres arrière.

Mouez méfiant, garda sa vitre relevée contrairement à moi, poussé par la curiosité. Je croisai le regard du type à l’âge indéfini qui me tendit une main, paume vers le haut pour faire la manche.

- Si’ou plaît, z’auriez pas des solstices, m’sieur ?

- Pas le moindre centime, désolé.

- Et du soleil ? vous z’avez du soleil ?

Je le dévisageai plus attentivement, malgré les ombres qui dansaient autour de nous. Je surpris ses yeux injectés de sang. Merde, encore un toxico.

- Pas davantage.

Ses traits se tordirent tout à coup de fureur débridée.

- Tu m’as volé le soleil ! Rends-moi le soleil, enfoiré !

Il se pencha alors pour tenter de me frapper au visage. Je parvins à lui saisir le poignet pour bloquer son mouvement et lui balancer un direct dans la gueule. Il fut renversé sur la chaussée moite, au goudron humide.

- Décolle, fit Mouez au chauffeur.

Celui-ci ne broncha pas et appuya sur le champignon pour nous éloigner du fou furieux qui nous abreuvait d’injures et d’imprécations. Je le surveillai par-dessus mon épaule à travers le pare-brise arrière, en train de nous menacer de ses poings avant qu’il ne disparut de notre champ de vision, enveloppé par les ombres d’où il avait surgi.

Cela nous servit de leçon. L’Éclairé au volant accentua l’allure, pour ne laisser aucune prise aux autres amateurs qui avaient goûté la Vipère Jaune, la fois de trop. Nous ne pouvions pas courir le risque d’être pris dans une bagarre que nous n’avions pas prévu dans nos plans. Il restait bien trop à faire, pour gaspiller notre temps et notre énergie dans ces conneries.

Nous parvînmes à la lisière de Fargo et descendîmes du véhicule. Mouez avait pris des jumelles pour les porter aux yeux et étudier l’horizon lointain. Un des Éclairés avait activé son talkie walkie pour donner sa position et prendre des nouvelles de nos camarades qui s’affairaient dans la ville. Je glissai quelques regards vers Mouez, m’interrogeant sur ce qu’il s’attendait à voir débarquer depuis l’inconnu.

- C’est la route de Destan ? Demandai-je.

Sans me fixer, il murmura :

- Ouais.

- J’imagine que c’est pas la porte à côté.

Il baissa les jumelles, ses traits assombris par la lointaine nostalgie.

- C’est de là que je suis parti avec Hamid, je m’en rappelle encore malgré le temps passé. Nous nous étions juré de ne plus revenir à Fargo, jusqu’à ce que mon frangin rencontre Samira.

- Quand l’a-t-il rencontrée ?

- Après l’une de nos… missions.

Il soupira bruyamment, s’épongeant la figure pour chasser les larmes amères des anges endeuillés qui lui mouillaient les traits.

- Je m’en souviens encore comme si c’était hier. On était restés à la base, les autres étaient partis faire une virée à Destan pour s’encanailler ou oublier ce qu’ils venaient de faire, pour ceux qui avaient encore une conscience.

Je surpris son sourire.

- Hamid et moi traînions à la cantine, ne sachant quoi faire d’autre que de boire un verre. Un alcool infect qui nous brûlait la gorge chaque fois qu’on avalait. Trempés comme des clébards hors de la niche dans nos treillis puants. On regardait le fonds de nos gobelets sans piper mot, pensant qu’on pouvait y déceler notre avenir. Essayant de ne pas réaliser que nous n’avions peut-être pas d’avenir dans un monde qui mourait et dont nous précipitions la fin, en décimant nos semblables. Puis elle est entrée.

J’entendis son ricanement joyeux.

- Bordel, David… si tu l’avais vue. On aurait dit un ange tombé du ciel, tu vois ? Comme Mila pour toi.

L’enchantement me subjugua à mon tour.

- Je vois ce que tu veux dire, Mouez.

- À partir de là, plus rien d’autre ne pouvait exister. Mon cœur s’est arrêté de battre, mais Hamid a été plus rapide que moi et l’a abordée. Je me souviens que je me sentais bizarre quand elle posait son regard sur moi, comme si elle fouillait l’intérieur de mon âme. C’est grâce à elle que Hamid et moi avons quitté l’armée pour intégrer les Protecteurs. L’une des rares choses sur lesquelles nous étions tombés d’accord.

Tandis qu’il me racontait ces choses si familières, mes pensées se tournaient involontairement vers Mila qui s’était emparée de mon cœur lorsque j’avais croisé son regard au Divan de Cupidon. Un ange tombé du ciel, alors que celui-ci ne cessait de cracher son chagrin sur nos trognes.

- T’en pinçais pour elle ?

- Je l’appréciais un peu, c’est tout.

- C’est bon, Mouez. Tu peux me le dire.

Il me glissa un coup d’œil hésitant avant de hausser les épaules. Les fantômes de son passé se moquaient bien de ses confidences.

- Ouais, c’est vrai.

L’ombre du remords rida davantage sa figure maussade.

- C’était plus pour elle que pour Hamid que je m’occupais de Alep, mon neveu. Je ne lui ai jamais avoué mes sentiments, par respect pour mon frère. Quand il est arrivé ce qui est leur arrivé…

Au lieu d’achever sa pensée, il balança un grand coup de pied dans un morceau de goudron qui s’était détaché de la route à cause de l’érosion.

- Pendant une fraction de seconde, le sang m’est monté à la tête quand je l’ai appris. J’étais prêt à détruire ce qui restait de ce monde de merde pour rendre la pareille aux salauds qui leur ont fait ça. Puis je me suis retrouvé face à Hamid, en ayant l’impression de regarder mon reflet dans un miroir. Ce qu’il était devenu… je ne voulais pas le devenir.

Le morceau de charbon avait rebondi sur quelques centimètres, avant de mourir au milieu des cailloux et d’une flaque d’eau purulente. Devenant tellement anonyme au milieu de la masse moribonde.

- Qu’est-ce que j’aurais dû faire, David ? Les venger ou sauver Hamid de ce qu’il était devenu ?

- Il est un peu tard pour aider ceux qui ne sont plus là, Mouez. Arrête de ressasser tout ça, ça n’aidera personne. Surtout pas toi.

- Parce que toi, tu rumines jamais le passé, David le Parfait ?

Je fixais l’horizon, les moutons noirs dessinaient d’étranges silhouettes là-bas. D’abord, les larmes amères des anges endeuillés floutaient mes visions avant qu’elles ne s’éclaircissent. Je crus voir des visages en émerger, tels d’antiques icebergs immaculés de la surface des océans aussi lisses et nobles que les statues des héros d’antan.

Il n’y avait pas de héros, ils avaient disparu dans les souvenirs de l’ancien monde, le monde du soleil. Dans le monde de la pluie, les hommes n’avaient plus leur place. Car ils étaient devenus des rats à visage humain.

Les visages prirent forme et mon cœur se serra lorsque je crus reconnaître les sceptres de mon passé. Ada, Sébastian, Hamid… tant d’autres que j’avais oubliés dans les ruines de Rain City, abandonnée aux flammes purificatrices lâchées par l’Armée de l’Extérieur. Ces fantômes ne cesseraient jamais de me poursuivre. Je ruminai encore le passé, bien que cela me coûtait de le reconnaître.

Je gardais le silence, Mouez saurait l’interpréter. Lassé du paysage d’un désert infini, il se détourna finalement pour aviser les deux Éclairés. Un poste de garde serait établi ici même, car si les soldats attaquaient… cette entrée leur permettrait d’accéder directement au centre ville et de reprendre le contrôle de Fargo.

Même si nous avions récupéré certaines de leurs armes, nous n’étions pas assez nombreux pour tenir le front.

*******

Les Éclairés étaient toujours affairés à préparer le départ avec une ardeur renouvelée, lorsque je me réveillai de mon sommeil sans paix que j’avais malgré tout, espéré réparateur. Les véhicules étaient rangés et camouflés dans des ruelles étroites, bichonnés pour veiller à leur bon état. Je fus surpris de croiser des habitants de Fargo qui se mêlaient parmi nous avec une nouvelle lueur dans les yeux. Après tout ce qu’ils avaient traversé, nous représentions leur dernier espoir.

Nous leur semblions plus humains que leurs supposés protecteurs ou libérateurs qui les avaient traumatisés durablement. Les rapports restaient cependant hésitants, réduits au strict minimum. Nous ne nous faisions pas encore confiance mais la coopération devenait cependant une évidence car tous avaient compris la férocité de forces terribles qui nous attendaient dehors. Le Conseil étendait son ombre au-dessus de nos têtes.

Eric et Esa avaient en tout cas réussi à leur parler et à les convaincre de nous aider. En échange, nous nous étions engagés à leur fournir le nécessaire dans la mesure de nos moyens. Mais rien n’était acquis d’avance dans le monde de la pluie.

Nous ne tenions en effet que quelques quartiers de Fargo, laissant les autres aux mains des pillards, des va-nu-pieds et toxicos qui cherchaient leur rasade quotidienne de soleil, pour bousiller ce qu’il restait de leur esprit.

Ils étaient repoussés sans ménagement par les Éclairés lorsqu’ils nous approchaient pour réclamer de la Vipère Jaune. Ce qui leur déplaisait beaucoup et engendrait par ricochets des insultes voire des rixes.

L’un des nôtres avait été poignardé au bras lorsqu’il s’était interposé devant Mélissa qui voulait refroidir l’un des camés avec son pétard. À beaucoup, il tardait de quitter cette ville que les soldats avaient réduits en ruines. J’avais pensé que les Corbeaux profiteraient de l’occasion pour entrer en contact mais aucun de ces oiseaux n’a daigné montrer le bout de son bec. Sans doute nous observaient-ils pour nous jauger.

Je me demandais si l’un d’entre eux n’était pas un de ces habitants qui nous aidaient à préparer le voyage à Destan. Pour mieux nous trahir ? Mila avait essayé d’interroger quelques-uns pour en savoir plus mais tous s’étaient dérobés. Ils craignaient que les Corbeaux leur portent malheur, rien que d’en parler.

Mouez n’avait pas eu plus de succès, mais je devinais qu’il ne leur accordait pas plus de crédit qu’aux Protecteurs. Les ennemis déclarés du Conseil n’étaient pas forcément des amis. Dans un avenir proche, nous serions bientôt fixés sur les opportunités qui s’offraient à nous. Sur les alliés dont il faudrait se méfier bien plus que nos ennemis déclarés.

Je décidai d’aller retrouver Mila. En espérant qu’elle n’était plus fâchée contre moi.

Elle m’accueillit sous les larmes amères des anges endeuillés, après s’être écartée de Mélissa avec qui elle avait achevée une vive discussion. Je vis celle-ci s’éloigner les poings serrés, Mélissa n’avait pas obtenu gain de cause.

- Tout va bien ? m’enquis-je.

- Ça baigne.

Elle semblait d’attaque à affronter le monde entier. Elle était l’ange que les démons craignaient. Cet ange m’embrassa sur les lèvres, preuve qu’elle était prête à avancer sur le même chemin de traverse que moi.

Jusqu’à Destan, là où les Anges sont les Démons.

Nous avions droit à plus d’intimité, les Éclairés les plus proches allant et venant avec des caisses sur les bras. J’étais curieux de la dernière discussion et elle le comprit à mon regard.

- Mélissa a été contactée par un Corbeau, enfin par un type qui prétend l’être.

- Bonne nouvelle.

- Tu ne le crois pas vraiment, David.

- Je le croirai quand j’en verrai un, Mila.

- Tu raisonnes comme un flic.

Ah, la bonne vieille taquinerie.

- Non, comme quelqu’un qui a passé beaucoup trop de temps dans les coupe-gorges de Rain City.

- C’était une boutade, tu sais.

- J’avais compris.

Je regrettai ma rudesse mais elle était en mesure de dépasser cela.

- David, reprit-elle avec gravité. Nous n’aurons pas d’autre choix à terme que de nous allier aux Corbeaux. Nous avons besoin de personnes qui connaissent Destan comme leur poche, qui peuvent nous ravitailler, nous cacher, nous armer. Nous ne survivrons pas longtemps, sinon.

- Je suis d’accord, mais évitons de les voir plus beaux qu’ils ne le sont. Tu as vu ce qui s’est passé dans cette ville ? Ils ont provoqué la destruction de Fargo et ne nous ont pas aidé à empêcher celle de Rain City.

- Peut-être qu’ils n’étaient pas au courant de ce qui se tramait, plaida-t-elle.

- Ou peut-être qu’ils ont choisi délibérément de nous sacrifier, parce que nous ne comptions pas à leurs yeux.

Elle acquiesça d’une inclinaison du menton. Cette hypothèse lui déplaisait mais dans le monde de la pluie, il fallait estimer à sa juste valeur l’opportunisme et l’instinct de survie.

- À t’entendre, personne ne trouve grâce à tes yeux.

- S’il n’y avait que de bons samaritains, ça se saurait Mila.

Elle s’apprêtait à répliquer lorsque nous prîmes conscience qu’un phénomène nouveau était en train de se produire depuis quelques instants. Il avait cessé peu à peu de pleuvoir. Les larmes amères des anges endeuillés ne coulaient plus sur nos trognes pour nous inonder de son chagrin.

- David, tu as vu ça ?

Dans un seul et unanime réflexe, tout le monde avait levé les yeux au ciel et interrompu ses occupations. Les moutons noirs infinis qui galopaient, avaient déserté subitement le plafonds au-dessus de nos têtes. Nous vîmes alors, pour la première fois de notre existence terne et âpre, la lumière divine dont nous avions été privés depuis si longtemps.

Cela commença d’abord par une auréole qui traversait les couches de nuages de plus en plus fines et clairsemées puis l’éclat devint de plus en plus aveuglant à nous cramer les yeux, au point de nous obliger à nous protéger la figure avec nos bras.

Un Éclairé s’écria par-delà le silence assourdissant dans lequel nous étions plongés.

- Le soleil ! Le soleil est revenu !

Puis des hurlements de joie explosèrent un peu partout. Car le miracle s’était produit. Nous avions retrouvé le soleil.

Mila sauta alors à mon cou et je l’étreignais à mon tour en pleurant. Mais il ne s’agissait pas de larmes amères, cette fois. C’était un chagrin de libération. Dieu s’était souvenu qu’il avait crée une multitude d’enfants et que ces derniers avaient assez souffert. Que nous avions assez expié nos péchés.

Je me souvins de ce que m’avait confié Sébastian dans l’église de Killhell, au début de mon enquête pour remonter la trace de la Vipère Jaune. Ce qui a été perdu, peut être retrouvé.

Je n’y avais cru mais à cet instant, je me demandais si ce vieux grisou n’avait pas vu juste. Comme le padre me manquait… j’aurais beaucoup donné pour qu’il se tienne à mes côtés, pour profiter de ce miracle, lui avait jadis perdu la foi en Rain City. J’écartai bientôt ce souvenir de mon esprit, pour me consacrer à ce bonheur présent.

Le parfum de Mila me grisait plus que jamais, tandis que je surpris Esa et Eric enlacés l’un contre l’autre. Le soleil rendait ses couleurs à toutes les choses ternes de ce monde. Les immeubles effondrés possédaient maintenant l’apparat de tours d’ivoires, les rues défoncées et inondées semblaient couler paisiblement en des ruisseaux d’argent. Le temps du soleil semblait être revenu.

- Nous avons réussi, David !

Je ne l’avais jamais vu si heureuse. Elle m’embrassa sur les lèvres et ce contact me paraissait plus sucré que d’habitude. Du coin de l’œil, j’aperçus Mélissa qui avait déroulé son écharpe de la tête, pour profiter de ces rayons chaleureux.

Destan était hors de portée mais cette ville semblait bien plus accessible, bien que ses Anges soient les Démons.

Tout semblait si merveilleux jusqu’à ce que la mort ne s’abatte sur nous, pour mettre un terme brutal à notre rêve éveillé.

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