L'histoire de Jim

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Jim se versa une vodka, se cala dans son fauteuil et se lança :

 " Mon approche de ce qu'on vous a présenté comme un oignon a commencé trois ans avant ma disparition. Vous connaissez ma chanson "Time in a bottle" ? Je vois que oui. Je voulais écrire quelque chose sur le peu de temps dont nous disposons, la mort. J'ai commencé à la chanter en concert mais mon producteur refusait de la sortir en single.

Quoi qu'il en soit, à la fin d'un concert à San Francisco, un gars vient me voir. Un hippie resté bloqué en 68 même si je me souviens l'avoir trouvé bien cool. Là, il commence à me parler de mondes parallèles, d'une écoutille près de Palace of Fine arts, d'un mal qui remonte, sournois, depuis les profondeurs de l'oignon. Moi, sur le coup, j'ai surtout l'impression qu'il plane ou qu'il traine un vieux trip au LSD. Pourtant, dans son discours d'illuminé, quelque chose me captive. Et il n'a pas l'air si incohérent que ça. Son histoire est délirante mais on dirait qu'elle tient la route. Comme un bon roman de science-fiction d'Asimov ou de Bradbury. Ce qu'il me raconte tient la route et les éléments s'imbriquent bien. Je ne sais pas pourquoi mais il n'a rien d'un embobineur. Et Dieu sait qu'il en trainait autour du monde de la musique dans ces années-là. Mais ça n'a pas dû beaucoup changer. Je me trompe ? Le mec jette des regards autour de lui comme pendant une montée de cocaïne. La foule brasse autour de nous, ça chante sur scène, ça danse, ça vibre. Là, il sort un bouquin d'un sac à dos et me le tend. Et il me dit de lire ça et d'aller constater par moi-même. et il me plante là juste après m'avoir dit que ma chanson était très proche de ce qu'était l'oignon. Dix secondes après, des gars en costume noir, chapeau mou sur la tête fendent l'attroupement devant les coulisses. Je ne l'ai jamais revu, un agent du F.B.I. s'arrête pour me poser des questions. Il ne remarque pas le livre que le gus m'avait laissé ou fait semblant de ne pas le voir.

A l'hôtel, j'ai commencé à le lire. Je l'ai dévoré à une vitesse folle. Toutes les idées dont vous ont parlé Wolff et Dogg étaient dedans. C'est gros comme histoire, j'ai du mal à y adhérer mais c'est les signes extérieurs qui m'ont convaincu. Je voyais de plus en plus souvent des agents du gouvernement dans les environs, j'en ai surpris deux qui fouillaient mes poubelles au studio. Des coups de fil dans la nuit. Des filatures. Et une présence qui rendait parano. Et puis, j'ai rencontré Blackface Banjo. "

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