Ce matin j'ai le sentiment de comprendre les loups.

Ces majestés antiques qui hurlent et pleurent leur amour à la Lune, lorsque celle-ci se dévoile pleine.

Qui lui chantent ses louanges, l'adulent et s'en font gardiens. L'aiment en déraison, se damnent pour sa gloire, se fanent de son absence, se renforcent quand elle approche, et se perdent dans leurs symphonies à Diane.

Ces chevaliers nocturnes, dévoués à jamais, mais condamnés à ne pouvoir que contempler leur princesse bien aimée, leur kaguya échappée.
Ces vaillants guerriers toujours disposés à la protéger, la chérir.
Ces érudits anciens, qui entretiennent sa mémoire pour l'éternité.
Ces sages de patience, qui savent ne jamais la retrouver mais qui déjà l'ont accepté.
Ces artistes premiers, qui composent ses odes depuis la nuit des temps.
Ces troupes appaisées qui croient en son jugement.
Ces amants obsédés qui jusque dans la mort, lui offrent leur dernier soupir.