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Et puis j'ai reçu un coup de téléphone. C'était quelques jours après avoir vu le directeur de LDLN, bien que je n'y voie aucune relation de cause à effet. Peut-être était-ce la blague d'un plaisantin. En tout cas, ce coup de téléphone m'a paru curieux. Je vais essayer de me le remémorer le plus exactement possible pendant que la teneur en est fraîche dans ma mémoire, car il est évident que je n'ai pas un magnétophone en permanence à côté du téléphone. En voici la retranscription:

- Bonjour, vous êtes Monsieur Oxxx.? Sur ma réponse affirmative, mon interlocuteur continua.
Excusez-moi de vous déranger. Mon nom ne vous dira rien, nous ne nous connaissons pas. Je
voulais savoir si le prénom de votre père était bien Gaston.?
- Oui
- Bonjour, vous êtes Monsieur Oxxx.? Sur ma réponse affirmative, mon interlocuteur continua. Excusez-moi de vous déranger. Mon nom ne vous dira rien, nous ne nous connaissons pas. Je voulais savoir si le prénom de votre père était bien Gaston.?
- Oui effectivement, pourquoi, vous l'avez connu?
- Oui, très bien. Il y a longtemps que je cherche votre adresse.
- Cher Monsieur, vous ne risquiez pas de trouver mon adresse, j'habitais à l'étranger. Où diable avez-vous connu mon père et que puis-je pour vous?
- Voilà, c'est un peu particulier. Il paraît que vous détenez une lettre de votre père et que vous avez écrit à plusieurs magazines pour la publier, c'est exact?
- C'est exact. Je l'ai trouvé curieuse. Mais comment savez-vous cela, vous êtes dans l'édition ?
- Non, pas du tout, mais on me l'a dit. Je voulais savoir si c'est exact. Voyez-vous, nous avons appris la mort de votre père avec beaucoup de retard. Nous ne savions pas ce qu'il était devenu et nous sommes étonnés que votre père ait écrit une lettre. Au nom de l'amitié que je lui portais, me serait-il possible de la lire, car ce que vous voulez publier n'est peut-être qu'un extrait. Je serais très heureux si, avec votre permission, je pouvais la lire en entier, chez vous par exemple si vous n'y voyez pas d'inconvénient. Je peux me déplacer.
- Vous n'êtes pas éditeur, dites-vous, je ne comprends pas très bien. En plus vous avez connu mon père. Vous êtes très vieux alors,
- Oui et non. Vous ne voyez pas qui je peux être?
SILENCE................................
- Non. Attendez, ne seriez-vous pas vous aussi une sorte de correspondant comme écrivait mon père?
- Oui, c'est exact.
LONG SILENCE............................
- ALLO vous êtes toujours là?
- Oui. Écoutez, je suis un peu stupéfait et j'ai de la peine à vous croire.
- Oui c'est possible. Mais n'ayez pas peur. Je ne vous veux aucun mal. Je voudrais seulement que vous renonciez à publier cette lettre. Le mieux serait de la détruire en ma présence. Mais si vous le voulez, je peux vous l'acheter très cher.
- Écoutez Monsieur, la question n'est pas là. C'est une lettre de mon père et j'aimerais savoir quoi en penser. La publier, c'est pour moi l'opportunité de contacter des gens qui pourraient peut-être m'éclairer sur les questions que je me pose. Vous comprenez ?
- Oui je comprends. Mais pensez à plusieurs choses. D'abord, on ne vous croira pas. C'est la meilleure des solutions. Mais le contraire est possible. Vous risqueriez d'affoler des gens. Ce n'est pas rationnel, vous y pensez?
- Oui, c'est possible, mais peu probable. Je vais donc essayer de la publier. Autre chose. Vous êtes peut-être un plaisantin, bien qu'il me paraisse curieux que vous connaissiez l'existence de cette lettre. Je pense que vous travaillez pour un magazine.
- Non, non. Mais nous sommes très bien renseignés.
- Au cas où vous seriez ce que vous prétendez être, puis-je vous poser quelques questions? Je n'ai rien préparé, votre coup de fil me surprend.
- Oui, une ou deux questions, si vous voulez.
- Si vraiment vous surveillez les Terriens, on est en droit de s'inquiéter, non?
- Mais non. Les civilisations avancées, comme vous dites, ne sont pas dangereuses. Nous surveillons notre environnement, c'est tout.
- Vous n'avez pas d'armes?
- Pas du tout. Nous pourrions pourtant par exemple créer des ouragans ou modifier votre climat, mais pour quoi faire?
- Ces cercles dans les champs, c'est quoi?
- Ça vous inquiète? Il n'y a pas de quoi. D'abord ce n'est pas nous. Il s'agit d'autres civilisations qui envoient des sondes sur votre planète. Ils disent que les Terriens écoutent le cosmos à la recherche d'autres civilisations. Nous leur avons expliqué que vous étiez plusieurs entités conscientes sur votre planète, dont les humains. Nous leur avons expliqué que les humains étaient sensibles à l'art et nous avons essayé de leur expliquer ce que c'était l'art. Alors pour vous faire comprendre qu'ils existent, certaines de leurs sondes impriment de l'art. Voilà tout.
- Merci du renseignement.
- Cher Monsieur, pensez à ce que je vous ai dit au sujet de la lettre de votre père. Ne perturbez pas vos semblables. Je reprendrai contact avec vous si vous le voulez bien, et peut-être pourrions-nous nous voir. Merci de votre amabilité.
- C'est ça. Au revoir, cher Monsieur.

Ce coup de téléphone ne m'a pas fait avancer dans mes recherches. Cependant, la question est posée: nous surveille-t-on à ce point? Y a-t-il vraiment consensus entre des gens qui savent et les autres pour cacher cette surveillance ? Sans rapport direct avec ce récit, dans une lettre en provenance de Belgique et adressée à LDLN, un "correspondant" anonyme, Terrien ordinaire, déclare être lui-même une sorte de guide et de conseil.

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