Chapitre 15
Illusions
La forêt semblait si grande. Immense. Noria déambulait la peur clouée au ventre. Elle s’attendait à être attaquée d’un moment à l’autre dans ce silence inquiétant dépourvu de la moindre vie. Après tant d’essais infructueux, elle ne s’époumonait plus à appeler ses amis. Personne ne lui répondait, et elle avait peur de les avoir tous perdus d’un seul coup.
Les larmes aux yeux, elle continua d’avancer tout droit dans l’espoir de retrouver quelqu’un. Au lieu de ça, une brume se levait au fur et à mesure de son avancé. Plus inquiétant encore, elle prenait une teinte rouge pâle et reflétait la Titanomancienne tel un miroir si bien qu’elle fut obligée de ralentir l’allure pour ne pas se cogner contre un arbre.
Une brève lueur la paralysa. En l’espace de quelques secondes, elle crut reconnaître le visage de son père. Mais ce n’était pas possible. Il était loin de cette contrée, il ne pouvait pas se trouver dans cette forêt perdue au milieu de la région. Son cœur se serra quand le vent souleva la brume pour le faire apparaître à nouveau.
C’était bien lui. Nirven Orwyn. Impossible de ne pas reconnaître ce regard froid et calculateur. Ses longs cheveux noirs de jais aux pointes grises, signe de son appartenance aux Titanomanciens de ténèbres, tombaient sur ses épaules. Il portait toujours son long manteau noir avec un grand col relié par une petite chainette d’argent, sur laquelle était accroché les armoiries de leur famille : un blason avec une wyverne.
– Père ? interrogea-t-elle.
Aucune réponse. Rien qu’un silence. La brume se dissipa d’un coup de vent, laissant apparaître de nouveau cette maudite forêt qui ne lui laissait pas le bonheur de retrouver ses amis. Elle errait, sans fin, alors que l’obscurité s’emparait des bois. Même si la lumière était filtrée par les hautes cimes des arbres, impossible de rater la tombée de la nuit. Elle arrivait plus vite que prévu, le froid avec elle, et toujours aucune trace de ses compagnons.
La fatigue et la faim se faisaient ressentir. Le souffle court, Noria appela Allen aussi fort qu’elle pouvait, espérant le voir revenir. Mais il n’y avait pas âme qui vive. Les larmes aux yeux, elle réprima un sanglot alors que l’espoir la quittait petit à petit.
Elle comprenait maintenant pourquoi personne n’arrivait à revenir de cet endroit. Comment pouvait-il défaire cette malédiction ? Elle envahissait toute la région, sans offrir la moindre solution à ses proies.
Elle se laissa tomber à genoux. Tout ce qu’elle avait appris ne lui servait à rien. Sa magie ne pouvait pas la sauver de cette situation. D’après les enseignements des Titanomanciens, il fallait découvrir l’origine de la malédiction pour la détruire. Mais comment faire dans un endroit comme celui-ci ? Noria ferma les yeux et frappa le sol. Tout semblait perdu, alors qu’elle se trouvait non loin de la cité d’Iznarum.
De la chaleur émanait non loin d’elle. Elle ouvrit les yeux et se retrouva brusquement dans un petit salon éclairé de lanternes à essence. Un salon qu’elle connaissait fort bien. Elle y restait souvent quand elle était plus petite, près de son père. Assis dans un fauteuil aux belles dorures, Nirven lisait un ouvrage sur la politique du royaume près du feu de cheminée qui crépitait.
– Papa ! Papa !
Noria sursauta. Derrière elle, une petite fille à la belle chevelure d’or se précipita vers lui, un livre à la main. Elle lui tendit l’objet, comme s’il s’agissait d’un cadeau tombé du ciel. Une larme perla sous ses yeux quand Noria se reconnut lorsqu’elle avait dix ans
– Tu peux me le lire ?
Nirven planta ses yeux bleus dans les siens.
– As-tu fini tes devoirs ?
La petite Noria acquiesça avec fierté, elle qui étudiait jusqu’à la nuit tombée pour reprendre les reines de sa famille, malgré ses réticences. C’était malheureusement le seul moyen d’obtenir son attention. À ce moment-là, son visage s’adoucit et fit signe à sa fille de le rejoindre en face de lui, dans le fauteuil vide.
Heureuse, elle sauta dessus et l’écouta raconter une histoire. Mais pas n’importe laquelle. Celle d’un héros de leur pays, capable de sauver cent hommes en proie aux éléments.
Noria secoua la tête. Pourquoi voyait-elle ça ? Pourquoi devait-elle revivre un passé qu’elle tentait d’oublier à jamais ? Elle resta immobile le temps de l’histoire, jusqu’à ce que Nirven demande à sa fille d’aller dormir.
Noria s’avança d’un pas tremblant vers Nirven. Les jambes flageolantes, les larmes coulant le long de ses joues, elle s’arrêta devant lui. Elle serra les dents, remarquant qu’il se tenait bien là. Mais lorsqu’elle le frappa d’un coup de poing, sa tête s’évapora en brume. Puis toute l’illusion se dissipa dans un nuage, laissant Noria en pleur.
– Je te DÉTESTE ! hurla-t-elle.
Elle s’appuya sur ses genoux, la respiration saccadée. Elle prit de grandes inspirations et souffla lentement pour calmer ses tremblements. Elle se redressa, prête à reprendre sa route.
Une main se posa sur son épaule. Juste à son oreille, elle entendit la voix de son père.
– Mais j’ai fait tout ça pour toi…
Elle virevolta, surprise. La brume s’était déjà dissipée.
– Tu es ma fille.
Elle se retourna à nouveau. Nirven lui faisait face, les bras écartés, comme s’il pouvait s’attendre à ce que sa fille lui saute dessus. Noria serra les poings. Elle le haïssait. Jamais elle n’avait autant voulu tuer quelqu’un que cet homme. Son épée dégainée, la jeune femme s’élança sur lui, en larme. La lame tailla la brume en deux, sans pour autant satisfaire la colère qui l’habitait.
– Tu n’es rien pour moi ! cria-t-elle.
Alors que le nuage se dissipait, son père réapparut au coin d’un arbre, une belle clairière se dessinait derrière lui. Noria enfant à ses côtés, il lui apprenait les rudiments de la magie des Titans. Ce jour-là, elle était heureuse de l’écouter lui enseigner autre chose que la politique de leur famille.
Noria fondit en larme. Ces souvenirs lui déchiraient le cœur.
– Tu pourras toujours compter sur moi, Noria, lui dit son père à ce moment-là.
Elle s’en rappelait encore, même si elle essayait tant bien que mal d’enfouir ce souvenir dans sa mémoire. Elle s’élança de nouveau et abattit son épée. Sa colère prenait le pas sur la raison. Noria faisait de grands gestes, découpant la brume dans tous les sens, criant qu’elle le détestait et qu’elle souhaitait le voir mourir.
Le désespoir. La colère. Submergée par des sentiments nocifs, Noria hurla. Si fort qu’elle finit par s’en faire mal à la gorge. Les jambes flageolantes, elle chancela sur plusieurs mètres.
– Noria !
Une voix l’appela. Encore une illusion ? Un souvenir ? Qu’allait lui montrer la brume cette fois ? Sa mère qui l’avait abandonné quand elle était petite ? Les leçons difficiles de son père ? Elle retint sa respiration et virevolta, prête à trancher la brume d’un seul coup.
Mais sa lame s’arrêta non loin du cou d’Ozia. Celle-ci écarta les bras, affolée.
– Du calme, c’est moi !
Noria pleura et se laissa tomber dans ses bras. La Titanomancienne la serra contre elle et passa la main dans ses cheveux.
– Ce ne sont que des illusions, il ne faut pas que tu y fasses attention.
Heureuse de voir un visage familier après des heures d’errances, Noria en lâcha son épée pour partager son étreinte. Ozia calme ses nerfs à vifs et les deux Titanomages s’assirent contre un arbre.
– Il faut qu’on retrouve les autres, déclara Ozia. Tu as une idée du chemin à prendre ?
Noria secoua la tête.
– Je n’arrive pas à me repérer. Je ne comprends pas ce qui se passe ici !
Ozia soupira.
– Moi non plus. Tout ce que je sais, c’est que cette brume joue avec nos souvenirs les plus douloureux.
Noria l’observa un instant. Elle n’avait pas remarqué, mais Ozia avait encore les yeux rouges. Elle aussi avait souffert de cette malédiction.
– Qu’est-ce que tu as vu ? osa Noria d’une faible voix.
Ozia la fusilla du regard. Elle se rembrunit et s’excusa d’être aussi indiscrète. Le silence retomba. Il n’y avait toujours pas âme qui vive dans les bois envahit par le crépuscule.
– Mon passé à Elekya, avoua Ozia. Ce n’était pas le meilleur souvenir…
Noria hocha la tête. Elle ne voulait pas en demander davantage, même si elle faisait le rapprochement avec le fait qu’elle était recherchée.
– Il faut qu’on trouve rapidement un abri, signala Ozia. Si on tarde trop, on va devoir dormir ici. Et personnellement, je n’ai pas envie.
– Moi non plus, avoua Noria en essuyant ses yeux humides.
Elle renifla avant de se redresser.
– Allons-y !
– Vers où ? s’étonna Ozia.
Noria haussa les épaules.
– Aucune idée. Je suis fatiguée, j’en ai marre, et je n’ai pas envie de rester là !
Ozia suivit Noria dans les bois. Cette fois-ci elles restèrent l’une à côté de l’autre pour éviter de se perdre de vue à nouveau. D’arbre en arbre, Noria avait l’impression de voir le même paysage, encore et encore. Chaque arbustre semblait toujours à la même place. Tout était fait pour leur faire perdre le moindre repère.
– Attends, l’arrêta Ozia.
Noria fronça les sourcils quand elle vit sa magie de foudre crépiter autour de sa main.
– Quoi ? demanda-t-elle, inquiète.
Ozia lança brusquement un éclair sur un tronc. Après un bruit assourdissent suivit d’un craquement, le tronc se sectionna en deux et s’écroula lourdement au sol.
– Avançons maintenant, proposa Ozia.
Noria n’avait même pas pensé à faire ça lors de son exploration. Elle aurait pu faire des marques sur le bois pour retrouver son chemin, mais l’angoisse avait pris le pas sur tout le reste.
Elle ne leur fallut qu’une dizaine de minutes de marche pour retomber sur le même arbre. Elles s’arrêtèrent devant pour réfléchir, et tout prenait son sens. Piégée depuis le début, Noria tournait en rond dans le même endroit depuis des heures. Rien que d’y penser, cela la fatiguait davantage.
– Comment faire pour déjouer ce piège ? demanda Noria.
Ozia, pensive, observa les alentours en jouant avec la mèche qui balayait la partie droite de son visage.
– Qu’est-ce que tu faisais quand tu as entendu ma voix ? demanda-t-elle.
Noria se remémora la folie dans laquelle elle était tombée. Il lui était difficile de lui parler de ses souvenirs, de révéler son douloureux secret. Les yeux rivés sur l’herbe, elle poussa un long soupir.
– C’est important ! répéta Ozia.
Après quelques instants, Noria décida de lui répondre. Après tout, si cela leur permettait de quitter cet endroit, mieux valait l’aider dans ses recherches.
– Je donnais des coups d’épée dans la brume en courant partout… répondit-elle à mi-voix.
Aucune remarque ne sortit de la bouche d’Ozia. Sa concentration semblait sans faille et elle n’avait pas l’intention de la juger.
– On va faire pareil ! décida Ozia.
Noria fronça les sourcils.
– Comment ça ?
– On va se déplacer de façon aléatoire, sans jamais aller tout droit.
Une grimace se dessina sur le visage de Noria.
– T’es sûre de toi ?
– Je faisais la même chose que toi avant de t’entendre hurler.
Noria aurait aimé lui demander ce qu’elle avait suvi de la brume, mais si Ozia voulait lui en parler, elle l’aurait déjà fait. Cette femme préférait se murer dans le silence plutôt que de dévoiler ses angoisses aux autres.
Les jeunes femmes suivirent leur plan à la lettre et bifurquèrent après chaque arbre, prenant à droite ou à gauche, de façon totalement aléatoire. Bientôt, alors que la nuit semblait arriver de plus en plus vite, l’arbre sectionné par Ozia n’apparaissait plus. Elles découvrirent néanmoins des taches de sang dans un coin. Le cœur battant la chamade, Noria appela ses amis dans l’espoir de les retrouver, mais seul ce silence assourdissant continuait de lui répondre.
Ozia la poussa à continuer, peur de retomber dans ce labyrinthe de souvenirs. Noria n’en pouvait plus. La nuit tombait et ses jambes douloureuses désiraient faire une pause. Mais comme le faisait remarquer son compagnon, qui sait ce qu’il leur arriverait si elles dormaient ici ?
La brume s’épaissit. Noria et Ozia ralentirent le pas, alors qu’elles ne voyaient qu’à quelques centimètres devant elles. Ozia sortit sa faux et balaya la lame devant elle pour prévenir tout obstacle, tandis que Noria lui tenait fermement l’autre main. En quelques instants, ce nuage rouge pâle se dissipa, dévoilant ainsi des tentacules noirs de jais, tachetés de rouge luminescent. Les arbres et la clairière alentour étaient gris comme du charbon, et au loin, une vaste cité en ruine s’étalait sous leurs yeux ébahis.
Iznarum.
Plus tôt.
– Noria !
Allen continuait de hurler, le cœur battant la chamade. Terrorisé à l’idée de ne pas retrouver son ami, il courait dans tous les sens dans l’espoir de la retrouver. La brume rouge pâle lui barrait la route, devenant de plus en plus épaisse. Obligé de la chasser avec de grands gestes, Allen ralentit le pas pour éviter de se prendre un arbre qu’il n’aurait pas vu.
Comment avaient-ils pu tous disparaître d’un seul coup ? C’était inexplicable. Il avait pourtant fait attention de garder Noria dans son champ de vision, mais à peine elle avait dépassé un tronc, qu’elle avait totalement disparut. Puis tout le reste de l’équipe. Maintenant, il errait, seul, désespéré à l’idée de ne plus la revoir.
Il s’en voulait. Il ne savait pas comment il ferait s’il apprenait la mort de Noria. De celle qu’il aime. Il n’avait jamais réussi à lui avouer ses sentiments, alors qu’il la côtoyait tous les jours. Au lieu de ça, il bégayait à chaque fois qu’il s’adressait à elle. Une attitude qu’il maudissait. Pourquoi n’arrivait-il pas à se lier à elle ? À lui avouer son amour ?
– Parce que t’es faible !
La voix résonnait à travers la forêt. Allen dégaina sa claymore et chercha d’où venait le bruit.
– Qui est là ? demanda-t-il. Montrez-vous !
La brume et son effet miroir afficha l’image de sa défunte mère. Sa belle chevelure platine attachée en queue de cheval, son regard de braise dévisageait son fils.
– Maman ? s’étonna-t-il.
– Tu n’es pas capable de faire ce qu’il faut ! C’est d’ailleurs pour ça que je suis morte !
Allen ne put contenir ses larmes. À la fois heureux de la revoir, mais tiraillé aussi par la honte et la culpabilité. S’il n’était pas aussi faible, elle serait encore là, à ses côtés, à vouloir faire de lui un guerrier qu’il ne souhaitait pas être.
La brume disparut, le laissant de nouveau seul. Allen s’avança, à la recherche de sa mère, mais il ne rencontra que des arbres à perte de vue. Il cria son nom, Loreil de toutes ses forces. Il l’appelait, espérait qu’elle l’entende où qu’elle soit. Mais personne ne lui répondait.
Allen reprit ses esprits, gardant Noria en mémoire pour éviter de perdre la raison. C’était l’unique moteur de sa motivation. Il ne pouvait pas l’abandonner, alors il continua d’avancer.
Un seul pas le propulsa dans une plaine. Une plaine qu’il connaissait bien. Celle où il n’avait pas su se battre. Il n’avait certes que quinze ans, mais les ordres d’Elekya étaient clairs : faire disparaître un clan avant qu’il ne se répande beaucoup trop vite. Ses semblables se battaient déjà. L’odeur du sang lui agressa les narines, alors que la collision de la magie de feu et du vent balayaient le champ de bataille d’un air calcinant.
Son épée en main, Allen hésitait à se lancer au combat. Lui qui avait subi un entrainement extrêmement dur, il pouvait facilement battre ces dissidents. Les hurlements de terreur et de douleur, se mêlèrent aux tintements métalliques des armes, tandis que le feu crépitait et brulait la plupart du terrain.
Sa mère était là, face au chef du village, et se battaient comme des forcenés. Ce jour-là, il n’osait pas la rejoindre pour lui prêter main forte alors qu’elle perdait du terrain face à la force de son adversaire.
– Non, pas ça... murmura Allen.
Il allait le revivre. Ce moment le plus douloureux de sa vie. Sa mère subit une attaque qui la blessa et lui fit perdre son arme. Même avec ses pouvoirs du vent, le feu du chef était bien plus puissant. À cette époque, Allen aurait pu l’attaquer dans le dos, mais il resta là, figé par la terreur.
Mais à nouveau, il resta spectateur quand la lame du chef s’abattit sur sa mère. Dans un dernier râle, son regard se posa sur son fils, en larme, sachant qu’elle ne le reverrait plus jamais. Il ne savait toujours pas si elle était triste de partir avant lui, ou si elle le maudissait de ne pas être intervenu. Que pouvait-elle penser d’un fils aussi faible ? Il ne le savait toujours pas aujourd’hui.
Allen s’élança devant le corps inerte de sa mère. Il s’agenouilla pour la prendre dans ses bras, mais la brume ne l’autorisa pas. Il vit seulement la version de lui plus jeune pleurer de tout son être. Il assista alors à son côté le plus sombre.
L’adolescent se releva, gagné par une rage qu’il ne contrôlait pas. Avec son arme et ses pouvoirs, il vola et virevolta autour du chef pour le lacérer de toute part. Mais ce ne fut pas tout. Allen se voyait massacrer tout le monde. Son clan, comme celui adverse, jusqu’à ce qu’il ne restât absolument plus personne. Hormis lui, recouvert de sang. Les nerfs à vif et la respiration haletante, il hurla alors que la pluie venait s’abattre sur son massacre.
La brume disparut. Allen se remémora ce souvenir difficile qu’il essayait tant bien que mal d’enterrer, et se mit à pleurer.
– Je suis tellement désolé… murmura-t-il.
La voix de sa mère résonna de nouveau. Elle lui répéta qu’il était faible. Qu’il n’était qu’un traitre et un moins que rien. Un mal de tête frappa Allen au point de hurler de douleur. Les mains posées sur le crâne, il se tira les cheveux en criant. Il voulait que tout s’arrête.
– Tu vas la trahir ! répéta Loreil.
Allen secoua la tête.
– Tu vas trahir Noria ! cria-t-elle encore plus fort
Allen beugla de tout son être. Il voulait étancher cette colère qu’il avait contre lui-même. Il se détestait, mais il avait juré de rester auprès de Noria. Il l’aimait. Jamais il ne pourrait la trahir. Mais cette voix, celle de sa mère, continuait de lui répéter le contraire. Qu’il n’était qu’un menteur qui semait la mort autour de lui.
Allen s’effondra par terre, en larme, à bout de force…
Il voulait que tout s’arrête.
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