Godess

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Heureusement qu’Edward m’a saisie avant que je ne chute. J’ai manqué de défaillir.

Est-ce la faute de ce corset trop serré, de ce col montant jusqu’à mon menton, qui tel un assassin m’étrangle ? De ce jupon si lourd que je peine à me déplacer et qui m’engonce ?

Le trajet en automobile qui fit affluer le sang à mon visage, me sentir vivante, vibrante comme jamais serait-il la cause de mon malaise ?

Ou le dois-je à la vision de Wardy m’espérant au seuil de ce vestibule en marbre ? À son sourire émoustillant ? À cette œillade qu’il m’a semblé entrevoir lorsque la porte s’est ouverte ? Ou à son maintien d’homme du monde, qui pourtant ne porte nulle trace de la frigide rigidité de ses pairs ?

Un mélange de tout cela, assurément.

En fait, c’est plutôt l’effarement qui a failli me faire toucher le sol.

Comment peut-on être aussi belle ? Non, belle n’est pas le terme approprié. Stupéfiante, c’est le seul qui convienne. Une merveille, je voudrais vous trouver des défauts, Makéda de Battenborough, aucun ne transparaît. J’ai beau vous observer sous toutes les coutures tandis que vous papotez en me versant un matcha vert. Un thé infusé à partir de feuille importée du japon, m’avez-vous expliqué, sans nulle trace de condescendance pour mon ignorance.

En fait, vous êtes une incarnation de l’élégance. Je souhaiterais déceler vulgarité, ou quelques traits de laideur. Rien. Votre démarche, vos gestes, votre vocabulaire. Tout s’avère parfait, si parfait, que l’on croirait apercevoir un mirage flotter dans ce salon moderne, sobrement décoré, à l’éclairage électrique, au mobilier léger, aérien.

Makéda, je vous hais ! Ou plutôt le devrais-je. Cependant je ne peux m’éviter de vous admirer. Je vous envie, vous jalouse, et malgré tout, vous, vous me traitez comme une proche parente. Je me fais horreur d’une telle laideur intérieure de vous détester, ainsi, de toutes les fibres de mon âme, alors que vous débordez de bonté à mon endroit.

Pourtant, pourtant, je ne peux m’empêcher d’apercevoir la connivence qui vous lie tous les deux. Il est des regards croisés qui ne peuvent mentir. Vous formez un tout. Je vais périr de jalousie si vous continuez à bavasser de la sorte : l’un commençant une phrase, l’autre la complétant, riant de concert au mot bien tourné de sa moitié.

Vous vous montrez aussi cultivée que lui, bien plus que je ne le suis. Oui, je vais crever de dépit. Moi qui me régalais, par avance, de cet après-midi. C’est une torture que votre affection m’inflige. Makéda, vous matérialisez tout ce dont un homme peut rêver, comment est-ce possible ?

Lorsque mes jambes se sont dérobées en vous apercevant si exotique, parée comme une divinité grecque, aux côtés de mon aimé, j’ai immédiatement pensé que vous étiez une « Goddess » descendue ici-bas dans l’unique but de me supplicier.

Au seuil de ce vestibule d’un temple écrin de votre beauté, j’aurais voulu m’enfoncer sous terre, disparaître à jamais, mourir à l’instant. J’ai été comme foudroyée par une Aphrodite amicale. Je vous ai haïe dès l’instant où vos lèvres, si charnues, se sont habillées d’un sourire de gentillesse pure. Je n’ai pu m’empêcher d’être touchée par votre gracieuse sollicitude lorsque d’une voix tendre vous reprochâtes à votre époux de m’avoir causé trop d’émotion en m’envoyant cette automobile. Vos cheveux d’ébène, bouclés, au noir bleuté, maintenus par une sorte de bandeau bleu électrique, se sont envolés pour venir virevolter autour de votre visage aux traits altiers.

Si ce sont les paumes fermes de Wardy qui m’ont retenue par la taille, alors que je manquais de tomber, c’est vous, encore, qui, ensuite, vous êtes empressée auprès de moi. Vous m’avez recueillie, rassurée : « Ne vous inquiétez pas, chère Anne, à présent vous êtes entre de bonnes mains ». J’aurais voulu vous repousser, et au lieu de cela, j’ai versé quelques gouttes d’onde bouleversée sur votre épaule dénudée.

Vous m’avez conduite jusqu’à ce salon. Votre pas enchanté, libre de ces couches de jupons qui nous contraignent, a guidé ma démarche grelottante. Votre robe, cintrée, droite, drapée, vous confère une souveraineté d’allure dont je ne jouis pas.

Moi, quand je me déplace, je ressemble à ces paons qui, en faisant la roue, s’encombrent de leur propre parure. À une notable différence près, c’est que je suis une oiselle d’éclipse vêtue.

Seule une sorte de bandeau d’or, qui semble moulé sur ton buste, voile votre poitrine : deux riches monts. Nul corset n’empêche votre liberté de respirer.

En entrant dans ce salon, mon corps s’est couvert d’une sueur glacée. Vous m’avez aidée à m’installer dans le moelleux des coussins de cette banquette, et telle une sœur aimée avez recueilli mes mains dans les vôtres. Vous ne m’avez plus quittée, vous enquérant de mes besoins, tâtant mon front pour savoir si j’étais prise de fièvre. Si vous aviez joué quelque comédie, l’aurais-je senti, ou pas ? Certaines personnes sont, paraît-il, si habiles à camoufler leur dessein d’ombre sous un éclat aveuglant, que même la plus clairvoyante peut s’y méprendre.

Parfait, tout s’avère parfait. La théière, les bols, la passoire, tout se révèle si fin, si délicieusement extrême-oriental. Des poteries de style Narita endommagées puis réparées, dans le plus pur savoir-faire Kintsugi. De votre timbre cordial, vous m’avez expliqué que cette technique japonaise peut nous enseigner une leçon d’importance : « parfois, en restaurant des objets brisés, nous créons en fait quelque chose de différent, d’unique, de beau et de plus résistant. Une poésie de la céramique japonaise qui métaphorise les contingences de notre existence humaine. »

Je ne pense pas que Wardy vous ait parlé de notre aventure. Non, bien sûr que non ! Sinon vous ne vous conduiriez pas ainsi avec moi, avec tant de sollicitude.

Je vous observe de profil, votre ressemblance avec une déesse antique se révèle encore plus stupéfiante. Pourtant, votre carnation n’est pas blanche comme le sommet du mont Olympe, tant s’en faut. Il est cuivré, à peine teinté d’une patine dorée. Seules les filles œuvrant dans les champs arborent cette carnation. Entre répulsion et attirance, j’oscille. Votre bouche aux lèvres si appétissantes, vos narines si ouvertes et vivantes qu’elles semblent humer l’air tels les naseaux d’un cheval émerveillé, vos cils qui s’ébattent gaiement à l’orée de vos sourcils sont autant d’irrésistibles présages d’une volupté que vous ne dissimulez pas. Je vous maudis de personnifier ce que je souhaiterais refléter. Seules quelques rides autour de vos yeux pourraient trahir votre humanité. Quel âge pouvez-vous bien avoir ? En tout cas, vous êtes plus vieille que moi, c’est une certitude.

Vous me flattez, m’appelez votre bonne amie, me caressez l’épaule, me murmurez à qui mieux mieux des « Sweetie », des « Sweet heart ». Drôles de manières ! Je me sens un peu ennuyée de tant de proximité. Vraiment, vous n’êtes pas farouches de l’autre côté de l’Atlantique. Vous me trouvez « amazing », « wonderful ». Vous ne cessez de me dire tout le bien qu’Edward, mon Wardy, vous a confié à mon sujet. Finalement, c’est peut-être cet aspect-là qui me dérange le plus. Trop collante ! Hum, c’est tout de même suspect : vous m’avez rencontrée il y a à peine quinze minutes. Et même ma plus proche parente ne se permettrait pas une telle proximité.

Wardy est assis, en face de nous, de l’autre côté de la table basse. Il nous sourit, acquiesce du menton… Il semble heureux de nous voir, déjà, si intimes, que j’accepte votre réconfort, ainsi, sans vous repousser. Soulagé, oui c’est bien le terme. Il paraît soulagé que nous soyons toutes deux dans de si bonnes dispositions l’une envers l’autre. Je suppose qu’il redoutait tout autant ma réaction que la vôtre. Après tout, il se peut qu’il vous ait divulgué notre brève incartade. Non, c’est inconcevable, vous étiez fiancés lorsqu’il m’a honorée de ses gâteries. Vous ne pourriez me traiter ainsi si vous en aviez connaissance…

Vous me demandez, de concert, si je me sens mieux. Vous constatez que vos bienveillants soins font leur office, que mes joues ont retrouvé leur vivacité primesautière, que mon visage a reconquis son rayonnement. Mais voyez-vous, moi, je suis une véritable Lady, et si j’ai eu un instant de faiblesse, pour autant, on m’a appris à dissimuler mes pensées les plus secrètes, à faire face aux imprévus, quelles que soient les circonstances.

Avant de venir, j’étais décidée à vous montrer bonne figure quoi qu’il arrive. À ne pas vous donner de raison de faire pitié. Car vraiment, je me trouve dans un dénuement qui ferait fuir même la plus secourable des dames patronnesses : jeune épouse en deuil, sans autre fortune que celle dont je dispose provisoirement.

En plus, ma dot ne me sera pas restituée et ma mère n’a plus les moyens de m’en procurer une nouvelle. Que dans dix-huit mois, je serai telle une jument, déjà débourrée, et remise sur le l’étal du mariage. Une « Second-hand ». À peine plus qu’une réprouvée. Et malgré cette malchance dans laquelle je me consume, je m’étais jurée que je ne montrerais aucune envie envers votre femme, Wardy, et sa situation à vos côtés.

Quand tout est perdu, il nous reste, à nous les aristocrates, toujours, notre dignité. Et si je m’en veux pour mon instant de faiblesse de tout à l’heure — une Lady ne faillit pas —. J’affronterai, front et menton courageux, les ouragans que la destinée m’inflige. Je ne me donnerai pas en spectacle, pas plus que je ne larmoierai devant vous sur mon écrasant revers de fortune. Je ne vous procurerai pas le plaisir de venir consoler mon affliction profonde. Jamais je n’exhiberai mon insondable désarroi. Doublé du chagrin de t’aimer, Wardy. Et pourtant c’est de rage que je voudrais pleurer, voire hurler. Comment, Makéda, ne pas vous vouer aux gémonies quand tant de passion exposée dégouline sur mon corps et que je ne peux m’y mêler ? Que cette bénédiction de la vie m’est refusée ?

— Pardon, Edward, vous disiez ? Dans ce quartier, Oscar Wilde promenait un homard en laisse. Charmant, tout à fait extravagant, en effet !

Heureusement que j’ai lu une de ces œuvres, suite à votre conseil. Voyons voir, épatons-les un peu !

— De ce que j’ai pu en analyser, mon cher, le « Portrait de Dorian Gray » explore la dualité fascinante entre l’apparence et l’âme. Je peux avancer qu’il vise à nous démontrer les dangers de l’hédonisme excessif et de la quête effrénée de la beauté éternelle. Je crois que l’œuvre soulève des questions profondes sur la nature du bien et du mal, ainsi que sur la corruption de notre essence. En fin de compte, c’est une réflexion saisissante sur les liens entre l’art, la moralité et notre réelle identité. Qu’en pensez-vous Makéda ? L’avez-vous lu ?

— Sweetie, je le déplore, mais le temps m’a manqué. Eddy, je dois vous gronder, vous m’avez menti…

— À quel propos ? Vous savez que je ne vous mens jamais, chère âme.

— Au sujet d’Anne, voyons. Vous me l’aviez décrite comme une jeune femme accomplie, mais vous étiez bien en dessous de la vérité. Une telle alliance de maturité et de connaissances philosophiques ne se rencontre que rarement.

Ah, vous le surnommez Eddy, ça, c’est un mauvais point, enfin ! Si commun ! Et bien tant mieux, si j’ai réussi à vous en remontrer, au moins je ne donne pas l’impression d’être une inculte.

Mais au fait, où est passée Jenny ? À l’office en compagnie de votre majordome, et des muffins aux myrtilles qu’elle prise tant. Mais qui est donc ce Charles ? Il est à votre service depuis plus de dix ans. Vous déclarez qu’il est un confident fidèle ? Encore un ! Quelle déplorable habitude, tout de même, de prendre vos valets pour intimes ! Un vrai capharnaüm, ce mélange !

Vikram, Charles, et puis tant qu’on y est la bonne aussi ? Comment ? Il était l’estafette du Colonel Archibald Sinclair, de l’armée de la Compagnie britannique des Indes orientales. L’époux de Jenny ? Alors, là, quelle nouvelle ! Je ne savais pas que « Goat Goiter » avait été marié. Il fut massacré par les indigènes, dans la ville de Meerut, au cours de de la révolte des Cipayes du mois de mai 1857. Et tout comme moi, elle a eu l’infortune de se retrouver jeune veuve, à peine dix-neuf ans, huit mois après son union. Tragique, en vérité que de déchoir ainsi. Pour rien au monde, je ne souhaiterais subir son sort ! Servir quand on a été servie. Y a-t-il pire malédiction ?

Et vous, comment avez-vous eu connaissance de ces faits ? Ah ! L’un comme l’autre, vous avez communiqué par courrier, ces derniers temps, à de nombreuses reprises à mon sujet, avec Madame ma mère. Comme on dit : première concernée, dernière informée ! J’aurais dû m’en douter. Cela a été bien trop aisé que je me rende chez vous, sans qu’elle fasse de manières. Comment ? Vous lui avez rendu visite ? Il y a cinq jours ? Et à quel propos ? Vous refusez de m’en apprendre plus ! Pourquoi tant de cachoteries ? Bon, n’en parlons plus. Cependant, je trouve cela extrêmement suspect.

Voilà, j’ai, enfin, osé poser la question qui me chatouillait les lèvres. La réponse s’avère des plus étonnantes : Makéda, c’est le véritable prénom de la légendaire reine de Saba. On la connaît le plus couramment sous celui attribué par les musulmans : Balqis.

Oh, mais un « fog » ternit vos prunelles. Votre mère Harriet vous a ainsi appelé en hommage à vos grands-parents déracinés de leur Éthiopie natale, réduits en esclavage.

Mais vous n’avez rien d’une négresse, comment est-ce possible ?

Ah, je comprends mieux, votre mère a épousé un Irlandais : Thomas Thompson. Je ne pensais pas que les Irlandais pussent être riches : tous des fermiers, des loqueteux, se révoltant pour obtenir que les pommes de terre soient moins taxées.

Par conséquent, vous êtes une mulâtresse ! Tout comme le Général Thomas-Alexandre Dumas, père de celui qui a écrit « Les Trois Mousquetaires ». Je n’aurais jamais envisagé cela possible. Un blanc à prendre pour épouse une indigente négresse !

Pardon, je n’y crois pas un seul instant ! C’est de votre mère que provient votre opulence ? Une femme qui a fait fortune en lançant une entreprise d’assurance pour sa communauté. Elle possède également des salons d’esthétique pour les « colored people », des services sociaux bénévoles, des garderies ? Et c’est une négresse qui dirige ? Ils tournent vraiment à l’envers de l’autre côté de la terre !

Ah ! Elle est au plus mal, ayant été victime d’une attaque d’apoplexie qui la diminue terriblement. À présent, vous devez vous occuper de ses sociétés ainsi que de votre club, « Le Baudelaire ». Vous avez suivi ses traces d’entrepreneuse. Vous parlez d’un cercle de divertissement nocturne, accueillant des noirs, des Blancs, des hommes et des femmes. Mais c’est du grand n’importe quoi ! Où va-t-on si l’on mélange les races et les genres ?

Quelle infortune tout de même, je prie chaque jour pour que Mère rejoigne son Dieu tant aimé, et c’est la vôtre que vous chérissez tant qui se trouve proche de la tombe.

Et c’est pour cette raison que vous ne resterez que peu de semaines à Londres. Seule la liquidation des dettes de feu le Comte de Battenborough, le géniteur de Wardy, vous y a amenée. Et puis, vous vous acclimatez avec difficulté à notre atmosphère ? Ce n’est pas du temps dont vous parlez, mais de celle régnant au sein de notre monde. Vous n’êtes invitée nulle part ? J’en conviens, votre situation est des plus particulières. Passe encore que l’on reçoive un bâtard, le cas est fréquent. Mais s’il est acoquiné à une fille d’esclave, nul ne prendrait le risque de causer un tel scandale !

Vous partirez donc à la fin du mois. « God Heavens », j’avais envisagé… Je ne sais pas, qu’est-ce que je m’étais imaginé ? Avoir du temps pour revoir Wardy, le séduire… de nouveau…

Oh ! Me voilà trempée, quelle maladroite faites-vous. Vous venez de renverser votre tasse de thé remplie sur ma poitrine. Heureusement qu’il ne brûlait plus, sinon vous m’auriez ébouillantée. Vous avez manqué de peu mon visage. Mais peut-être songiez-vous à me défigurer et avez-vous raté votre coup ? Peut-être même me jalousez-vous, d’être si blanche, correspondant si bien à l’idée que l’on se fait d’une véritable lady ?

Il est possible que, derrière vos airs doucereux, vos compliments ne servent qu'à me tromper. Oui, tout à fait plausible ! J’en reviens, donc, à ma première supposition, quand je ne vous avais pas encore rencontrée : vous n’êtes qu’une sorcière ! De celles présentées dans les contes des frères Grimm, qui séduisent pour mieux détruire ceux qui leur ont accordé leur confiance.

Vous m’invitez à vous suivre dans votre chambre. Pour que je puisse me sécher et me changer si je le désire ?

Wardy, tu m’y incites ? Quelle diablerie ! Ne vois-tu pas ce qu’elle cherche à faire ?

Elle veut nous séparer. Je suis certaine qu’elle va me procurer quelques vieilleries de sa garde-robe afin que je t’apparaisse sous un jour encore plus mauvais. Comme si c’était pensable ?

Oui, je vous suis Makéda. Je ne me laisserais pas abuser par vos manières si trompeuses. Pour être à terre, il me reste quelques ressources.

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