Le maléfice de la Terre

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De retour aux villages, le groupe se hâte de retrouver Main d’Argile. Ces quelques heures toute seule, lui ont laissé le temps de se monter la tête contre Toxar. Elle est de nouveau rongée par son désir de vengeance.

- « Maintenant, ça suffit ! Nous avons des preuves que les Nécrosiens rodent. L’Elémentaire de Feu les a vu ! »

- « Un Elémentaire de feu ?! Aux armes ! Aux armes ! » s’affole la Felin. Mapoo et Mak ressère la garde autour de Main d’Argile tandis que G’d’ni et Passion la force à se calmer et à écouter leur version des faits.

- « L’Elémentaire est prêt à protéger les champs contre quelques courgines. Il est pacifiste. »

- « Et alors ? En admettant que je vous crois, qu’est-ce qu’il pourrait bien faire ? »

- « Vous n’avez pas un problème de Nécrosiens par hasard ? » reprend G’d’ni, moqueur.

- « Il n’y a pas de Nécrosiens ! » répond la Felin, quasiment hystérique.

- « Nous allons tout vous expliquer. » dit Passion d’Ecorce la voix douce et rassurante.

Pendant de longues minutes, l’équipe reprend les véritables raisons de leur présence dans la ville, les découvertes faites au château, dans les champs et à la mine. A la fin de leur récit, Main d’Argile a le regard perdue… Elle doute, se noie dans les informations.

- « Des Nécrosiens… Ce serait dramatique… L’Elémentaire… Jamais les habitants ne l’accepteront. Ça ne s’est jamais fait… »

- « On peut t’emmener le voir, si ça te rassure. Il a dit qu’il accepterait contre quelques courgines. Il défendra le village, c’est votre meilleure chance. » insiste G’d’ni.

- « … peut-être. »

- « Imaginez un pacte Courgines-Radines pour la défense de la ville. Si vous vous alliez avec Toxar, le coût en courgines pour l’Elémentaire serait moindre grâce aux Radines de Toxar. En échange, les taxes de Toxar seraient réduites. » ajoute G’d’ni, persuasif.

- « … » Main d’Argile garde le silence, elle est plongée dans ses pensées.

- « Nous allons te laisser réfléchir en nous accompagnant voir Toxar. Le mieux est d’en discuter tous ensemble. » conclut G’d’ni.

Incapable de protester, Main d’Argile se laisse mener par le groupe jusque chez Toxar. Le Draken en la voyant arriver, s’énerve. Il fulmine et s’avance d’un pas menaçant vers le groupe. Main d’Argile commence à faire demi-tour.

- « C’est impossible avec lui. » murmure-t-elle en se détournant.

G’d’ni la rattrape par le bras.

- « Laisse-nous une chance. »

Passion d’Ecorce s’avance vers Toxar.

- « Calme-toi, nous… »

- « Assez ! Quel manque de respect et quel toupet de l’amener ici ! »

Le Darken se fait menaçant, roulant des muscles. Mapoo s’interpose devant Passion d’Ecorce. Il donne un coup de poing sur le thorax du Darken. Celui-ci ne bouge pas d’un poil. Un seconde passe dans le silence, puis le Darken sourit :

- « Je me souviens de toi ! Si tu es avec eux, j’accepte de t’écoute. »

- « Merci, Toxar. Nous avons une proposition à te faire. »

- « Un accord commercial extrêmement prolifique pour chacun de vous pour être plus exacte. » reprend G’d’ni.

- « Grr. » Toxar lance un regard noir à l’Ygwan qui tient toujours par le bras la Felin.

- « Vous n’êtes pas sans ignorer que des Nécrosiens viennent roder la nuit dans les environs. »

- « Quoi ?! » s’exclame Toxar, stupéfait.

- « Ils arrivent par le pont, il leur est libre d’accès… C’est une histoire complexe. »

Après l’exposition des faits principaux et des conditions de l’accord, Toxar reprend, les bras croisés sur le torse :

- « Quel est l’intérêt pour moi. Je perds mes précieuses Radines pour protéger le champs de Main d’Argile. Ce n’est pas moi qu’ils ont attaqué que je sache. »

- « Nous allons négocier avec Daren une diminution de vos taxes. » La bouche du Darken s’étire en un rictus d’un quart de seconde.

- « Il n’acceptera pas. »

- « Si nous arrivons à le guérir, on pourra négocier cette diminution, tout à fait aisément. » affirme l’Ygwan.

- « Il est mourant. » reprend Toxar d’un ton sans appel.

- « Comment pouvez-vous en être si sûr ? » demande G’d’ni d’un air suspicieux.

Le Darken reste évasif. Alors que l’Ygwan pose des questions sur la maladie qui ronge le corps du Prince, les tics agitant la bouche de Toxar s’amplifient. Le Darken résiste, refuse de dire ce qu’il sait. Finalement, il cède sous les menaces de G’d’ni.

- « Depuis l’augmentation des taxes, je suis pris à la gorge. Ma famille… Mon père, enragé par mon sort, a lancé une malédiction au Prince pour le punir de sa cruauté. C’est un rituel lié à la terre, très ancien. Il entraine une pétrification lente et progressive du corps. »

Après un nouvel interrogatoire, Toxar avoue ne pas savoir où est son père et reconnait être lui-même en capacité de défaire le maléfice en deux jours si la maladie du Prince n’est pas trop avancée. Il accepte à demi-mots l’accord commercial proposé.

°°°

Le groupe se rend au château accompagné de Toxar et Main d’Argile qui s’évitent du regard. Les gardes nous arrêtent à l’entrée. Ils refusent de laisser passer Toxar qui ne bénéficie pas d’un laisser-passer. Passion d’Ecorce se fait féline et négocie avec les gardes. Cédant à ses charmes, ils baissent les armes. Une fois dans la chambre, les aventuriers constatent la terrible avancée de la pétrification. Daren a maintenant toute la petite basse du corps jusqu’à la base du buste transformée en pierre.

- « Que faites-vous ici ? demande-t-il, agressif.

- Nous venons vous sauver. »

Le Prince contemple chacun des intrus avec méfiance. G’d’issing explique le plan au Prince.

- « Barf, faites ce que vous voulez, de toute façon ça ne peut pas être pire. » Dit Daren en haussant les épaules.

- « C’est sûr. » renchérit Mak dans le fond de la salle.

Toxar s’approche de Daren et l’examine pendant quelques minutes. Il contemple la silhouette de l’homme et palpe certaines zones. Finalement, il se relève.

- « Mort dans cinq jours.

- Humpf… » grommelle Daren, mécontent.

- « Qu’est-ce qu’on fait ? » demande Passion d’Ecorce.

Toxar explique une partie de son rituel. Il a besoin d’un objet lié à la terre. Après s’être creusé la tête pendant quelques minutes, Mapoo sort de la chambre sans une explication. Il revient quelques minutes plus tard, les mains tenant une bonne poignée de terre, il en trace un cercle au sol autour du lit.

- « Cela conviendra. » approuve le Darken.

Toxar s’installe, ferme les yeux et marmonne des paroles incompréhensibles. Le rituel a commencé. Le Woon se joint à lui, peut-être qu’avec son aide, il parviendra à accélérer le processus. Le reste du groupe se concerte sur la suite des opérations.

- « Il faut nous séparer. Va chercher l’Elémentaire, Passion d’Ecorce. » dit G’d’nissing.

- « Seule ? »

- « Une grande Féling comme toi n’a quand même pas peur d’aller seule dans une mine ? » reprend Mak d’un ton sarcastique.

La Féling s’indigne puis quitte la pièce.

°°°

Mak, G’d’ni et Main d’Argile regagnent au village. Il reste énormément de travail à faire pour remettre les champs en état. Hom-28 a déjà repris le travail ainsi qu’une partie des ouvriers. Mak et G’d’ni se joignent à l’effort collectif. Ils passent la charrue, retourne la terre, et replante des graines de courgines rang après rang. G’d’ni jette plusieurs coups d’œil à Hom-28 qui semble assez ralentit. Au bout d’un moment, l’Ygwan s’approche du Morph. Il le gratifie d’une tape amicale sur l’épaule.

- « Alors Hom-28 qu’est-ce que t’arrive ?

- Il ne m’arrive rien, je suis mort.

- D’accord, mais quelque chose te préoccupe.

- Je pense toujours aux champs… Et si c’était moi qui provoquais tout ça…

- Mais non, c’est un élémentaire de Feu, ça n’a rien à voir avec toi. Désolé, nous avons oublié de t’avertir.

- Vraiment ? Je suis innocent ? Oh Merci ! Merci ! » Le Morph semble soulagé et reprend son travail de plus belle.

°°°

Passion d’Ecorce a eu le temps de gagner la mine. Elle s’arrête à l’entrée de la grotte pour reprendre son souffle, la paume de sa main appuyée contre la paroi rocheuse. Une fois remise, elle pénètre dans la mine. Tout est aussi silencieux qu’à son premier passage. Jamais elle ne le reconnaitra devant les Ygwans mais elle se sentait tout de même plus rassurée lorsqu’ils se déplaçaient en groupe. La force colossale du Woon lui apportait aussi un certain sentiment de sécurité. Elémentaire de Feu émerge d’un des couloirs. Il a entendu le pas de la Féling et l’ayant reconnue il est venu à sa rencontre. Passion lui explique comme elle peut l’avancée du marché. Il lui faut encore pas mal de temps pour convaincre l’Elémentaire. La créature a beau être immense et puissante, elle se révèle avoir un caractère inquiet et timide. Il a peur de la réaction des villageois ou de faire des dégâts dans le village sans le vouloir. Passion le rassure comme elle peut. Elle lui promet de prévenir la population avant de le faire venir. Il finit par accepter. En quittant les lieux, Passion trouve deux petites pierres précieuses aux reflets verts. Elle les glisse subrepticement dans sa poche puis prend la direction du village.

°°°

Depuis la chambre de Daren, les incantations de Toxar se poursuivent. La pétrification semble ralentir, peut-être même stagne-t-elle. Le Woon tout en restant en communion avec le rituel de la terre, maintient un état de veille suffisant pour surveiller les environs. Il perçoit plusieurs aller-retours dans le couloir. Il a comme un pressentiment… Quelque chose cloche…

°°°

La Féling a rejoint le village. Dans les rues, entre les échoppes, chacun vaque à ses occupations. Comment attirer l’attention d’un s’y grand nombre ? Après quelques instants de réflexion, Passion se rend à la Mairie. Elle entre dans un vaste hall. Après un bref coup d’œil au panneau d’orientation, elle gagne d’un pas décidé le bureau de la secrétaire générale.

- « Bonjour Madame. J’ai besoin d’un micro.

- Et moi, de vacances au bord de la mer. Non mais ! Ne croyez pas qu’on puisse obtenir absolument tout ce que l’on veut simplement en le demandant. Il faut des autorisations.

- Daren m’envoie. »

La Féling soutient le regard scrutateur de la secrétaire. Elle ne cille pas. La secrétaire soupire.

- « Je vais voir ce que je peux faire… »

Elle s’éloigne faisant résonner le claquement de ses talons hauts dans le couloir. Elle revient quelques minutes plus tard. Le maire étant occupé, elle oriente la Féling vers l’administré principal. Une fois dans le bureau de l’administré, un mélodien de haute stature, Passion explique avoir obtenu un accord du Seigneur Daren pour la protection du village par un Elémentaire de Feu. L’administré s’agite, l’idée ne lui plait pas, mais comment refuser les décisions de la principauté.

- « Dans ce cas, vous ferez vous-même l’annonce en place publique au micro. Je m’occupe de rassembler tout le monde et de l’installation du matériel. Par contre, si la foule se rebelle face à une telle décision, vous serez seule. »

Passion d’Ecorce rejoint les deux Ygwans dans les champs pour la fin de l’après-midi. Elle se met à part afin de préparer son discours. Quand le soir vient, la troupe se rassemble en place publique. Tous les habitants semblent s’être déplacés. Chacun murmure à son voisin, interrogeant ou faisant des pronostics sur les raisons d’un rassemblement dans une telle hâte. Le Maire s’avance sur l’estrade, il salue la population et présente la Féling. Passion s’avance, presque timide. Heureusement, Yadyao l’armimale ailé toujours perchée sur son épaule sifflote dans son oreille, lui prodiguant des encouragements. Passion prend le micro et s’éclaircit la gorge.

- « Peuple d’Axiol ! » sa voix est forte et résonne dans le micro. Un frison de surprise parcourt son échine. Elle laisse l’écho se perdre et poursuit. « Des nécrosiens sont parmi vous. Ils envahissent vos terres, saccagent vos récoltes la nuit. Le mal s’est insinué est sein de la belle ville d’Axiol. »

La foule s’agite, des murmures hostiles montent, les gens se dévisagent, mal à l’aise. Au loin, on entend les pleurs d’un jeune enfant. Le Maire s’avance vers la Féling, main tendue pour lui reprendre le micro. Passion d’Ecorce se ploie avec grâce, fait un bond de côté et poursuit :

- « N’ayez crainte ! Nous avons la solution ! Votre bon seigneur Daren nous a trouvé un allié de poids. Aucune créature ne pourra lui résister, il sera votre protecteur et ainsi Peuple d’Axiol vos enfants seront en sécurité, votre sommeil sera apaisé, le mal reculera et la ville retrouvera sa quiétude. Votre gardien est un Elémentaire de Feu qui viendra patrouiller les nuits autour de la ville.

- Comment savez-vous qu’il ne nous attaquera pas ? s’élève une voix parmi la foule de spectateurs.

- Je l’ai rencontré à plusieurs reprises, j’ai pu échanger avec lui, m’assurer de la purement de son âme. Il est pacifiste, désireux d’une alliance. »

Les questions se poursuivent pendant de longues minutes. Le peuple est assez sceptique, inquiet des dégâts et de la dangerosité de la créature. Finalement, à force d’arguments, de négociations et de fermeté, les questions se tarissent, les habitants écoutent la Féling et commencent à accepter l’idée d’une alliance avec l’Elémentaire. Ils acceptent d’instaurer un couvre-feu, ainsi l’Elémentaire pourra traverser la ville sans risquer de blesser qui que se soit.

°°°

A l’issue de la présentation, Mak, G’d’ni et Passion se rendent à l’Auberge de la ville. Ils dégustent un canon de la bière du coin, se félicitant de cette avancée. Passion contacte Mapoo, resté au château. Le rituel de guérison se poursuit. Le Woon semble inquiet et fatigué. Les trois compères décident de le rejoindre. Arrivé au château, un tour de garde s’organise afin de permettre à Mapoo de se concentrer exclusivement sur le rituel sans s’occuper de la surveillance. G’d’ni prend le premier tour de garde, tandis que Mak et Passion s’endorment pour quelques heures. G’d’ni s’installe près de la porte, ses yeux reptiliens guettant l’entrebâillement de la porte, son esprit suivant les méandres du Shaan. Au bout d’une bonne heure, G’d’ni sent son esprit le guider vers le garde situé dans le couloir. L’Ygwan sonde son esprit. Il est surpris de constater que l’âme du garde est réfractaire à cette inspection, il semble tendu, agité. « N’est-il pas content que son maître soit guéri ? » s’interroge l’Ygwan. G’d’ni se déplace alors d’un pas vers la gauche et annonce d’une voix bougonne, suffisamment forte pour que le garde l’entende :

- « Quelle tuile de devoir rester éveillé pour ce con. »

Le garde n’exprime aucune réaction, son regard reste impassible, fixé droit devant lui. G’d’ni ne parvient pas à entrer en relation avec lui. Voyant que le garde ne fait aucun geste suspect, il reprend son tour de garde et ignore le garde jusqu’à la relève. Au tour de Passion d’Ecorce, la Féling s’installe à côté de son Arénis. Elle écoute le chant discret de son Yadyao. Au milieu de son tour de garde, elle croit voir passer une ombre de l’autre côté de la porte. Passion se lève lentement, se glisse de l’autre côté de la porte. Il y a quelque chose d’anormale dans l’air. La Féling n’aime pas du tout ce ressenti. Cependant, le couloir est vide hormis le garde qui n’a pas bouger depuis tout à l’heure. Passion est bien soulagée lorsqu’elle passe le relai à Mak. L’Ygwan se balade dans les couloirs en fin de nuit mais ne perçoit rien sortant de l’ordinaire. Lorsqu’il réveille Passion au petit matin, il a un sourire moqueur.

- « Alors on a peur de son ombre, Passion ?

- Il y avait quelque chose Mak. J’en suis certaine. Se défend la Féling.

- Oui, oui. Allons voir où en sont Toxar et Mapoo dans leur rituel. »

Bougonne, la Féling rejoint ses comparses au chevet du Seigneur Daren. Elle est un peu déçue lorsqu’elle constate qu’il n’y a pas de grande avancée. Seule chose positive, la pétrification ne progresse plus. Le groupe décide de se séparer. Mapoo poursuit le rituel tandis que Mak assure sa protection. Pendant ce temps, Passion et G’d’ni partent explorer le château. Les deux shaanistes se rendent vite compte que l’ambiance est pesante. Malgré leurs sensibilités aux voix du shaan, il est difficile de préciser leurs ressentis. Peut-être est-ce quelque chose d’origine magique ou alors nécrotique… Ils trouvent l’intendant errant dans un couloir. En les voyant, l’homme soupire.

- « Ah… Encore vous.

- Nous avons de bonnes nouvelles ! Daren sera bientôt tiré d’affaires. s’exclame G’d’issing, d’un ton enjoué.

- Pfff… Je le croirai quand je le verrai. Les meilleurs médecins n’ont rien pu faire pour lui. Répond l’intendant en faisant la moue.

- Il n’y a quelque chose qui ne va pas dans ce château. Commente l’Ygwan en reprenant son sérieux.

- Eclairez-moi, je vous prie.

- Comme… une aura mystique.

- Pardon ?

- Je ne sais pas comment l’appeler.

- Excusez-moi. Vous n’auriez pas constaté quoi que ce soit qui sortait de l’ordinaire ? intervient Passion d’Ecorce.

- Quand on travaille pour les Grandes Familles, on voit toutes sortes de choses suspectes…

- Un exemple récent ? insiste la Féling.

- Il y a bien la personne louche qui est venue voir le prince. Il était encapuchonné, impossible de voir son visage. Et j’ai été surpris de l’absence de traces de pas laissée par son passage…

- C’est un spectre. Conclue G’d’ni, gravement.

- Voyons, voyons. Il n’y a pas spectre ici, Monsieur. Reprend l’intendant, souriant devant les propos insensés de l’Ygwan.

- Ne me croyez pas. Mais vous vous en mordrez les doigts. Ça pue la nécrose ici et ça se répand à toute vitesse ! Il y a un spectre entre vos murs et vous ne voyez rien ! » s’emporte G’d’ni en haussant la voix.

Plusieurs des gardes se retournent vers le petit groupe. L’intendant est assez mal à l’aise. Sur les visages des gardes, on y lit de l’incompréhension, de la peur ou de l’agressivité. Passion pose sa main sur la peau rugueuse recouvrant le bras de G’d’ni. L’Ygwan la regarde, il s’apaise et ensemble, ils retournent dans les quartiers de Daren.

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