Aves
Dans un millier de champs se trouvent des milliers d'oiseaux morts se trouvent
Le rêve et l'espoir
Frémissant encore de leur dernier souffle bleu
Glacés et moribonds comme deux carcasses de train
À toute vitesse s'entrechoquent et éclate se trouvent
La vie, le sol
Où sans sens des milliers de briques tombent
Lapident les corps, en fait sortir le sang
S'y trouve des matins brumeux de chairs, de miasmes
Où s'étouffe le chant final et se dissipent pour la dernière fois
L'envie, la volonté, le combat
À jamais éteints sur les monts noirs de tout ce qui ne sera
Des gazouillements qui ne résonneront plus.
Puisse la mort être moins douloureuse qu'à ces êtres
Dont les ailes ont été brisées par les os avant d'être coupées
Sans anesthésie, sans douceur
Par un simple craquement
Un martèlement brutal
J’aimerais être le bourreau qui leur arrache ce corps
Auteur de cette déchirure, de leur peau tendre tranchée
Mais je suis le sol sur lequel gisent comme des plots
Ces immondes bêtes, pathétiques cœurs
Mon dieu est mort
Ce matin encore il ne se trouve
Nulle part
Et comme ces anges
Je n'ai plus d'espoir.
Le 25 novembre 2020
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