V - Vincent
– Il est parti ton beau Guillaume, tu ne le reverras plus jamais.
Dans la chambre conjugale, Vincent enfonce le clou. Il jubile.
Ils se déshabillent sans se regarder. Il n’y a plus de tendresse entre eux. Depuis longtemps.
De la routine.
Des années de convention sociale.
Les conventions sociales ! Combien de couples ont enterré leur vie sous ce prétexte ?
Ce petit enfoiré s’est à nouveau débiné. Il n’a rien dans le froc. Et cette fois je n’ai rien eu à payer.
Charlotte tente de se raccrocher à quelques signes d’espoir.
– Ce n’est pas vrai. Il ne serait pas revenu pour partir ainsi. Comme un voleur.
Tu rêves ma belle. Il n’y a qu’un homme dans la famille. Et c’est moi.
– Il est revenu voir la mère. Maintenant il est retourné dans son île. Il n’a rien à faire de toi.
Vincent a envie de faire mal.
Tu es à moi pour toujours. Que tu le veuilles ou non.
Vincent s’approche de Charlotte et la saisit aux épaules. Il veut l’embrasser, mais elle se débat.
– Laisse-moi tranquille. Je n’ai pas envie de toi. Je ne t’aime plus !
Elle crie ces mots. Un sanglot dans la gorge.
Du désespoir.
Elle se sent abandonnée une deuxième fois.
Guillaume n’est qu’un mythe, un fantasme. Qui voudrait de toi ? Simple fille de ferme. Décatie.
Mais lui n’en à cure. Elle lui appartient.
Il la pousse sur le lit et se couche sur elle. Il ne sent pas les coups que lui porte Charlotte.
Sa chemise de nuit est rapidement relevée.
– Pas la peine de te débattre. Tu vas l’avoir quand même.
Rien de telle qu’une partie de plumard pour se remettre d’équerre. Un coup de queue et ça repart ! Oublié le Guillaume.
Il est le chef de famille. La femme doit se soumettre.
Il l’immobilise.
En s’aidant de ses jambes il écarte sans difficulté les cuisses de Charlotte.
Son sexe est raide.
Petite salope, tu m’as mis dans un état ! Je vais te montrer ce qu’est un homme. Je vais te remplir comme tu le mérites.
La chambre a du mal à étouffer les cris.
– Ton Guillaume ne t’a jamais aimée.
– Il est revenu me chercher.
– Il y a 20 ans, il est parti pour de l’argent.
– Tu mens. Il m'aimait et il m'aime toujours.
– Tu n’auras jamais l’occasion de lui demander. Dommage !
La pénétration est un coup de poignard.
Il viole sa femme.
Elle pleure.
D’impuissance.
De douleur.
De chagrin.
Putain que c’est bon ! De toutes les femmes que j’ai connues c’est bien elle la meilleure.
Et dans le cœur de Charlotte la haine qui couvait éclot. Le retour de Guillaume l'a bouleversée et son cœur qui s'asséchait s'est remis à battre.
– Pauline n’est pas ta fille.
Elle lui crache la vérité au visage.
Sale traînée. Tu vas te taire.
Le coup en retour est violent.
Charlotte en perd connaissance.
Elle n’entend pas la suite.
– Elle est ma fille. Je l’ai faite, nourrie, élevée, et Guillaume n'a pensé qu'à lui.
Il vaut mieux qu’il ne revienne plus
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