Sebastian marcha d'un pas rapide pendant quelques minutes, se fondit dans la foule et le décor. Bientôt, l'étroite ruelle disparut de son champ de vision et lui dans le labyrinthe de la ville. Il sentit les premières gouttes de pluie s'abattre sur son chapeau, le sol se mouillait d'auréoles noires.

Près de la vieille et inquiétante église aux pierres basaltiques, il aperçut une autre patrouille et se figea dans l'embrasure d'une porte. Il espérait que son signalement n'avait pas déjà été diffusé mais les quatre loups s'éloignèrent sans le voir.

Il devint plus facile de se fondre dans la masse. Sous le ciel gris, les gens partaient travailler. Nombreux étaient ceux qui portaient un chapeau ou un parapluie. Juste en avant de Sebastian, comme s'il connaissait le chemin, Jocko slalomait entre les jambes des piétons. L'improbable duo gravit la colline, ils approchaient de leur destination. Ou de leur étape suivante.

Le boulevard commençait à grouiller de monde. Des travailleurs pressés par le temps et la pluie. Remontant la foule, Sebastian fut bousculé plusieurs fois, on lui lança des regards peu amènes. Dans ce monde, on n'aimait pas ceux qui osaient braver le cours des choses, qui naviguaient à contre courant. L'humanité devenue machine de production. Une forme de servitude. Sebastian détestait cette conformité. La sarabande, voilà qui changerait le monde. Folle ambition mais il voulait voir à nouveau des rêves dans les yeux des autres.

Ils s'arrêtèrent devant la porte du night-club, sous le néon éteint. L'endroit semblait fermé. Sebastian tourna la poignée, la porte s'ouvrit dans un léger grincement. Le temps que ses yeux s'habituent à la pénombre ambiante et il repéra les deux musiciens à une table du fond en charmante compagnie.

Nate et Hiram. Dogg et Wolfe.