Boum !

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– Pourquoi ai-je accepté cette formation ? pesta intérieurement la jeune femme.

Pour faire plaisir à sa cadre de service adorée, qui n'est autre que sa meilleure amie et à qui elle ne peut rien refuser. Mentalement, Mouna se gifla une fois de plus devant ce constat.

Sa maladresse était couramment sujette de blagues de la part de ses proches, ses collègues. Elle fesait souvent semblant d'en rire, mais au fond d'elle, cette image de Gaston Lagaffe version féminine était dure à supporter. Par moments, elle se demandait si on ne lui avait pas jeté un mauvais sort à sa naissance.

Elle était la première à mettre les pieds dans le plat et il les problèmes lui tombaient dessus, les uns après les autres. Que ce soit administrativement ou pour des ennuis de santé, tout ce qui était impossible ou improbable lui arrivait à elle.

Elle n'avait jamais fini de régler un problème, que d'autres soucis se pointaient en faisant la queue ou par « package » !

Perdue dans ses pensées et les dédales de ce bâtiment, elle fulminait contre mère Nature de ne pas lui avoir offert le sens de l'orientation. Comment arrivait-elle à se perdre dans un immeuble ? C'était un mystère.

Soudain elle se retrouva plaquée contre une porte par un gorille en costume sans la moindre once de délicatesse. Il ouvra celle-ci derrière elle et lui fit signe de se taire avec son doigt, avant de disparaitre en l'enfermant.

Après deux secondes pour se remettre de la surprise et de son incompréhension, elle s'acharna comme un tigre en cage pour ouvrir cette foutue porte. Elle remarqua une petite issue de service dans un angle de la pièce. Celle-ci s'ouvra sans broncher et aboutit sur un sombre couloir sans lumière.

Mouna s'avanca à tâtons dans l'obscurité et se guida au son des voix étouffées qu'elle preçevait au loin. Au bout de celui-ci une petite fenêtre semblait donner sur une salle de conférences dans laquelle un grand nombre d'hommes en costumes cravates était vraisemblablement en pleine négociation.

Le ton monta, les accents et les langues étrangères se mélangèrent. Mouna ne comprit pas tout ce qui était dit, mais elle saisit en revanche que personne ne pouvait ni ne la voir ni l'entendre. Comme une gosse qui écoute aux portes de ses parents, elle resta piquée par sa curiosité et s'appliqua à étudier le thème de cette discussion.

Elle comprit l'essentiel grâce à ses bonnes bases en arabe (remerciant intérieurement son amie d'enfance de lui avoir enseignées). Il s'agissait d'une organisation de différents projets imminents dans différents pays. Puis un vieil homme avec une longue barbe blanche, un turban et des yeux bleu clair perçants leva la main et tout le monde se tût. Il parla des accords qui avaient été respectés, que les armes et les gars seraient prêts au moment venu.

Un jeune interrompit le vieillard et lui demanda de confirmer les lieux convenus afin de valider le projet. Soudain, Mouna reconnut ce jeune homme, puis se rendit compte de la quantité de visages déjà vus dans cette pièce. À la télévision, dans les journaux. Certains étaient des dirigeants de pays du moyen orient et d'afrique, des hommes d'affaires importants, des stars de télévision. Puis le discours prit une autre tournure.

Le vieil homme lista des sites historiques dans le monde, des aéroports, des écoles et d'attaques simultanées !

– Mon Dieu ! Ce n'est pas vrai ! Mouna se figea d'effroi. Elle paniqua, ne savait plus quoi faire, elle frissonna, sa peau se couvrit d'une sueur froide et elle se mit à hyperventiler.

Une main gantée lui couvrit brutalement la bouche et l'autre l'encercla fermement. Elle ne savait pas si c'est un flic ou un criminel, mais ne tenait pas vraiment le vérifier. Son cœur battait à tout rompre et elle tremblait de peur. Elle tentait de garder le contrôle de sa respiration malgré tout. L'homme cagoulé qui la maintenait lui fit signe de la main de garder le silence et de ne pas bouger.

Elle hoche de sa tête. Soudain des bruits d'explosion retentirent et se rapprochèrent. Elle réalisa alors que toutes les personnes de cette "réunion" avaient quitté silencieusement la salle de conférences, sauf quelques gros bras, lourdement armés de Kalachnikovs et de grenades. L'un d'eux enlèva son manteau qui couvrait un gilet sérré qui laissait entrevoir des bosses et de fils puis il fit un signe de tête à ses camarades. Puis tout alla très vite, des hommes frient sauter la porte d'entrée, les terroristes vidèrent leurs munitions sur eux. C'était un massacre. Enfin, Ils attendirent que le deuxième RAID passe la porte, ils hurlèrent :

– ALLAH AKBAR !

Tout explosa, les murs fruent éventrés, Mouna senti une intense chaleur et le soufle la propulsa au loin. Tout éclata, les murs étaient éventrés, la déflagration avait résonné jusque dans ses os. Ses poumons brûlent, tout son corps est en feu. Elle ne le sentait plus, hormis une sensation chaude et humide sur son visage et qui en quelques instants sembla couvrir ses yeux, comme un voil sombre. Un sifflement strident résonna dans ses tympans ainsi que son pouls qui pulsait. Puis ce fut le néant.

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