Le yoyo

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Intenses et primaires, leurs corps fusionnèrent. Mouna s'enroula à lui comme une pieuvre, il l'a souleva sous les fesses et la posa sur la table.
Leur baiser était désespéré, sauvage et sensuel. Mouna prenait juste le temps de reprendre sa respiration, sa tête tournait, son corps était en feu. Elle avait l'impression d'être dans un de ses rêves qu'elle avait faits à de nombreuses reprises depuis son arrivée. Elle avait peur de se réveiller trop tôt, comme à chaque fois, alors elle s'offrit entièrement à cet instant, à cet homme.
Leurs souffles étaient profonds, leurs soupirs étaient une délivrance à ce désir enfin comblé. Aidan fit courir ses mains et sa bouche dans le cou de sa partenaire, puis ses seins. Mouna fit glisser ses doigts dans les cheveux de son Apollon.
Puis Aidan souleva sa robe et lui offrit un baisé langoureux entre ses jambes, Mouna n'était plus qu'un métal qui fondait de plaisir. Puis Aidan la souleva de nouveau et l'amena dans la chambre de la jeune femme. Elle ne se souvint pas comment elle était arrivée là. En instant, elle se trouvait sur son lit, nue avec cette magnifique statue s'albâtre qui plongeait en elle jusqu'au petit matin. Jamais elle n'avait vécue une passion et une fusion aussi intense.

Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsqu'elle ouvrit les yeux. Son corps engourdi était emmêlé dans les draps. Elle s'étira comme un chat paresseux et découvrit qu'elle était de nouveau seule.

Elle prit un temps pour réfléchir à ces dernières quarante-huit heures. Allongée sur le dos, les yeux fixant le plafond, son cerveau était en ébullition. Entre le dîner, l'annonce de Sacha concernant sa nouvelle identité et cette étreinte intense avec Aidan, ça faisait beaucoup de choses à gérer dans sa caboche.
Elle n'avait aucune idée sur la façon de gérer tout ça. Comment intégrer sa nouvelle identité ? Comment Aidan voyait cette soirée ? Un coup d'un soir ? Plus ? Où allait-elle refaire sa vie ? Serait-elle seule ? Tellement de questions et si peu de réponse.

Elle décida d'aller à la pêche aux infos. Elle trouva Paul en train de frotter les couverts en argent dans la salle de séjour. Droit comme un « i », toujours vêtu impeccablement, il était silencieux et semblait avoir un sixième sens pour découvrir nos besoins.

- Qui cherchez-vous, mademoiselle Morel-Droski ?

- Qui ? Ah oui, euh... Sacha, Ève ou Aidan ?

- Monsieur est sur le patio, il me semble.

- Merci Paul.

- Je vous en prie mademoiselle.

« Monsieur Aidan » était bien sur le patio, en train de manger un brunch en silence, le nez dans un bouquin. Mouna rompit le silence pour annoncer son arrivée.

– Bonjour.

Aidan ne leva pas de suite, ses yeux plongés dans un livre, il lui répondit du bout des lèvres. Mouna s'installa à table, et commençait à se servir un café et des pancakes. Elle fit couler du sirop d'érable dessus et enleva la cloche qui couvrait son assiette. Du bacon grillé et des œufs parfaitement brouillés l'attendaient. Elle en salivait et son ventre émit un gargouillis. Puis elle dégusta son brunch avec délectation, émettant des petits bruits de plaisir. Elle avait une faim de loup et ce petit déjeuner royal tombait à pic.
Après quelques minutes, elle se rendit compte qu'elle était observée. Aidan la fixait d'un air amusé. Elle avait la bouche pleine, elle s'empressa d'avaler sa bouchée et s'essuya la bouche avec sa serviette.

– Quoi ?

– Tu dévores ainsi tous les matins ou c'est lié à une activité en particulier ?

– Oh, j'ai une activité physique très intense ses dernières semaines, ça creuse.

– Je vois ça. Aidan souriait derrière son livre.

– Pourquoi ? Tu pensais à quelque chose en particulier ?

– Du tout. Je découvre un autre appétit qui semble insatiable également.

Mouna devint rouge comme une tomate. Elle se sentit vaincue. Alors elle en profita pour rebondir sur sa réflexion.

– À ce sujet. J'ai un certain nombre de questions que je souhaite éclaircir depuis hier.

– Je t'écoute.

– Oui, euh, hum. Pour ce qui s'est passé hier, enfin cette nuit, je...

– Tu veux savoir ce qui se passe ensuite ?

– Oui.

– Rien de spécial. On a pu faire tomber cette tension sexuelle entre nous deux, nous serons plus productifs désormais. C'était très agréable Sophia et j'ai passé un très bon moment. Mais tu sais que bientôt je ne ferais plus partie de ta vie. Tu devras tourner la page sur cette partie-là  également. Et ça va arriver vite.

– Bien.

En réalité, la jeune femme était blessée, mais ne voulait pas le montrer. Ce serait humiliant. Elle avait un cœur trop grand, elle tombait amoureuse trop facilement. Alors, elle décida de jouer le jeu. Jusqu'à son départ du moins. Elle allait lui faire regretter de la rejeter ainsi.

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