Mercredi 26 juin / 4

4 minutes de lecture

Charlotte

Manu m’a promis un simple aller-retour, mais sans doute qu’ils ont passé en revue le projet, Tim et lui. Je referme mon dossier et monte me coucher. J’attrape un livre au passage, vérifie que les enfants sont endormis. Maxime est bien au pays des rêves, mais Marion lit encore. Je lui envoie un baiser depuis le pas de porte et rejoins notre chambre. Je retire mes vêtements et m’allonge entièrement nue sous la couette, la lumière de chevet allumée et m’offrant suffisamment de luminosité pour ma lecture tout sauf sage. C’est Julie qui me l’a conseillé. Même si j’adore le sexe, le lire dans des romances, je n’avais jamais vu l’intérêt, mais certains auteurs sont vraiment très doués pour me donner sacrément envie et celui-ci ne fait pas exception. J’espère que Manu ne va plus tarder.

Plus l’intrigue avance et plus mes doigts s’impatientent sur mon pubis, évitant de me masturber, ou simplement me caresser mais c’est un vrai calvaire et je réalise que je n’ai pas joui une seule fois aujourd’hui. Ça doit bien faire… oh je ne sais pas… des années que cela ne m’est pas arrivés. Sauf quand je suis malade, mais j’ai heureusement une bonne santé.

Les minutes s’écoulent, le mec dans le livre semble sacrément doué avec sa langue et je dégouline entre les cuisses. J’aimerais bien être l’héroïne. Au moins dans ces quelques pages où il la retourne dans tous les sens et qu’elle hurle son plaisir. Son corps surchauffe et le mien suffoque. Je ne tiens plus. Je redresse mes jambes, écarte les genoux et frotte mon clito fortement. Mon bassin danse en rythme, je ferme les yeux même si je veux lire l’assaut final, mais j’en ai besoin pour me concentrer sur mon plaisir. Un doigt s’enfile dans ma chatte, ça couine, ça slurpe, ça chante la mouille, une douce mélodie que j’adore. Je me redresse, une main se tient à ma jambe repliée et l’autre s’active à me pénétrer. J’ajoute des doigts mais dans cette position, je ne peux pas accélérer ou simplement me remplir comme j’aime. Je cesse, passe la couette entre mes jambes et me frotte contre. L’orgasme gronde sans exploser. Je me dandine, appuie fortement, ajoute un doigt sur le clito et soupire de petits « oui oui… viiiiiite » j’ai besoin de jouir, rapidement. Je ne veux plus prendre mon temps, ni lire mon livre. Je veux JOUIR… et rien d’autre.

Manu choisit ce moment pour entrer dans la chambre et le spectacle que je lui offre le fait d’abord sourire, puis il se rembrunit et sans attendre je fonce sur lui.

— Je te veux… je veux ta queue… remplis-moi Viiiiiiiiiiiiiiite !

— Oh ! Doucement, Charlotte.

— Non… non, pas doucement. Brusquement, vite… vas-y enfonce-toi… viiiiiiite, j’en peux plus.

Il me saisit les avant-bras pour éloigner mes mains de son bas de training que j’avais réussi à descendre jusqu’à mi cuisses. Puis de manière un peu brusque, il me repousse et s’éloigne sans plus un regard. Je manque de réaction et de filtre, je sais bien, mais à ce moment-là, je n’ai qu’une envie, celle de répondre à mon besoin.

— Sextoy ?

— Charlotte… moins fort ! Marion ne dort pas encore.

M’en fous. Enfin non… mais oui, en ce moment, là c’est vrai que j’ai juste besoin d’assouvir cette pulsion et quand je suis dans cet état le point positif c’est bien que cela ne dure pas longtemps.

Je contourne le lit, m’agenouille devant Manu torse nu, se préparant pour dormir. J’attrape son sexe en baissant qu’une petite partie de son pantalon et avant qu’il ne puisse protester, je le gobe profondément dans ma bouche. Évidemment, il hoquète de surprise, mets quelques secondes à réagir, puis se recule en posant une main sur ma tête m’empêchant de le suivre.

— Tu vas te calmer, oui ! C’est un viol ça, Charlotte.

— Un… viol ? Pis quoi encore ? Tu bandes non ?

— Faut-il vraiment qu’on ait cette conversation maintenant ?

— Bordel, ta femme est chaude comme la braise et tu refuses. Je sais pas ce qu’il te faut !

— Un minimum de séduction, de caresses, de baisers. Je sais pas… mais pas d’avoir le sentiment d’être juste là pour te remplir. Je ne suis pas un de tes jouets, je suis ton mari. Ne l’oublie pas !

Et sans plus un mot, il se couche dans le lit, sans retirer le bas de son pantalon et me tourne le dos. Le message est clair. Pas de sexe ce soir. Que vais-je faire ?

Je grimace, retourne de mon côté de la couette, m’allonge, mon état oscille encore la colère et l’incompréhension. Mais ce qui est constant, c’est ce feu qui me consume.

Je grommelle un : « tant pis pour toi » et reprends mes caresses là où je les avais arrêtées. Mais évidemment, j’ai un peu perdu ma libido en route. Même si mon corps réclame, les paroles de mon homme raisonnent encore en tête. Je n’aurais pas dû le brusquer. Il refuse rarement, si je sais être patiente. Mais c’était et c’est encore plus fort que moi. Je glisse mes doigts, agacent mon clito alors que ma gorge soupire mon plaisir. J’écarte les jambes, les resserre, enfonce un doigt, le retire, le lèche et recommence. Il ne peut ignorer ce que je fais dans son dos mais il ne réagit pas. Je ne l’entends même pas respirer. Et s’il se caressait sans moi ? Et s’il avait mis sa main dans son pantalon et qu’il s’astiquait en silence ?

Rien que cette image me redonne de l’ardeur, les picotements m’assaillent et mes soupirs se font plus forts. Je suis certaine que d’une seconde à l’autre, il va rouler sur le dos et je pourrai m’empaler sur sa matraque tendue. Encore une caresse… deux… mon bassin ondule, mes jambes se tendent et dans ce geste je touche les siennes. La couette se soulève brusquement, je retiens mon souffle, il se redresse, se lève et grogne :

— Tu es infernale, je reviendrai quand tu te seras calmée.

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