Paraît qu'après une nuit avec toi, on demande toujours un café serré. Pensée au réveil. L'heure du café. Serré. Et ton nuage de lait.

Prendre le temps de se projeter à demain. Dans quelques heures, je repenserai à mes oublis d'aujourd'hui. Et tout de suite, y suis-je ?

Je rumine, recompte, fouine. Petits et grands carreaux. Bleu, rouge, vert, noir. Effaçables. A tailler. Incassables. Sans bavures. Je suis là, rature d'une rentrée, à détester ce cirque.

Poésie je te sais vitale, je te surprends timide, je te susurre brutale, je t'envie folle, je t'abandonne rêveuse, je te crois visionnaire, je te désire sensible, je t'admire structurée, je t'aime libre dans cet instant déjà évaporé.

Dans cet immense réseau, la solitude donne vertige. Seule au milieu d'une toile en mouvement. Ailleurs. D'autres fils. Sans réponses. Echos. Vibrations. Et quoi ? Juste ma table, mes habitudes, mon âme grise, quelques mots qui débordent. Et vous voir par algorythme me frôler.

Gentil. Intrinsèquement gentil. Croire, sentir que ce ne soit que le seul chemin possible et humain. Sentir, voir, prendre de plein fouet que ce soit une tare. Au final, écrire, et penser "merde". Même les vrais gentils peuvent dire merde. Avec toute ma gentillesse, je dis merde.

Arrondir des angles. Courber l'échine. Prendre cher. Recevoir une leçon de qui n'entends rien. Aucun espace. Une envie de hurler. Les entrailles de mes nuits te crachent à la gueule. A toi, ton jour, ta colère, tes leçons. Et finalement lâcher prise. Je suis d'un autre bois...

Être seule, seule du plus profond de mes tripes n'est pas un choix. C'est une réalité fatale.

Tu as braqué mon amour. Tu me l'as arraché, volé jusqu'à la dernière miette. Depuis je suis à sec. Vide.

Je quitterai cet endroit en te laissant sur un coin de table ronde, mon amour et l'âme de mon violon. Je partirai vide, et muette.