Enquête et Incendie
Le Woon et l’Ygwan se retrouvent seuls, chacun bien décidé à continuer leur enquête. Rapidement, leurs divergences de méthode s’affrontent. Mak, plus impatient, pense obtenir des réponses par la force. Les stratégies qu’il expose au Woon sont empreintes d’intimidation et de violence. Mapoo pour sa part préfère enquêter sur l’Intendant et procéder doucement et consciencieusement pour ne pas éveiller les soupçons. Finalement, Mak est contraint de suivre Mapoo, le Woon reste impressionant avec ses deux mètres et comme ceux de son espèce, bien que placide il reste un adversaire redoutable et buté sur ses idées. Les deux compagnons traversent le château et retrouve le bureau de l’Intendant. Ils se heurtent à une porte close sans réponse.
- « Défonçons la porte ! » s’exclame Mak.
- « Non. On va demander la clé. » répond Mapoo, toujours aussi calme en se détournant de la porte.
Mapoo remonte le couloir, suivi par Mak grommelant que tout ceci n’est qu’une perte de temps. Au détour d’un couloir, ils rencontrent l’Intendant. Préférant enquêter plutôt que l’interroger directement, le Woon demande poliment.
- « Une odeur de gaz a été déclarée comme provenant de votre bureau. Nous avons été appelés pour tirer ça au clair et faire les réparations nécessaires. Donnez-nous les clés. »
Un peu abasourdi par la demande et pressé de questions par un ouvrier au sujet des dégâts de la Morphonderie, l’Intendant ne se méfie pas et confie le fameux sésame au Woon. De retour dans le bureau, la porte est aisément déverrouillée. La pièce est sobre, encadré de nombreuses étages, un bureau imposant trônant au centre et sur lequel repose plusieurs parchemins en désordre, un ordinateur permettant l’accès à arpèges et quelques livres. Mapoo monte la garde à l’entrée. Mak furette entre les ouvrages et finit par s’emparer d’un livre de comptes. Après quelques minutes d’examen, il ne repère aucune transactions anormales. Il poursuit ses recherches et trouve le registre des passages. Un détail attire son attention. Il y a quatre jours, la mention « anonyme, visite de courtoisie » est griffonné sans plus de détails. Il s’agit de la seule visite de ce genre. Toute autre entrée a consigné avec précision l’identité du visiteur. Mak embarque le livre et suivi de Mapoo, retourne trouver l’Intendant. Lui mettant la page sous les yeux :
- « C’est qui anonyme ? » son ton est féroce.
- « Vous n’avez aucun droit de consulter ces archives ! » s’indigne l’Intendant.
- « C’était ouvert à la page là. » répond simplement l’Ygwan, en sourire carnassier sur le visage.
- « Je ne vous crois pas ! Je vais appeler la garde, Daren sera informé de vos agissements ! »
- « Calme ! » s’exclame le Woon avec autorité. « Nous sommes mandés par le Prince Daren pour trouver son assassin. Nous avons carte blanche. » conclue-t-il montrant le laisser passer confié par les gardes de Daren.
L’intendant s’apaise petit à petit. Concernant l’anonyme en visite il y a quatre jours, il ne se souvient que du fait que l’individu était encapuchonné et qu’il était impossible de voir son visage. Il avait une voix masculine étrange… Sentant qu’il n’en saurait pas plus, Mapoo réoriente ses questions vers le collier du Prince. Malheureusement, l’Intendant n’en a que faire et dit ne pas se souvenir de l’avoir vu. A bout de questions et ne parvenant plus rien à tirer de l’Intendant, Mapoo et Mak le laissent partir. Ils se retrouvent seuls dans le couloir, en pleine nuit dans le château. Quelque chose se trame, l’enquête doit se poursuivre.
°°°
Pendant ce temps, Passion d’Ecorce et G’d’nissing ont rejoint les champs de Main d’Argile. La Féling est en pleure, complètement dépassée par les évènements.
- « Mes champs ! Mes belles courgines ! Non, nooon ! C’est un désastre. » crie-t-elle.
Les ouvriers tentent de contenir le feu, chacun courant en tout sens, apportant de l’eau. Quelques habitants de la ville se sont approchés pour voir ce qu’il se passait. Le désordre est complet. G’d’nissing prend en main les opérations. Il organise une chaine pour le portage de l’eau. Passion d’Ecorce ameute les passants et les invite à aider. Bientôt, les chacun fait sa part. Les minutes puis les heures passent. L’incendie est contenu puis régresse. Une fois la situation apaisée, G’d’ni et Passion se rapprochent de Main d’Argile. La Féling a fini par sécher ses larmes. Elle est maintenant dans une rage folle.
- « C’est Toxar ! Ce jaloux, ce cupide ! Cet ordure a brûlé mon champ ! Je vais lui rendre la monnaie de sa pièce ! Il va voir ce que ça fait de voir brûler son dur labeur ! Qui est avec moi ? » s’exclame-t-elle.
- « On n’est pas assez payé pour ça. » dit G’d’ni.
- « Je vous offre 800 credos chacun. Avec vous dans mes rangs, les autres suivront ! »
- « Vous n’avez aucune preuve qu’il soit à l’origine de l’incendie. » reprend Passion, sévère.
°°°
Mapoo et Mak ont poursuivi leurs recherches. Après le départ de l’Intendant, ils se sont rendus à la Morphonderie et ont retrouvé le Responsable. Mak prend les rênes de l’interrogatoire.
- « Comment marche-t-elle votre Morphonderie ? D’où viennent les corps ? »
- « Les corps nous sont envoyés par les différents hôpitaux de la région. »
- « Ouais. Vous n’êtes pas sans ignorer qu’il y a eu des disparitions dans les champs de la ville. Les paysans et les itinérants ça ne ferait pas de bons corps par hasard ? » demande Mak, Mapoo faisant jouer ses muscles derrière lui.
- « Non, non. Pas du tout. C’est impossible. »
- « Montrez-nous le registre dans ce cas. » Mak sort son arme à feu, la pointant vers les côtes du Responsable. Le visage de celui-ci pali.
- « Ce… C’est impossible. Les régistres ne… ne sont p… pas sur pl… place. L… Elles sont gérées par les re… ressourcesss anthéennes. » Mak presse un peu plus fort son arme entre les côtes de l’homme. « Je… ne sais rien. Je veux juste effacer mon passé en travaillant sous les ordres des grandes familles. »
- « Merci pour ta coopération. » murmure l’Ygwan en rangeant son arme.
Le Woon et l’Ygwan retournent voir le Prince Daren. Lorsqu’ils entrent dans la chambre du seigneur, ils constatent immédiatement que la pétrification s’est poursuivie et s’étend maintenant à l’entièreté de son bras droit et à sa main gauche.
- « Qui est l’homme à la capuche ? » demande Mak à brûle pour point. Daren détourne le regard, serait-ce de la honte que l’Ygwan et le Woon peuvent lire sur son visage.
- « Fermez la porte, je vous prie. » Mapoo la ferme d’un coup d’épaule. « Le désespoir peut faire faire bien des choses… Et pas toujours très éthique. J’ai fait un pacte avec un Spectre pour ne plus être maudit. » poursuit Daren en désignant le collier pendant à son cou.
- « Que leur avez-vous promis ? » demande Mapoo, une once de colère se devinant dans sa voix.
- « J’ai autorisé les spectres à occuper la forêt, ils peuvent passer le pont la nuit. »
- « Qui est le Spectre avec qui vous avez noué un pacte ? » le ton de Mak est acerbe, tranchant.
- « Antarax… Il se nomme Antarax. »
Daren décrit ensuite le fonctionnement de la Morphonderie et quelques notions sur la hiérarchie des grandes familles. Il conclue en disant :
- « Nous ne sommes pas responsables de l’avant révolution… »
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