Incident au château de Rengaid

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Lorsque le groupe quitte la bilbiothèque, le soir est tombé. La lune et les éclairages répartis dans la ville et dans les champs apportent suffisamment de luminosité pour que nos compagnons puissent avancer sans difficulté. Le groupe se met en route pour les champs de Main d’Argile, Mak et Mapoo restent en retrait et se cachent dans les champs. Il est encore trop tôt pour leurs heures de travail. G’d’ni et Passion trouvent facilement Main d’Argile, surprise de les voir arriver si tôt. L’Ygwan et la Felin argumentent souhaiter prendre connaissance avec les légumes et faire quelques heures supplémentaires. Main d’Argile accepte, septique de tant d’enthousiasme. G’d’ni et Passion commencent à travailler. Les courgines sont un type de courge à la peau jaune et la chair turquoise. G’d’ni en goute un morceau, le gout est doux, ce n’est pas mauvais. La nuit est calme lorsque, soudain, une puissante explosion retentie au loin. G’d’nissing et Passion d’Ecorce relèvent la tête. Mak et Mapoo se sont relevés, prêt au combat. L’explosion est survenue à l’extérieur des champs. De la fumée s’échappe du château, visible derrière le pont. Nos quatre compagnons se pressent pour rejoindre la zone endommagée. Alors que le groupe arrive aux portes du Château, ils sont interceptés par les gardes.

- « Halte-là ! La zone est interdite aux civils ! »

- « On vient pour filer un coup de mains. » dit G’nissing de sa voix mielleuse.

- « On a la situation bien en mains. » les gardes ne font aucun geste pour les laisser entrer.

- « Et que s’est-il passé ? » demande Mak’ Eshka’Rey en les dominant de toute sa hauteur.

- « Euh… une explosion à la Morphonderie. » répond l’une des gardes, moins sûr de lui.

- « Dans ce cas, il va falloir nous laisser passer. Ça ira plus vite avec plus de main d’œuvre. Nous avons déjà vu la Morphonderie, notre aide vous sera précieuse. » reprend Mak d’un ton sans appel. Mapoo roule distraitement les muscles de ses épaules derrière lui.

- « Hum… Oui… et bien, d’accord. » finit par céder l’un d’entre eux. « Milanonilassae, va vous escorter. »

Suivant le guide, les quatre compagnons pénètrent dans le château. Si l’architecture est ancienne et de confection mélodienne, l’ameublement et la décoration sont tout ce qu’il y a de moderne. Le sol est lustré et pas un gramme de poussières n’est décelable. Milanonilassae les conduit jusqu’à la Morphonderie. La vaste usine regroupe un ensemble de machines complexes et au fonctionnement assez incompréhensible. Une bonne partie de l’atelier est sans dessus-dessous, soufflée par l’explosion. Les débuts d’incendies ont déjà été maitrisé. Les ouvriers et des morphs sont déjà en train de nettoyer. Milano confie des balais à chacun des itinérants et ils se joignent à la main d’œuvre. Passion d’Ecorce tout en balayant s’éloigne discrètement du groupe. Elle laisse son regard errer alentour à la recherche de tous indices suspects et a dans l’idée de fossé compagnie aux ouvriers pour explorer le château. Elle passe habillement sous le nez d’un garde sans éveiller de soupçon mais est rattrapée par un Morph juste avant la sortie.

- « Veuillez rejoindre le groupe de nettoyage, s’il vous plait. » prononce la voix mécanique s’échappant d’un visage défiguré par une mandibule robotique.

- « Euh… Je dois aller balayer l’entrée, c’était tout sale. Je reviens juste après. » tente Passion.

- « Veuillez me suivre. » reprend le Morph d’une voix robotique, son œil robotique gauche faisant la mise au point et passant au rouge.

Reboutant que le Morph ne soit muni d’un laser et ne voulant pas attirer l’attention, Passion suit docilement le Morph et rejoint les autres. En passant devant le garde, elle l’entend pousser un grognement mécontent. Par la suite, il ne la lâche plus du regard. Le Morph est déjà retourné à ses occupations. Quelques minutes plus tard, un autre garde se présente à la Morphonderie. Il rejoint son collègue. Après quelques chuchotis, ils appellent les itinérants.

- « Le seigneur Daren veut vous voir. Suivez-moi. » le ton est sans appel, implacable.

Déposant leurs balais, les quatre compagnons le suivent hors de la Morphonderie et dans les couloirs du château. Il s’arrête devant une porte, ouvre la porte et s’efface pour les laisser entrer. Il s’agit d’une chambre richement décorée, munie de tentures aux murs et d’un imposant lit à baldaquin. Sur le matelas, gît un homme estropié de la jambe droite. Le groupe découvre avec effroi que le bras droit de l’homme s’est transformé en pierre jusqu’au niveau du coude. La pierre s’efface alors pour laisser apparaitre de la chair humaine normale. Il ne fait aucun doute qu’il ne s’agit pas d’une armure ni d’une quelconque opération chirurgicale volontaire.

- « Bonjour Aventuriers. Je suis Daren, seigneur de ce château. J’ai été informé de votre présence et de votre proposition d’aide à la suite de l’explosion. Un regrettable accident… Merci d’être venu à ma demande. » se présente l’homme, d’une voix lasse.

- « C’est un honneur et même un privilège de rencontrer une si admirable personne et d’être ainsi admis dans ce splendide édifice… » commence G’d’nissing d’un ton mielleux.

- « Suffit, ces simagrées. » le coupe Daren.

- « Seigneur Daren, que vous est-il arrivé ? Qu’est-ce qui vous a fait ça ? » demande Passion d’Ecorce avec compassion.

- « Je ne saurai vous répondre. Ce mal est apparu depuis quelques jours, il progresse depuis… C’est pour cela que je vous ai fait mander. Vous avez proposé votre aide, je n’ai que faire de la Morphonderie aujourd’hui. Aidez-moi à mettre un terme à ce vil enchantement, je saurai vous récompenser. » promet le seigneur.

- « … » G’d’nissing prend un air absent puis s’adressant à Daren sur le ton de la confidence et posant sa main rugueuse sur celle du seigneur. « Si vous avez tenté cela aussi, vous avez tout tenté. »

Percevant la méfiance de Daren et le sentant se raidir légèrement à son contact, l’Ygwan sent que le maître des lieux ne leurs dit pas tout. Il poursuit.

- « Quand on a perdu ses clés, on vérifie les endroits habituels puis on se tourne vers l’impensable. Peut-être ici sommes nous la solution annexe à votre problème. » Il laisse sa phrase en suspend pendant un instant mesuré et ajoute gravement : « vous êtes condamnés, laissez-nous essayer. »

- « Faites comme bon vous semble. »

- « Vous devez nous dire tout ce que vous savez. » insiste G’d’ni.

- « Je suis lasse… » poursuit Daren en détournant le visage.

- « Nous demanderons à Main d’Argile. » la menace est à peine voilée dans la voix de l’Ywan dont la patience se tarie.

- « Il n’y a rien entre nous… Elle apaise… »

- « Main d’argile a des passe-droits, nous essayons de comprendre. » dit Mapoo, sa voix est basse mais son ton grave semble raisonner dans la chambre.

- « J’ai autre chose à faire que gérer les problèmes des gueux ! » commence à l’énerver Daren.

- « Ne pensez-vous pas que c’est justement de là que vos problèmes pourraient venir ? » interroge G’d’ni.

- « Pensez ce que vous voulez. Cessez de m’importuner. Garde ! Que l’on remette à ces jeunes gens les laisser passer pour le château et qu’ils aient le passage gratuit sur le pont. » ordonne Daren, mettant fin à la discutant. Malgré sa réticence à parler, il signe sa volonté de ne pas entraver les démarches du groupe.

Après avoir quitté la chambre du seigneur, les itinérants arpentent les couloirs, explorant les salles, interrogeant les serviteurs… Ils finissent par rencontrer l’intendant. G’d’nissing prend les devants :

- « Qu’arrive-t-il à votre patron ? » demande-t-il de but en blanc.

- « … Le problème sera réglé dans quelques jours et ce ne sera pas plus mal… » répond-il après avoir vérifié qu’il n’était pas à porté d’oreilles inopportunes.

Selon lui, le seigneur Daren est d’humeur changeante ces derniers temps, et il reçoit de nombreuses visites de Main d’Argile. Le Majordome ne semble, cependant, pas connaitre l’objet de leurs rencontres. Passion d’Ecorce et G’d’nissing posent quelques questions sur la Morphonderie.

- « Je sais juste que nous récupérons les corps des accidentés et de ceux qui vendent leurs corps . De pauvres âmes sans ressources suffisante pour vivre décemment. Mais c’est plutôt le Responsable qui s’occupe de la Morphonderie. Il habite dans l’Aile Ouest. »

Avant de prendre congés, le Majordome conduit les quatre compères aux appartements qui leur ont été attribués pour la nuit. Alors que le Majordome s’éloigne, Mapoo regarde par la fenêtre du château donnant sur la ville. La nuit est tombée. Au loin, des lueurs rouges s’élèvent vers le ciel. Le Woon prévient ces compagnons, tous se penchent à la fenêtre.

- « Un incendie ! Mais c’est la localisation des champs de Main d’Argile ! » s’exclame Passion d’Ecorce.

- « Il faut y aller ! » reprend G’d’nissing.

- « Attendez. Rien ne nous dit que ce n’est pas une diversion. Quelqu’un doit rester au château pour continuer à investiguer. » dit Mapoo calmement.

- « Séparons-nous dans ce cas. Je reste avec le Woon. G’d’nissing et Passion d’Ecorce, retournez au village. » tranche Mak Eshka’Rey.

Juste avant de partir avec le Felin, G’d’ni avertit ses compagnons restant au château.

- « Le prince Daren porte un collier serti d’un cristal qui pue la nécrose. Soyez prudent ! »

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