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Quelque chose s'était brisé.
L'homme retrouvait des émotions et des pensées oubliées, disparues dans les ténèbres froides et glaciales des derniers jours. Mais alors qu'il claquait la porte derrière lui, il avait enfin l'impression de rentrer chez lui. C'est avec un sourire un peu triste et las qu'il s'élança jusqu'à sa femme pour l'enlacer de toutes ses forces, avant d'aller cueillir ses enfants qui dormaient à moitié, n'ayant rien de mieux à faire en ce tout début de soirée. Surpris d'abord par ce père qui les négligeait depuis peu, ils se mirent à rire à nouveau, toute rancœur à son égard déjà oublié alors qu'il jouait avec eux. Son épouse le regarda faire avec un petit sourire fatigué mais apaisé. Après plusieurs minutes à faire l'idiot avec ses enfants, il retourna la voir dans la cuisine.
- Tu as prévu quelque chose pour ce soir ? Je meurs déjà de faim.
- Non, il est encore bien tôt. Mais je peux déjà commencer à préparer quelque chose. Une envie en particulier ?
- Hm...
L'homme se gratta sa barbe négligée. Une intuition lui vint, et il devint grave aussi vite qu'elle lui vint. Une lueur d'inquiétude apparut dans les yeux de sa femme, mais il ne la vit pas.
- Je m'occupe de t'amener ça. Je sais parfaitement ce que j'ai envie de manger ce soir.
Il embrassa sa femme sur le front puis retourna dans le froid. Ses pas le guidèrent d'eux-mêmes vers la grange, et quelques minutes plus tard, il considérait le porcelet qui aurait dû mourir plusieurs nuits plus tôt. L'animal le regardait avec amour, ayant développé une affection certaine pour cet humain qui s'était occupé de lui tant de fois.
Dans un silence de mort, l'homme prépara tout ce dont il aurait besoin.
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