Par
Il est des trous dans lesquels l'on tombe, et qui ne cesseront de se poser sur notre route encore et encore, qu'importe le nombre de fois où nous nous en relèverons.
- « Warum ?
- Hier gibt es kein Warum. »
La vie est un immense camp de concentration. Elle avance sur des pattes de corbeau, et sans faire de bruit, sans se dévoiler, elle force à venir au monde. Pas de raison d'exister, pas de cadeau à offrir.
Maman et Papa m'ont dit que je devais trouver par moi-même le sens de ma vie. Ne vais-je pas trouver quel travail est fait pour moi, ce que je vais apporter à la société ?
Papa et Maman ont peur de réfléchir, de trouver ; ils ne veulent pas savoir. Aucun d'entre nous ne le veut. Et pourtant, regarde là-bas, le monceau de cadavres. C'est ce que nous sommes au fond.
Crois-tu qu'il y ait un sens à ce défilé sans couleur ? Va dans les cimetières la nuit tombée, et tu saisiras. L'inutilité de la mémoire. La puissance de l'oubli. La vanité des fleurs, et l'éternité de la poussière.
Mais silence ! Comme j'aimerais que vous vous taisiez ! Ce sont les palabres, votre déni, votre refus de voir qui font qu'on ne peut pas l'écouter. Le bruit de la fin. Perpétuel, comme un requiem qui chante sans répit. Le Néant. Le rien. Le blanc. Toutes les choses laides, toutes les choses tristes.
Regardez-bien, et mettez-vous ça dans le crâne. Ici, il n'y a pas de pourquoi.
Le 13 Août 2019
Annotations