Sebastian se sentit soudain déboussolé, dépassé. Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas eu autant envie d'un verre. La sensation de coup de fouet, d'essence qui s'embrase et en même temps qui calme les nerfs à mesure que l'alcool descend jusqu'à l'estomac.

Pour la première fois depuis son départ de chez lui, il eut peur. Peur de ne pas comprendre cette notion d'oignon, des raisons qui le poussaient à entreprendre ce chemin, de cette facette de lui qui avait toujours soif du plus profond de la nuit jusqu'aux petites heures du jour. Il ouvrit et ferma les poings plusieurs fois sous le couvert de la nappe.

 " Calme-toi, Sebastian. Il faut un peu de temps pour assimiler tout ça. Ce sont des notions qui bouleversent notre seuil de perception et de compréhension.

 - Et l'écoutille mènerait à la couche suivante ? Marcus m'a parlé de plein de dangers. Qu'est-ce que je vais y trouver ?

 - Oui pour l'écoutille. Les dangers sont multiples.

 - Tu trouveras la technologie qui a permis de créer ceux de la Milizia par exemple. Et d'autres choses qui peuplent les cauchemars les plus noirs. Il est difficile d'en parler, il semblerait que chacun y voit quelque chose de propre. Probablement tes pires terreurs. renchérit Nate.

 - Comment avez-vous eu ces infos ?

 - Nous y sommes allés quelques fois. Marcus a fait du sacré boulot. Avec sa carte et son balisage.

 - Son balisage ?

 - Oui, il a planté quelques repères. Assez pratiques.

 - Il y a des gens là-bas ?

 - Bien sûr. Dans les premières contrées, il n'ont rien de différent de nous. Mais plus tu t'enfonceras - et je te garantis que c'est l'impression que tu auras - plus tu remarqueras des détails qui t'éloigneront de chez toi.

 - Il existe deux types de pièges. Ceux qui te terrassent et ceux qui te séduisent. Prends garde à ne pas t'y perdre si tu veux toujours y aller.

 - Merci, Nate.

 - Tu es toujours décidé ?

 - Oui. "

Jocko sauta sur les genoux de Sebastian et lui donna un coup de museau. Comme des encouragements.